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Guy de Maupassant

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A ÉMILE ZOLA
(original en francés)

Émile Zola Carta siguiente: 179

MINISTERIO DE INSTRUCCIÓN PÚBLICA
Y DE LAS BELLAS ARTES
SECRETARIADO
1º NEGOCIADO

[mayo de 1880]

      Querido Maestro y amigo,
      Voy a pedirle un favor que, por otra parte, usted ha sido el primero en prometerme, es escribir algunas palabras de mi volumen de versos en su sección del Voltaire. He tenido un artículo en el Globe, otro en el National, de Banville, dos comentarios muy elogiosos en el Temps, un excelente artículo en el Sémaphore de Marsella, otro en la Revue Politique et Littérarie, unas amables reseñas en el Petit Journal, el XIXe Siécle, etc... y, ayer tarde, una conferencia de Sarcey. Por lo demás la venta va bien, y la primera edición está casi agotada, pero me haría falta un empujón para vender los 200 ejemplares que quedan. La segunda edición ya casi está. Laffite me ha pedido un relato que  he hecho. Me negue a fijar el precio, queriendo consultar con usted este extremo. Acabo también de entrar en el Gaulois al igual que Huysmans. Escribiremos cada uno un artículo por semana y cobraremos 500 francos al mes.
      No sabría decirle cuanto pienso en Flaubert, me acosa y me persigue. Su pensamiento me viene sin cesar, oigo su voz, recuerdo sus gestos, lo veo a todas horas ante mí con su gran bata marrón y sus brazos levantados hablando. Es como una soledad que se hace a mi alrededor, el comienzo de las horribles separaciones que continuarán a partir de ahora de año en año, llevándose a todas las personas que se ama, quienes están en nuestros recuerdos, con los que podíamos charlar de cosas íntimas. Estos golpes nos martirizan el espíritu y nos dejan un dolor permanente en todos nuestros pensamientos.
      Adiós mi querido Maestro y amigo, acepte mis devotos y afectuosos sentimientos y presente, se lo ruego, a la señora Zola, mis más respetuosos saludos.

GUY DE MAUPASSANT

 

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A ÉMILE ZOLA     

MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
ET DES BEAUX-ARTS
SECRÉTARIAT
1er BUREAU

[Mai 1880.]

      Cher Maître et ami,
      Je viens vous demander un service que vous m'avez, du reste, promis le premier, c'est de dire quelques mots de mon volume de vers dans votre feuilleton du Voltaire. J'ai eu un article au Globe, un au National, de Banville, deux citations fort élogieuses au Temps, un article excellent au Sémaphore de Marseille, un autre dans la Revue Politique et Littéraire, des citations aimables dans le Petit Journal, le XIXe Siècle, etc... et, hier soir, une conférence de Sarcey. La vente va bien, du reste, et la première édition est presque épuisée, mais j'aurais besoin d'un bon coup d'épaule pour enlever les 200 exemplaires qui restent. La 2e édition est prête. Laffite m'a demandé une nouvelle que je lui fais. J'ai refusé de fixer le prix, voulant vous consulter à ce sujet. Je viens, en outre d'entrer au Gaulois ainsi que Huysmans. Nous donnerons chacun un article par semaine et nous toucherons 500 francs par mois.
      Je ne saurais vous dire combien je pense à Flaubert, il me hante et me poursuit. Sa pensée me revient sans cesse, j'entends sa voix, je retrouve ses gestes, je le vois à tout moment debout devant moi avec sa grande robe brune, et ses bras levés en parlant. C'est comme une solitude qui s'est faite autour de moi, le commencement des horribles séparations qui se continueront maintenant d'année en année, emportant tous les gens qu'on aime, en qui sont nos souvenirs, avec qui nous pouvions le mieux causer des choses intimes. Ces coups-là nous meurtrissent l'esprit et nous laissent une douleur permanente dans toutes nos pensées.
      Adieu, mon cher Maître et ami, croyez à mes sentiments bien affectueux et dévoués et présentez, je vous prie, à Mme Zola, mes compliments empressés et respectueux.

      GUY DE MAUPASSANT

Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/