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MINISTERIO DE
INSTRUCCIÓN PÚBLICA
Y DE LAS BELLAS ARTES
SECRETARIADO
1º NEGOCIADO
Enero de 1880
Mi querido patrón,
Vengo a pedirle un favor: escribir unas palabras a Charpentir respecto de mí,
sin que en dicha carta se aprecie que está instigada por mí.
He aquí de lo que se trata.
Acabo de entregar al susodicho editor el manuscrito de mi volumen de versos.
Habría necesidad, para ayudar a la recepción de una pequeña obra que yo
cuento presentar bien en el Francés, bien en el Odeón hacia el mes de mayo,
que este volumen saliese en abril. Charpentier no sido nunca entusiasta conmigo,
y me arriesgo a esperar mucho tiempo, incluso a ser rechazado, pues la poesía
que el publica de ordinario es poca en el estilo de la que yo le he entregado. A
el le gustan las cosas dichas poéticamente y las galanterías sentimentales,
persuadido de que el dominio de la poesía va de las estrellas a la rosa y de la
rosa a las estrellas, y que, si se quiere cantar alguna cosa material, se
escogen las rosas y su perfume (nunca sus hojas, por ejemplo). Los grandes
personajes de su casa son Theuriet y d'Hervilly.
Usted podría decirle que sabe que yo debo presentarle un manuscrito de versos y
que usted conoce la obra. Mi volumen será muy corto. Yo quisiera que se
publicase rápido.
Los grandes poemas son: Au bord de l'Eau, La Dernière Escapade, Vénus
rustique, y mi pequeña comedia: Histoire du Vieux Temps. Tengo además dos
pequeños poemas de ciento veinte y de ciento cincuenta versos: uno se titula
Fin d'Amour, el otro, Le Mur. Estos fragmentos están separados por algunas
poesías cortas, sobre diez en total. El conjunto no tendrá más de dos mil
versos: es suficiente para cansar a los lectores.
He ido a ver a la señora Commanville, pero
estaba enferma y no he podido entrar. Es cierto que habría debido ir antes a su
casa, pero ¿cómo? No salgo nunca del ministerio antes de las 6. Me es
prácticamente imposible hacer una visita. Todo el mundo se enfada. No puedo en
absoluto. Las familias que conozco más íntimamente están ofendidas. Se
debería comprender sin embargo cuan difícil es la vida, complicada,
sobrecargada, para un pobre diablo como yo que queda hasta las 6 en un despacho
y que, acto seguido, se pone a trabajar en otras cosas. Una visita después de
cenar me hacer perder mi velada, sin hablar de las ocasiones en las que no se
encuentra a las personas a las que se va a ver. Además hay otra razón. Yo
trabajaba en mi novela y en mi manuscrito de versos, que debían estar
terminadas en enero. He dejado todo por esto, todo. Y verdaderamente, cuando no
se tienen más que tres o cuatro horas por día, para hacer lo que a uno le
gusta, cuando se está con la ilusión de una obra recién comenzada, en la
infancia de ésta, está muy justificado pasar seis semanas sin hacer una sola
visita. Pero las damas nunca comprenden esto. La señora Brainne también ha
sido mi quebradero durante estos dos meses, molestándose con mis ausencias tan
largas, haciéndome escenas, incluso insultándome, y sin embargo yo podía aun
ir a veces a su casa, bajo la condición de llegar a la hora de cenar y que
marcharme inmediatamente después. Se charlaba en la mesa; después yo
desaparecía. Es tan buena mujer que ha acabado por aceptar muy bien esta clase
de visitas, que me dejan toda mi velada para el trabajo. No he ido a ver a nadie
de mi familia después de octubre. En fin, volveré dentro de algunos días a
casa de la señora Commanville, y trataré de calmar su cólera contra mí.
G. DE M.1
1 Cf.
Flaubert, Correspondance (ed. Conard, tome VIII, N° 1930) : « Acabo de
escribir no a Charpentier, pero a su esposa para que ella le pida de mi parte, y
como servicio personal, el publicar enseguida su volumen.
»
La Revue Moderne et Naturaliste publica bajo el título : Une Fille (1er
noviembre
1879), el poema que Maupassant había entregado a La République des Lettres
bajo el título Au bord de l'eau ; la obra fue proseguida por
el Parquet d'Étampes.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
ET DES BEAUX-ARTS
SECRÉTARIAT
1er BUREAU
Janvier 1880.
