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MINISTERIO
DE INSTRUCCIÓN PÚBLICA
Y DE LAS BELLAS ARTES
SECRETARIADO
1º NEGOCIADO
París [marzo de 1880]
Mi querido amigo,
He pasado esta mañana por casa del señor
Capiomont para saber lo que usted ha decidido al respecto de mi volumen de
versos. Me ha respondido que él iba a hacerlo del 9; que compraría el material
que le faltase; que del resto el material empleado para el volumen de Aicard, le
llegaría; finalmente me ha enumerado mucho los medios de los que uno no me
parece práctico. Lo que me parece más grave, pues la cuestión de los medios
no me importa, es el problema del tiempo. El impresor me dice que no podrá
estar antes del mes de mayo. Esto sería matar mi libro con seguridad; y yo
estoy haciéndole una llamada desesperada para que usted haga el milagro de
estar listo a mitad de abril. He encontrado el medio de vender, el año último,
más de 600 ejemplares, de una miserable obra en un acto, mi Histoire du
Vieux Temps. Me encargo de hacer esta vez bastante publicidad alrededor de
mi volumen para vender rápidamente una edición. Estoy seguro de estar presente
en la mayoría de los periódicos, y tengo otros procedimientos aún. Pero si
usted me lo retrasa al mes de mayo, me mata el libro: Esperaba aprovechar mi
asunto de Étampes, la ocasión era tan buena que se me ha pedido por dos
instancias si yo no tenía un libro preparado, pudiendo estar publicado en 15
días. - ahora es demasiado tarde, pero al menos no lo retrase hasta el mes de
mayo, porque muy a mi pesar, yo no puedo editarlo.
Cuento todavía con usted, mi querido amigo, para
ordenar a sus impresores una actividad inacostumbrada. Usted, cuando quiere,
hace unos volúmenes en 15 días. Que sea así para mí; pues debería estar
listo hoy; las hojas aparecen.
Quiere usted entonces que ponga, un día, sobre su tumba: « Aquí yace
Charpentier, un editor fantástico, que mataba sus libros ». Yo no le pido
ninguna publicidad; solo le ruego que sea rápido y verá como yo me encargo de
la publicidad. Pero por otra parte creo que estoy acabado; no estaré nunca
preparado a tiempo.
Le estrecho cordialmente la mano.
GUY DE MAUPASSANT
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
MINISTÈRE
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
ET DES BEAUX-ARTS
SECRÉTARIAT
1er BUREAU
Paris [mars 1880].
Mon, cher ami,
J'ai passé ce matin chez M. Capiomont pour
savoir ce que vous aviez décidé au sujet de mon volume de vers. Il m'a
répondu qu'il allait le faire avec du 9 ; qu'il achèterait le matériel qui
lui manquait pour cela ; que du reste le matériel employé par le volume
d'Aicard allait lui rentrer ; enfin il m'a énuméré beaucoup de moyens dont
pas un ne me paraît pratique. Ce qui me paraît plus grave, car la question des
moyens ne me regarde pas, c'est la question de temps. L'imprimeur me dit qu'il
ne pourra guère être prêt avant le mois de mai. Ce serait tuer mon volume
bien certainement ; et je viens vous faire un appel désespéré pour que vous
fassiez ce miracle d'être prêt à la moitié d'avril. J'ai trouvé le moyen de
vendre, l'an dernier, plus de 600 exemplaires, d'une misérable pièce en 1 acte,
mon Histoire du Vieux Temps. Je me charge de faire cette fois assez de réclame
autour de mon volume pour vendre rapidement une édition. Je suis sûr dès à
présent de la plupart des journaux, et j'ai d'autres procédés encore. Mais si
vous me rejetez au, mois de mai vous tuez mon livre : J'espérais profiter, de
mon affaire d'Étampes, l'occasion était si bonne qu'on m'a demandé de deux
côtés si je n'avais pas un livre prêt, pouvant être publié en 15 jours -
maintenant il est trop tard, mais au moins ne me laissez pas rejeter au mois de
mai, parce que j'aurai beau faire, je ne m'en tirerai pas.
Je compte encore sur vous, mon cher ami, pour
imprimer à vos imprimeurs une activité inaccoutumée. Vous faites, quand vous
le voulez, des volumes en 15 jours. Qu'il en soit ainsi pour moi ; car je
devrais être prêt aujourd'hui ; les feuilles paraissent.
Voulez-vous donc qu'on mette, un jour, sur votre
tombe, « Ci-gît Charpentier, un éditeur fantaisiste, qui tuait ses livres ».
Je ne vous demande aucune réclame ; je vous prie
seulement d'être prêt bien vite, et vous verrez comme je me tire de la
réclame. Mais je crois bien que je suis foutu ; je ne serai jamais prêt à
temps.
Je vous serre bien cordialement la main.
GUY DE MAUPASSANT
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/