Carta anterior: 144 |
Carta 145 |
Carta Siguiente: 146 |
MINISTERIO DE INSTRUCCIÓN PÚBLICA
Y DE LAS BELLAS ARTES
SECRETARIADO
1º NEGOCIADO
París, 22 de agosto de 1879
Señora,
Todo asunto de interés me parece tan difícil de
abordar que aceptaría no importa que proposición antes de plantear una
objeción. Es esto lo que me ha ocurrido ayer noche en su casa; y me digo que
solo
debiera tratar estos problemas por correspondencia.
He aceptado sus condiciones, cediendo ante una
discusión por dinero. Permítame sin embargo hacerle notar que nuestro acuerdo
me pone en una situación dura y embarazosa; y no dudo que usted no reconozca la
justicia de mis razones.
Me ha solicitado que escribiese una
pequeña obra, para su antología, ambientada en la época de Luis XV. Como usted debe recordar,
al principio dudé a causa de los trabajos ya iniciados que tenia que
interrumpir durante algún tiempo. Usted insisitió, manifestando un vivo
interés por obtener esa obra, y así pues, para comenzar con su
editorial unas relaciones que podrían, yo espero, durar mucho tiempo, me he
puesto manos a la obra, sin incluso preguntarle sobre la remuneración a esperar1.
He trabajado dos meses. Por otra parte, he adaptado mi obra a petición suya: y
me ofrece 50 francos; exactamente lo que me pagan en este momento por cada
crónica que yo hago para los periódicos y que me suponen a lo sumo dos horas.
En realidad es muy poco. Es casi humillante. Si la obra es representada, usted me dará 50 francos más. Ahora
bien, si la obra es representada, me reportaría al menos 500 o 600 francos.
Por lo tanto, esta suma de 50 francos resulta insignificante. Pero yo
encontraría para hacerla representar unas dificultades que provienen de las
propias condiciones en las que está construida, dificultades que de entrada no
había previsto, es cierto.
Usted me pidió una ambientación Luis XV.
Pues bien, el señor Ballande, que esta dispuesto a representar lo que yo le
aporte, y que me urge a hacerle alguna cosa, ha interrumpido el último año las
representaciones de un pequeño acto: L'Habitante de la Lune, porque los
decorados le costaban 30 francos de alquiler por velada, y los parcos
ingresos de su teatro no le permitían hacer esa clase de dispendios. Él no
dispone más que de decorados Watteau. Voy entonces a tropezar con este obstáculo que
no podría allanar, incluso en detrimento de mis derechos de autor que serían
insuficientes (aproximadamente 7 francos por velada). Además de este teatro,
que me está abierto en condiciones ordinarias, el Francés y el Odeón son poco
abordables, y el Gymnase no representa más que poesía, así que no sé donde
recibirían una pequeña obra, sobre todo literaria, concebida y escrita
especialmente de cara a los salones y a su antología, al modo de proverbios de
sociedad, con una intriga ligera y sin esos efectos llamativos que son
necesarios en la escena y que asombren al público.
Así pues, si el problema de los decorados hace,
como me temo, echarse atrás al señor Ballande, habría, merced a su invitación,
trabajado más de dos meses para recibir 50 francos. ¿No habría sido mejor,
desde todos los puntos de vista, continuar las obras de larga duración que yo
había emprendido?
Le ruego que juzgue estos motivos, Señora, y
declarándome dispuesto a someterme a las condiciones que yo he aceptado demasiado
rápido, voy a pedirle, si usted no piensa otra cosa, con toda equidad, que su
acuerdo puede ser modificado un poco en este sentido:
100 francos contra la entrega del manuscrito, ya
que la obra ha sido encargada por usted, y escribir su intención en las
condiciones especiales de attrezo.
Si la obra es
representada, y me esforzaré en ello, puesto que es por mi interés, mis
derechos de autor me satisfarán como remuneración sin que yo exija nada de
usted. Usted se comprometerá simplemente a hacer una tirada aparte.
Vea usted que esto no cambiará la suma total. Es
todavía poco, bien poco, y yo no aceptaré más un trato semejante. Así, de este
modo, no tendré la humillación, como hombre de letras, de recibir 30 francos
por una obra que me ha costado dos meses de trabajo.
¿Quisiera tener la obligación de responderme
unas palabras?, y añadir, señora, la seguridad de mis respetuosos
sentimientos.
GUY DE MAUPASSANT
calle Clauzel, 17
o al Ministerio de Instrucción pública.
1 Tresse publicó Une Répétition en « Saynètes et Monologues » (1879, 6ª serie).
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
MINISTÈRE
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
ET DES BEAUX-ARTS
SECRÉTARIAT
1er BUREAU
Paris, le 22 août 1879.