Mon cher patron,
Je viens vous demander un service : c'est d'écrire un mot à Charpentier à mon
sujet, sans que cette lettre ait l'air d'avoir été sollicitée par moi.
Voici ce dont il s'agit.
Je viens de livrer au susdit éditeur le manuscrit de mon volume de vers.
J'aurais besoin, pour aider à la réception d'une petite pièce que je compte
présenter soit au Français, soit à l'Odéon, vers le mois de mai, que ce
volume parût en avril. Charpentier n'a jamais été très emballé à mon
endroit, et je risque d'attendre fort longtemps, sinon d'être refusé, car les
vers qu'il publie d'ordinaire sont peu dans la note de ce que je lui ai soumis.
Il aime les choses dites poétiques et les fadeurs sentimentales, persuadé que
le domaine de la poésie va des étoiles à la rosée et de la rosée aux
étoiles, et que, si l'on veut chanter quelque chose de matériel, on choisit
les roses et leur parfum (jamais leurs feuilles, par exemple). Les grands hommes
de sa maison sont Theuriet et d'Hervilly.
Vous pouvez lui dire que vous savez que je dois lui présenter un manuscrit de
vers et que vous connaissez l'œuvre. Mon volume sera très court. Je voudrais
bien qu'il parût vite.
Les grandes pièces sont : Au bord de l'Eau, La Dernière Escapade, Vénus
rustique, et ma petite comédie : Histoire du Vieux Temps. J'ai ensuite deux
petits poèmes de cent vingt et de cent cinquante vers : l'un s'appelle Fin
d'Amour, l'autre, Le Mur. Ces morceaux sont séparés par quelques poésies
courtes, au nombre d'une dizaine en tout. L'ensemble ne fera pas plus de deux
mille vers : c'est assez pour fatiguer les lecteurs.
J'ai été voir Madame Commanville, mais elle était malade et je n'ai pu entrer.
Il est vrai que j'aurais dû aller plus tôt chez elle,. mais comment ? Je ne
sors plus jamais du ministère avant 6 heures du soit Il m'est vraiment
impossible de faire une visite. Tout le monde se fâche. Je n'y puis rien. Les
familles que je connaissais le plus intimement sont blessées. On devrait
pourtant comprendre combien la vie est difficile, compliquée, encombrée, pour
un pauvre bougre comme moi qui reste jusqu'à 6 heures dans un bureau et qui,
tout de suite, se remet à travailler à d'autres choses. Une visite après
dîner me fait perdre ma soirée, sans parler des chances de ne pas trouver les
gens qu'on va voir. Puis il y a une autre raison. Je travaillais et à ma
nouvelle et à mon manuscrit de vers, qui devaient être terminés en janvier.
J'ai tout lâché pour cela, tout. Et vraiment, quand on n'a que trois ou quatre
heures par jour, pour faire ce qu'on aime, quand on est dans le coup de feu
d'une œuvre commencée, dans l'enfantement ! on est bien excusable de passer
six semaines sans faire une seule visite. Mais les dames ne comprennent jamais
cela. Mme Brainne aussi a été ma désolation pendant ces deux mois, se
fâchant de mes absences plus longues, me faisant des scènes, m'injuriant même,
et pourtant je pouvais encore aller parfois chez elle, avant fait cette
condition que j'arriverais à l'heure du dîner et que je partirais tout de
suite après. On causait à table ; puis je disparaissais. Elle est si bonne
femme qu'elle a fini par accepter très bien ce genre de visites, qui me
laissait toute ma soirée pour la pioche. Je n'ai été voir du reste personne
de ma famille depuis octobre. Enfin, je retournerai dans quelques jours chez
madame Commanville, et je tâcherai de calmer sa colère contre moi.
Adieu, mon bien cher Maître, je vous embrasse tendrement.
G. DE M.1
1 Cf. Flaubert, Correspondance (éd. Conard, tome VIII, N° 1930) : « Je
viens d'écrire non à Charpentier, mais à son épouse pour qu'elle lui demande
de ma part, et comme un service personnel, de publier tout de suite votre volume.
»
La Revue Moderne et Naturaliste publia sous le titre : Une Fille (1er novembre
1879), le poème que Maupassant avait donné à La République des Lettres sous
le titre Au bord de l'eau ; la pièce fut poursuivie par le Parquet d'Étampes.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/