Carta anterior: 248 |
Carta 249 |
Carta siguiente: 250 |
Martes [1882]
Mi querida amiga,
Usted me presupone muy ligeramente unas
intenciones bien singulares. La verdad es que he pasado ocho días en Normandía
por unos asuntos de familia; y que después he quedado en Sartrouville con uno
de mis primos y su joven esposa llegados de provincias recientemente.
Como no podía verla, esperaba para escribirle en
alguna ocasión en que estuviera libre. Iba a hacerlo el fin de semana último
teniendo varios días ante mi (pues voy a regresar mañana a Normandía, para
terminar un asunto), cuando una nueva historia de carta anónima me ha
exasperado, lo confieso.
Como no podía acusarla más que a usted (no se
presta más que a los ricos) he guardado silencio, prefiriendo eso a una
explicación en la que quizás no habría conservado toda mi sangre fría. Esta
carta estaba firmada « Pluc y un grupo de estudiantes ». Usted debe
saber lo que quiero decir.
Tengo muchos defectos. Tengo entre otros el de
dar siempre la cara. Como consecuencia de ello tengo una instintiva repulsión
por las cartas anónimas. He encontrado que se me están haciendo bastantes
historias de este genero desde hace un mes o dos. Si, por casualidad, estoy
equivocado, le presento mis excusas arrodillado, incluso si usted las rechaza.
Por desgracia no puedo tener dudas, pues no
había contado más que a usted la historia en cuestión. Esto me ha hecho
verdadero daño.¿A que viene?
Le beso las manos.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
Ce mardi [1882].
Ma chère amie,
Vous me prêtez bien légèrement des intentions
bien singulières. La vérité est que j'ai passé huit jours en Normandie pour
des affaires de famille ; et que depuis je suis resté à Sartrouville avec un
de mes cousins et sa jeune femme arrivés de province tout récemment.
Comme je ne pouvais point vous voir, j'attendais
pour vous écrire une occasion de liberté. J'allais le faire à la fin de la
semaine dernière ayant plusieurs jours devant moi (car je vais repartir demain
pour la Normandie, pour terminer un procès), quand une nouvelle histoire de
lettre anonyme m'a exaspéré, je l'avoue.
Comme je ne pouvais en accuser que vous (on ne
prête qu'aux riches), j'ai gardé le silence, préférant cela à une
explication dans laquelle je n'aurais peut-être pas gardé tout mon sang-froid.
Cette lettre était signée « Pluc et un groupe d'étudiants ». Vous devez
savoir ce que je veux dire.
J'ai beaucoup de défauts. J'ai entre autres
celui d'agir toujours en face. De là une instinctive répulsion pour les
lettres anonymes. J'ai trouvé en outre que cela me faisait assez d'histoires de
ce genre depuis un mois ou deux. Si, par hasard, je m'étais trompé, je vous
ferais des excuses à deux genoux, même si vous les repoussiez.
Je ne puis malheureusement conserver de doute, je
n'avais raconté qu'à vous l'histoire dont il s'agit. Cette nouvelle m'a fait
un vrai chagrin. A qui la faute ?
Je vous baise les mains.
GUY DE MAUPASSANT
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/