Madame,
Toute affaire d'intérêts me paraît si
difficile à aborder que j'accepterais n'importe quelle proposition plutôt que
de soulever une objection. C'est ce qui m'est arrivé chez vous hier soir ; et
je me disais en m'en allant que je ne devrais traiter ces questions que par
correspondance.
J'ai accepté vos conditions, reculant devant une
discussion d'argent. Permettez-moi cependant de vous faire remarquer que notre
traité me met dans une situation dure et embarrassante ; et je ne doute point
que vous ne reconnaissiez la justice de mes raisons.
Vous m'avez demandé de faire pour votre recueil
une petite pièce, avec des costumes Louis XV. Comme vous devez vous le rappeler,
j'ai d'abord hésité à cause des travaux entrepris qu'il fallait interrompre
pendant quelque temps. Vous avez insisté, témoignant un vif désir d'avoir
cette pièce, et alors, pour commencer avec votre maison des rapports qui
pourront, je l'espère, durer fort longtemps, je me suis mis à l'œuvre, sans même
vous interroger sur la rémunération à en attendre1. J'ai travaillé deux mois.
J'ai, en outre, remanié ma pièce sur votre demande : et vous m'offrez 50
francs ; juste ce que me rapporte en ce moment chaque chronique que je fais pour
les journaux et qui me prend au plus deux heures.
C'est en réalité bien peu. C'est même
légèrement humiliant. Si la pièce est jouée, vous me donnerez 50 francs de
plus. Or si la pièce est jouée, elle me rapportera au moins 500 francs ou 600
francs. Cette somme de 50 francs devient donc presque insignifiante. Mais je
rencontrerai pour la faire jouer des difficultés qui proviennent des conditions
mêmes dans lesquelles elle est faite, difficultés que je n'avais point d'abord
prévues, il est vrai.
Vous m'avez demandé des costumes Louis XV. Or M.
Ballande, qui est tout prêt à jouer ce que je lui apporterai, et qui me presse
de lui faire quelque chose, a interrompu l'année dernière les représentations
d'un petit acte : L'Habitante de la Lune, parce que les costumes lui coûtaient
30 francs de location par soirée, et que les faibles recettes de son théâtre
ne lui permettaient pas de faire ces sortes de dépenses. Il n'a pas non plus de
costumes Watteau. Je vais donc me heurter à cet obstacle que je ne pourrais
aplanir, même en abandonnant mes droits d'auteur qui seraient insuffisants (environ
7 francs par soirée). En dehors de ce théâtre, qui m'est ouvert dans les
conditions ordinaires, du Français et de l'Odéon peu abordables, du Gymnase,
qui ne joue pas de vers, je ne sais trop où faire recevoir une petite pièce,
surtout littéraire, conçue et écrite spécialement en vue des salons et de
votre recueil, à la manière des proverbes de société, avec une intrigue
légère et sans ces effets un peu gros qu'il faut sur la scène et qui choquent
dans le monde.
Si donc la question de costumes fait, comme je le
crains, reculer M. Ballande, j'aurai, sur votre invitation, travaillé plus de
deux mois pour recevoir 50 francs. N'aurais-je pas mieux fait à tous les points
de vue de continuer les œuvres de longue haleine que j'avais entreprises ?
Je vous fais juge de ces raisons, Madame, et tout
en me déclarant prêt à subir les conditions que j'ai acceptées un peu vite,
je viens vous demander si vous ne pensez pas, en toute équité, que votre
traité puisse être un peu modifié dans ce sens :
100 francs contre la remise du manuscrit, puisque
la pièce a été commandée par vous, et écrite à votre intention dans des
conditions spéciales de costume.
Si la pièce est jouée, et j'y ferai tous mes
efforts puisque c'est mon intérêt, mes droits d'auteur me suffiront comme
rémunération sans que j'exige rien de vous. Vous vous engagerez simplement à
faire un tirage à part.
Vous voyez que cela ne changerait pas la somme
totale. C'est encore peu, bien peu, et je n'accepterai plus un semblable
marché. Enfin, de cette façon, je n'aurai point l'humiliation, comme homme de
lettres, de recevoir 30 francs pour une œuvre qui m'a coûté deux mois de
travail.
Veuillez avoir l'obligeance de me répondre un
mot, et agréer, Madame, l'assurance de mes sentiments respectueux.
GUY DE MAUPASSANT
17, rue Clauzel
ou au Ministère de l'Instruction publique.
1 Tresse a publié Une Répétition dans « Saynètes et Monologues » (1879, 6e série).
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/