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9 de marzo de 1862
Guy ha tenido ayer un dolor de cabeza y se encuentra retrasado en sus deberes.
Como no quiero, mi querido Gustave, que quede más tiempo sin noticias de sus
hijos, me decido a enviarle yo misma nuestras novedades semanales. Los dos
niños van de maravilla (pues la indisposición de Guy no puede realmente ser
considerada) y la estancia al borde del mar, junto a la vida activa que les hago
llevar, les es favorable más allá de cualquier expectativa. Apenas reconocerá a Hervé, está enorme y fuerte, sin ser gordo; se desarrolla y se
forma con un aspecto excelente. Guy no crece tan aprisa y mantiene un aire más
delicado; pero va también muy bien, nosotros no debemos quejarnos bajo ningún
concepto. Los estudios le van lo mejor posible, y hemos tenido la suerte de
ponerle en manos de un excelente profesor. Se dedica mucho tiempo a trabajar,
pues el pobre alumno está tan flojo en latín que no se le puede considerar
apto para entrar en séptimo curso; habría sido el último de su clase. La
primera comunión aún nos altera y mientras tanto vamos a tener necesidad de
comenzar con el griego en Pâques. La Historia va menos rápido de lo que yo
quisiera, porque nuestro abad1 es tan exigente que sobrecarga a
Guy de tareas; pero los esencial es recuperar todo el tiempo perdido para este
lamentable latín, y el resto ya irá. El niño también toma lecciones de
cálculo y francés de Siegneuret; no puede ir mejor en cálculo. En fín, todo
marcha bien.
Hervé también toma lecciones del maestro de
escuela, pues creo que yo nunca seré capaz de enseñarle a leer; va bastante
bien con Seigneuret y comienza a deletrear muy satisfactoriamente. Nuestro
tiempo se reparte de manera que podamos tener tres horas libres al día,
aprovechando para hacer largas caminatas a través de los bosques, por los
acantilados o en medio de los campos. Los niños son unos excelentes
excursionistas, y las pequeñas piernas de Hervé hacen maravillas. El tiempo es
casi siempre bueno y muy agradable.
La pobre Virginie esta de muy mala racha, sus
tres niños han estado enfermos; ella y su marido han estado resfriados al
extremo de guardar cama y casi todo el mundo está convaleciente, incluso la
señora d'Harnois ha pillado una neumonía de pecho. El médico no parece
seriamente inquieto; pero mientras tanto, es necesario esperar para
pronunciarse. Mi madre está en Fécamps, y va a regresar muy pronto á
Bornambusc, cerca de mi hermana quien tiene necesidad de ella en medio de todos
estos problemas.
Escribo al señor Duloc para pedirle que me
enviase 1200 francos más, y de añadirle a esto el dinero que me quedara en su
casa, incluidos los 2727 francos con 30 céntimos, que me quedaban en caja. Le
escribiré más tarde para devolverle a mi madre igualmente su dinero, pero le
hablo de esto para no dar lugar a malos entendidos.
Puedo asegurarle, Gustave, que nuestra
posición estando de ahora en adelante claramente establecida y declarada, y
sinceramente aceptada por parte de ambos, puede esperar de mí, en cualquier
circunstancia, las formas y respeto que debo al padre de mis hijos. Nos hemos
convertido en unos extraños el uno para el otro, y por esa misma razón,
cualquier resentimiento, toda recriminación debe cesar. Que entre nosotros el
pasado quede de ahora en adelante oculto por un velo; Esto no quiere decir que
nunca trate de evocar los recuerdos. Un interés sagrados nos es común, el
futuro de nuestros hijos, y no debemos olvidar jamás este objetivo. Usted puede
venir a Étretat tan a menudo como le apetezca, y puede estar seguro de que
será siempre bienvenido. Con franqueza le reitero esta invitación:
aceptándola, nos hará felices a todos.
Me sería bastante difícil llevar a los niños a
Bornambusc si se debe repetir; pues Guy perdería así el sábado y el lunes, y
su tiempo es precioso en este momento; además, en todo caso, no podría llevarle a Hervé, que está ahora tan enfermo, en no importa que coche ya que
él vomita hasta dar pena, y le faltan varios días para reponerse. Del resto,
las diligencias de Fécamp, corresponden con el ferrocarril, y son tan
frecuentes que usted podría tener tiempo para venir aquí. En fin, veremos todo esto
mientras esté dispuesto a ponerse en camino hacia nuestra Normandía.
Su baúl, conteniendo dos docenas de camisas y
tres o cuatro pañuelos, le será enviada en breve. Si quiere reenviar aquí su
ropa interior para zurcir, me encargaré de buen grado de hacerlo con esmero.
Envíeme desde París todo lo que quiera, como
ropa y mobiliario. Sería enojoso vender a bajo precio unos objetos que tienen
un valor real; sería una pérdida para todo el mundo, y podríamos llegar a un
acuerdo al respecto.
Me despido, mi querido Gustavo, con afecto, y los
niños le abrazan de todo corazón.
Le P. de M.
