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calle del Redan, 1. Cannes
28 de enero de 1884
[fecha del sello]
Querida Señora y amiga,
Gracias por haberme escrito tan rápido. Hay que
dejar al señor Du Camp afferarse hasta el último extremo1. El
proceso, si tiene lugar, permitirá decir al tribunal su parecer sobre este
caballero, y de escribirlo en los periódicos. Estoy esperando. Estoy a sus
servicios, desde que me dedicara, un artículo cuidado y picante, educado y despectivo,
que no le quedará nada que desear. Pero espero el proceso para dar el golpe
justo en el momento preciso.
El proceso va hacer por otra parte demasiado
ruido entorno al volumen, y dar a la aparición del libro la vertiginosidad de
una actualidad escandalosa.
Yung ha cortado las citas de las notas y el plan
del cuento en mi estudio, a fin de acabar de una vez. Charpentier podrá
entonces ponerlo a la venta desde el momento que quiera2. Las dos
cartas que usted tiene de Flaubert a Du Camp acabarán con esto3.
Mi padre me ha escrito que he debido recibir
igualmente un papel timbrado. En todo caso no me ha sido enviado a Cannes. Iría
a Paris si eso fuera necesario.
Desde luego, me recuerda al banco de Fécamp que
me servía de buque, y el álamo al que yo trepaba. Me parece que haré todavía
el dibujo de este árbol. He pensado allí muy a menudo. Hay unas imágenes de la
infancia que permanecen claras en el espíritu más que las demás, y esta es
quizás la más precisa que tengo.
Estos viejos recuerdos son unas ataduras dulces y
tenaces. Estoy feliz, querida Señora y amiga, de que tengamos en común algo
que nos reprochen aún.
Crea en el vivo afecto de su viejo compañero.
GUY DE MAUPASSANT
Recuerdos a su esposo.
1
Alusión a la publicación de los Souvenir littéraires, de Maxime Du
Camp (1882-1883), y a las controversias que entraña esta publicación.
2 Se refiere a las lettres de Flaubert a George Sand, publicadas
por Charpentier en 1884. El prólogo de Maupassant, muy descortés para el
señor Du Camp, apareció primero en la Revue Bleue (dirigida por Yung).
Cf. el texto de Maupassant en Chroniques littérarires et parisiennes.
3 Cf. Flaubert. Correspondance, nºs 327 y 330.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
1,
rue du Redan, Cannes.
28 janvier 1884
[date de la poste].
Chère Madame et amie,
Merci de m'avoir écrit si vite. Il faut laisser
M. Du Camp s'enferrer jusqu'au bout1. Le procès, s'il a lieu, permettra de dire
au tribunal son avis sur ce monsieur, et de l'écrire dans les journaux. Moi,
j'attends. Je lui servirai, dès qu'il me prêtera le flanc, un article soigné
et salé, poli et méprisant, qui ne lui laissera plus rien à désirer. Mais
j'attends le procès pour ne frapper qu'à coup sûr et juste, au moment
nécessaire.
Le procès va faire d'ailleurs beaucoup de bruit
autour du volume, et donner à l'apparition du livre l'allure d'une actualité
tapageuse.
Yung a coupé les citations des notes et le plan
du conte dans mon étude, afin de finir en une fois. Charpentier pourra donc
mettre en vente dès qu'il voudra2. Les deux lettres que vous avez de Flaubert
à Du Camp achèveront celui-ci3.
Mon père m'écrit que j'ai dû recevoir
également du papier timbré. En tout cas il ne m'a pas été envoyé à Cannes.
Je viendrai à Paris si cela est nécessaire.
Certes, je me rappelle le banc de Fécamp qui me
servait de navire, et le peuplier où je grimpais. Il me semble que je ferais
encore le dessin de cet arbre. J'y ai pensé bien souvent. II y a des images de
l'enfance qui restent nettes dans l'esprit plus que tout le reste, et celle-là
est peut-être la plus précise que j'aie.
Ces vieux souvenirs sont des liens doux et
tenaces. Je suis heureux, chère Madame et amie, que nous en ayons ainsi de
communs qui nous rapprochent encore.
Croyez à la bien vive affection de votre ancien
camarade.
GUY DE MAUPASSANT
qui se rappelle à l'amical souvenir de votre mari.
1 Allusion à la publication des Souvenirs littéraires, de Maxime Du Camp
(1882-1883), et aux controverses qu'entraîna cette publication.
2 Il s'agit des Lettres de Flaubert à George
Sand, publiées chez Charpentier en 1884. La préface de Maupassant, très
désobligeante pour M. Du Camp, parut d'abord dans la Revue bleue (dirigée par
Yung). Cf. le texte de Maupassant dans Chroniques littéraires et parisiennes.
3 Cf. Flaubert, Correspondance, Nos 327 et 330.
On ne connaît que les minutes, retrouvées dans les papiers de Flaubert.
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