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Guy de Maupassant

Carta 206
A CAROLINE COMANNVILLE
(original en francés)

Caroline Commanville Carta Siguiente: 207

  Lunes por la mañana [ ¿enero de 1881?]

      Señora y querida amiga, no le he respondido antes porque estoy en cama tras ocho horas con una atroz neuralgia de cerebro y de los ojos. Le agradezco infinitamente los informes que me ha enviado y de los que no sabía más que una parte. No he respondido a Christoffe, estando finalizado el plazo del Concurso. Le había escrito solamente unas palabras para decirle que ningún otro lazo, exceptuando una gran amistad, existía entre Flaubert y Bouilhet. Esta calumnia que un gran parecido ha hecho correr no puede menguar en nada la memoria de su abuela como usted parece creer, pues, si se puede alguna vez tener una duda sobre el padre, no podemos decir lo mismo en cuanto a la madre, y así debe entenderse,  pues dos o tres veces ya he tenido que combatir este error1.
      Parto desgraciadamente mañana por la mañana para Étretat, lo que no me permitirá verla a su paso por aquí. Trataré de acercarme a Croisset al regresar, pero no puedo prometerle nada pues puedo ser llamado a París por despacho y en ese caso no podría ir.
      Crea, querida Señora y amiga, en mis más devotos y afectuosos sentimientos - mil saludos a su marido.

      GUY DE MAUPASSANT 

      Si mi salud no me permitiese marchar mañana (pues sufro siempre mucho) trataré de hacerme conducir hasta su casa cuando usted pase por aquí. Perdone la brevedad de esta carta. Estoy absolutamente aturdido por la neuralgia.

      1 Según algunos rumores sin fundamento Bouilhet habría sido un hermano adulterino de Flaubert

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A CAROLINE COMANNVILLE

Lundi matin [janvier 1881 ?].

      Madame et chère amie, je ne vous ai point répondu plus tôt parce que je suis au lit depuis huit jours avec une atroce névralgie du cerveau et des yeux. Je vous remercie infiniment des détails que vous m'avez envoyés et dont je ne savais qu'une partie. Je n'ai point répondu à Christofle, l'époque du Concours étant finie. Je lui avais écrit seulement un mot pour lui dire qu'aucun lien autre que ceux d'une très grande amitié n'existait entre Flaubert et Bouilhet. Cette calomnie qu'une grande ressemblance a fait courir ne peut du reste atteindre en rien la mémoire de votre grand'mère comme vous semblez le croire, car, si on peut quelquefois avoir un doute sur le père, il n'en saurait être de même pour la mère et c'est bien ainsi qu'on l'entend, car deux ou trois fois déjà j'ai eu à combattre cette erreur1.
      Je pars malheureusement demain matin pour Étretat, ce qui me permettra pas de vous voir à votre passage ici. Je tâcherai de me rendre à Croisset en revenant, mais je ne puis vous le promettre absolument car je puis être rappelé à Paris par dépêche et en ce cas je ne pourrais m'arrêter.
      Croyez chère Madame et amie à mes sentiments bien affectueux et tout dévoués - mille amitiés à votre mari.

      GUY DE MAUPASSANT

      Si ma santé ne me permettait pas de partir demain (car je souffre toujours beaucoup) je tâcherais de me faire voiturer jusque chez vous quand vous passerez ici. Excusez le laconisme de cette lettre. Je suis absolument abruti par la névralgie.

      1 Selon des racontars sans fondement Bouilhet aurait été un frère adultérin de Flaubert.

 

      Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/