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Guy de Maupassant

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A GUSTAVE FLAUBERT
(original en francés)

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MINISTERIO DE LA MARINA
Y DE LAS COLONIAS

12 de diciembre de 1878

      Las noticias son un poco mejores, mi querido Maestro, y creo que hemos de llegar finalmente a alguna cosa. He podido, esta mañana, ver al señor Charme, y he charlado mucho tiempo con él. He tenido, creo, la suerte de agradarle, y me secunda con toda sus fuerzas. Es el señor Bardoux quién no ha querido pedirme de un modo definitivo, temiendo, según él, de dejarme sin plaza ninguna en su departamento. Pero el señor Charme me ha dicho: «Yo, yo me encargo y le prometo forzar al ministro a encontrarle alguna cosa en el ministerio; es fácil y no comparto las indecisiones o los escrúpulos del señor Bardoux. Si la Marina le rechaza como cedido, yo le doy mi palabra de que usted será reclamado inmediatamente de un modo definitivo.»
      Entonces, espero todavía. Se puede, me han dicho, contar con el señor Charme, que no promete sin cumplir. Espero por fin salir adelante, tengo mucha necesidad, pues esta espera de seis semanas, me ha vacíado el cerebro. Hay tanto pasado de esperanzas y desesperanzas, de dudas y de certidumbres, de tribulaciones de todas clase, que no se puede hacer nada.
Heme aquí por fin sin duda, y le debo, mi querido Maestro, muchos agradecimientos.
      La señora Brainne, en casa de la que cené ayer, se queja de que usted la ha abandonado.
      Voy esta tarde a casa de los Charpentier. Gambetta cena allí.
      Le abrazo. Mis saludos vivos y respetuosos a la señora Commanville.

      GUY DE MAUPASSANT

      Tengo una pluma de hierro, dura, eso me molesta: sin ella, le habría escrito más largo y tendido1

      1 Cf. Flaubert, Correspondance inédite (éd. Conard, tome IV, N° 1096).

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A GUSTAVE FLAUBERT

MINISTÈRE DE LA MARINE
ET DES COLONIES

Ce 12 décembre 1878.

      Les nouvelles sont un peu meilleures, mon cher Maître, et je crois que nous allons arriver enfin à quelque chose. J'ai pu, ce matin, voir M. Charme, et j'ai causé fort longtemps avec lui. J'ai eu, je crois, la chance de lui plaire, et il me seconde de toute sa force. C'est M. Bardoux qui n'a pas voulu me demander d'une façon définitive, craignant, disait-il, de me laisser sans place aucune à son départ. Mais M. Charme m'a dit : « Moi, je m'en charge et je vous promets de forcer le ministre à vous trouver quelque chose dans le ministère ; c'est facile et je ne partage pas les hésitations ou les scrupules de M. Bardoux. Si la Marine vous refuse comme délégué, je vous donne ma parole que je vous ferai demander immédiatement d'une façon définitive. » Donc, j'attends encore. On peut, m'a-t-on affirmé, compter sur M. Charme, qui ne promet pas sans tenir. J'espère enfin réussir, j'en ai bien besoin, car cette attente de six semaines, m'a vidé le cerveau. Il y a tant passé d'espérances et de désespoirs, de doutes et de certitudes, de tribulations de toute sorte, qu'il ne peut plus rien faire.
      Me voici à la fin sans doute, et je vous dois, mon bien cher Maître, de fameux remercîments.
      Madame Brainne, chez qui j'ai dîné hier, se plaint que vous la délaissiez.
      Je vais ce soir chez les Charpentier. Gambetta y dîne.
      Je vous embrasse. Mes compliments bien vifs et respectueux à Madame Commanville.

      GUY DE MAUPASSANT

      J'ai une plume de fer, dure, ça me gêne : sans cela, je vous aurais écrit plus longtemps1.

      1 Cf. Flaubert, Correspondance inédite (éd. Conard, tome IV, N° 1096).

   Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/