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Guy de Maupassant

 Carta: 20
A SU MADRE
(original en francés)

Laure de Maupassant Carta siguiente: 21

     24 de septiembre de 1873

      Puedes ver que no tardo es escribirte, pero también es cierto que no puedo esperar ya más tiempo. Me encuentro tan perdido, tan aislado, y tan desmoralizado que me veo obligado a solicitarte algunas buenas páginas. Tengo miedo del invierno que viene, me siento solo, con mi triste lámpara que brilla ante mi, con momentos de desamparo tan completos que no sé a que aferrarme. Y me pregunto a menudo en estos instantes que  en el invierno último tu debías tener también grandes penas durante las largas y frías veladas de diciembre y de enero. Mi vida durante tres meses se torna monótona aquí.  L.F.1 no puede cenar conmigo esta noche; cena en la ciudad, esto me aburre, habríamos podido estar un rato juntos... He escrito todo el tiempo, para distraerme, alguna cosa al estilo de los Contes du Lundi. Te lo envío, aunque esto no tiene naturalmente ninguna pretensión, puesto que lo he escrito en un cuarto de hora, pero lo corregiré cuando me haga falta. Me gustaría mucho poder volver atrás, 15 días antes, es ciertamente muy poco tiempo, no tenemos tiempo de vernos y charlar, y una vez las vacaciones acabadas, nos decimos: «¿Pero cómo ha pasado? Apenas he llegado, no he hablado todavía con nadie».
      Adiós querida madre, te abrazo mil y mil veces al igual que a Hervé.

      Tu hijo,
      GUY DE MAUPASSANT

      1 Léon Fontaine.

   Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A SA MÈRE

         24 septembre 1873.

Tu vois que je ne tarde pas à t'écrire, mais en vérité je ne puis attendre plus longtemps. Je me trouve si perdu, si isolé, et si démoralisé que je suis obligé de venir te demander quelques bonnes pages. J'ai peur de l'hiver qui vient, je me sens seul, et mes longues soirées de solitude sont quelquefois terribles. J'éprouve souvent, quand je me trouve seul devant ma table avec ma triste lampe qui brûle devant moi, des moments de détresse si complets que je ne sais plus à qui me jeter. Et je me disais souvent dans ces moments-là, l'hiver dernier, que tu devais avoir aussi d'affreuses tristesses pendant les longues et froides soirées de décembre et de janvier. J'ai repris ma vie monotone, en voici pour 3 mois. L. F.1 ne peut pas dîner avec moi ce soir ; il dîne en ville, cela m'ennuie, nous aurions pu causer un peu ensemble... J'ai écrit tout à l'heure, pour me distraire un peu, quelque chose dans le genre des Contes du Lundi. Je te l'envoie, cela n'a naturellement aucune prétention, puisque je l'ai écrit en un quart d'heure. Je te prierai cependant de me le renvoyer, parce que je pourrai en faire quelque chose. Il y a plusieurs phrases peu correctes, mais je corrigerai cela quand je m'en servirai. Je voudrais bien me trouver reporté quinze jours en arrière, c'est décidément bien court, on n'a pas le temps de se voir et de causer, et une fois la vacance finie, on se dit : « Mais comment cela s'est-il fait ? Je suis à peine arrivé, je n'ai encore causé avec personne. »
Adieu, ma chère mère, je t'embrasse mille et mille fois ainsi qu'Hervé.

Ton fils,
GUY DE MAUPASSANT

1 Léon Fontaine.

Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/