1 El abad Aubourg, vicario en Étretat
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
DE
LAURE DE MAUPASSANT
A GUSTAVE DE MAUPASSANT
Ce
9 mars 1862
Guy a eu hier un peu de migraine et se trouve en retard pour ses devoirs. Comme
je ne veux pas, mon cher Gustave, que vous restiez plus longtemps sans nouvelles
de vos enfants, je me décide à vous envoyer moi-même notre bulletin de chaque
semaine. Les deux garçons vont toujours à merveille (car l'indisposition de
Guy ne peut réellement pas être comptée) et le séjour du bord de la mer,
joint à la vie active que je leur fais mener, leur a réussi au-delà de toute
espérance. Vous reconnaîtriez à peine Hervé, tant il est grand et fort, sans
être grossi pourtant ; il se développe et se dessine, il a une apparence
superbe. Guy ne grandit pas si vite et a gardé l'air plus délicat ; mais il va
très bien aussi, et nous ne devons nous plaindre sous aucun rapport. Les
études marchent aussi bien que possible, et nous avons eu la chance de mettre
la main sur un excellent professeur. Il était grand temps de se mettre au
travail, car le pauvre écolier était si faible en latin qu'on ne pouvait le
considérer comme en état d'entrer en septième ; il aurait été à la queue
de sa classe. La première communion nous dérange encore et cependant nous
allons nous trouver en état de commencer le grec à Pâques. L'histoire va
moins vite que je ne voudrais, parce que notre abbé1 est sans miséricorde, et
surcharge Guy de devoirs ; mais l'essentiel est de rattraper tout le temps perdu
pour ce malheureux latin, et le reste ira toujours. L'enfant prend encore des
leçons de calcul et de français de Seigneuret ; il va on ne peut mieux en
calcul. Enfin, tout est en bon train.
Hervé prend aussi des leçons du maître
d'école, car je crois que je ne serais jamais parvenue à lui apprendre à lire
; il marche fort bien avec Seigneuret et commence à épeler très passablement.
Notre temps est divisé de manière à nous laisser trois heures de liberté
dans le milieu du jour, et nous en profitons pour faire de longues courses à
travers les bois, sur les falaises, ou au milieu des champs. Les enfants
deviennent de solides marcheurs, et les petites jambes d'Hervé font des
merveilles. Le temps est presque toujours beau, et très doux.
Cette pauvre Virginie est en très mauvaise veine,
ses trois enfants ont été malades ; elle-même et son mari enrhumés au point
de garder le lit, et à peine tout ce monde était-il en convalescence que
voilà Mme d'Harnois mère prise d'une fluxion de poitrine. Le médecin n'en
paraît pas sérieusement inquiet ; mais cependant, il faut attendre pour se
prononcer. Ma mère est à Fécamp, et va retourner incessamment à Bornambusc
près de ma sœur qui a bien besoin d'elle au milieu de tous ces ennuis.
J'écris
à M. Dulac pour le prier de m'envoyer 1200 F de suite, et d'y joindre le compte
de ce qui me restera d'argent chez lui, en y comprenant les 272 F 30 c qui
restaient en caisse. Je lui écrirai plus tard pour rembourser ma mère à même
mon argent ; mais je ne lui en parle pas aujourd'hui, pour ne point donner lieu
à des erreurs.
Je puis vous assurer, Gustave, que notre position
étant désormais nettement établie et avouée, et franchement acceptée de
part et d'autre, vous pouvez attendre de moi, en toute circonstance, les
procédés et les égards que je dois au père de mes enfants. Nous sommes
devenus étrangers l'un à l'autre, et par cela même tout ressentiment, toutes
récriminations doivent cesser. Qu'entre nous le passé reste désormais couvert
d'un voile ; ce ne sera pas moi qui chercherai jamais a en évoquer les
souvenirs. Un intérêt sacré nous est commun, l'avenir de nos fils, et nous ne
devons jamais cesser de nous comprendre sur ce sujet. Vous pouvez venir à
Étretat autant et aussi souvent que cela vous sera agréable, et vous serez
certain d'y être toujours le bien venu. C'est avec franchise que je vous
réitère cette invitation : et en l'acceptant, vous ferez plaisir à tous.
Il me serait bien difficile de vous mener les enfants à Bornambusc si cela
devait se répéter ; car Guy perdrait ainsi le samedi et le lundi, et son temps
est bien précieux à présent ; puis, dans tous les cas, je ne pourrais vous
conduire Hervé qui est maintenant si malade dans n'importe quelle voiture qu'il
vomit à faire pitié, et -en a pour plusieurs jours à se remettre. Du reste,
les diligences de Fécamp correspondent avec le chemin de fer, et sont si
multipliées que cela ne vous prendrait guère plus de temps de venir jusqu'ici.
Enfin, nous verrons tout cela lorsque vous serez disposé à vous mettre en
route pour notre Normandie.
Votre caisse, contenant deux douzaines de
chemises et trois ou quatre mouchoirs partira incessamment. Si vous voulez
renvoyer ici votre linge à raccommoder, je me chargerai volontiers du soin de
le faire entretenir.
Vous renverrez de Paris ce que vous voudrez comme
linge et mobilier. Il serait fâcheux de vendre à vil prix des objets qui ont
une valeur réelle ; ce serait une perte pour tout le monde, et nous pourrons
prendre des arrangements à cet égard.
Je vous dis adieu, mon cher Gustave, avec
d'affectueux compliments, et les enfants vous embrassent de tout leur cœur.
Le
P. de M.
1 L'abbé Aubourg, vicaire à Étretat
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