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MINISTERIO DE LA MARINA
Y DE LAS COLONIAS
París, 30 de octubre de 1874
Mi querida madre,
Érase una vez, que una gran guerra estaba a
punto de estallar entre Francia y Alemania. Y los habituales del Casino de
Étretat discutían con animación los asuntos de la guerra - cuando un joven,
un inglés alto y delgado dijo: « Apostaría con gusto 500 talegos a que esta
guerra no tendrá lugar. » La palabra talegos hizo levantar la expectación. Un
joven hizo una observación en alemán y el inglés respondió en esa lengua.
Ahora bien, habiendo sido declarada la guerra, el inglés fue obligado a irse de
Francia porque el gobierno se obstinaba en tomarle por un alemán. Regresó
después a Étretat, y se llama Mr. Brown. Todos estos detalles me los contó
Géo quién le conoce perfectamente, pero que jamás le ha tomado por un
inglés.
Voy a enviarte de aquí a unos días un cuento de
mi amigo Laffaille que es muy notable. Se llama Daniele. Luego de haberlo
leido, me devolverás los números del París-Journal donde ella ha aparecido.
Trato de encontrar temas para relatos. Durante el
día, en el Ministerio, podría trabajar un poco. Pues mis obras me ocupan todas
mis veladas y trataré de publicarlas en un periódico cualquiera.
Algunos detalles sobre nuestra familia,
encontrados en los viejos papeles que leo en este momento. He aquí los títulos
de J. Bte. de Maupassant: Escudero, Consejero secretario del Rey, del Gran
Collegio, Casa, Corona de Francia y de sus Finanzas, el Pincipie de Condé y
Consejero particular de S. A. Serenísima Majestad Louis de Bourbon, Conde de
Clermont, principe del sangre. Su mujer, de la que tenemos el retrato, era
Marie-Anne de la Marche. Su hijo Louis-Camille de Maupassant tuvo por padrino a
Louis de Gand de Mérodes de Montmorency, y por madrina, Marguerite Camille de
Grimaldy de Monaco. Su matrimonio con la señorita de Avignon, cuñada del
Marqués de Alligre, se hizo en presencia y con el consentimiento de muy alto,
muy poderoso y muy excelente Principe Mgr. Louis de Bourbon, Conde de Clermont,
Principe del sang, y de muy alto y muy poderoso Señor Mgr. el Marqués de
Alligre, Presidente del Parlamento. Aliados por matrimonio: los de Bar, Claude-Denis
Dorat de Chameubles, comodoro de la Orden de Saint-Lazare, Texier de Montaiville
de Briqueville, y Jacques Gabriel Bazin, marqués de Bezons, lugarteniente
general de las tropas del Rey, el Marqués de Courtavel, etc...
Tan pronto como mi biblioteca esté acabada, la
haré embalar. Pienso que Hervé podrá llevarla a Fécamp, pues como equipaje
esto no costará nada por Isidore. Isidore y el transporte de un paquete a 10
kilómetros de Étretat a Fécamp, Mensajería, cuesta 1 franco. Después
rogaría a Hervé que la consignase por ferrocarril y me la enviara a gran
velocidad, la diferencia de precio no es más que de 14 centavos. Me he
informado al respecto este sábado. Yo marcho esta tarde a las 6 y media para ir
a pasar el día siguiente con Louis1 . Iré a ver a Flaubert por la
mañana.
El concurso de la Gaîté se ha retrasado hasta
el 15 de marzo, lo que me viene bien porque tendré tiempo de acabar alguna cosa
aquí. He estudiado el plan del señor de Beaufreton y pienso que que podrá ir
ahora. Pero tengo alguna cosa que acabar antes de ponerme a ello. Si te parece
bien, te enviaría por correo algunos libros nuevos que recogería un día del
año. Entre otros, la nueva novela de Alphonse Daudet, Fromont jeune et Risler
aîné. No he leído más que algunas páginas llenas de observaciones
notablemente verdaderas y divertidas. He ido el otro día a ver al señor
Fontaine y le he contado los cotilleos de Étretat. La bastardía de la
señorita Boyer era conocida por todo el mundo. Los Fontaine lo sabían, pero no
hablaron.
Mi padre está de nuevo acostado; ha forzado un
músculo haciendo pesas. ¡¡¡ Este es una ejercicio que, creo, le
favorecería abandonar !!! Mi cama no estará preparada hasta dentro de unos
quince de días. He aquí más o menos la forma de las columnas y el panel
central2
Las esculturas que indico apenas son de una
extrema finura y absolutamente intactas, pero el trabajo de reajuste necesita
muchísimo tiempo. La entrada que se encuentra en medio del gran panel de
delante es muy original y da a esta cama un elegante toque particular.
La cama de mi padre es bonita, pero
restaurada. No tiene dentro casi nada viejo. Mientras que la mía es absolutamente
vieja; no tendrá de restaurado más que unas extremos de alegres molduras, el
forro interior y el panel de las armas. MI vieja tapicería flamante (de la que
ignoro absolutamente la época) quedará muy bien, enmarcada en esas viejas
columnas.
He visto a Germer el miércoles por la noche.
Estaba muy bien. Le he anunciado el regreso de su madre. Entonces se acordó que
tenía en su bolsillo una carta comenzada hacía cinco días y que se le había
olvidado completamente. La ha terminado rápido y la echó al buzón. Mi
conserje está tratando de vender su perrita de caza. ¿No me has dicho que tu
conocías a un aficionado? Pide 25 francos.
Adiós querida madre. Te abrazo de todo corazón
al igual que a Hervé. Saludos a todo el mundo. Recuerdos a Josèphe.
Tu hijo
GUY DE MAUPASSANT
1 Louis Le Poittevin
2 La carta está acompañada de un dibujo
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
MINISTÈRE DE LA MARINE
ET DES COLONIES
Paris,
ce 30 octobre 1874.
Ma chère mère,
En ce temps-là, une grande guerre était sur le
point d'éclater entre la France et l'Allemagne. Et les habitués du Casino
d'Étretat discutaient avec animation les chances de la guerre - quand un jeune
homme, un Anglais grand et mince dit : « Je parierais bien 500 thalers que
cette guerre n'aura pas lieu. » Le mot thalers fit dresser les oreilles. Un
jeune homme fit une remarque en allemand et l'Anglais y répondit en cette
langue. Or la guerre ayant été déclarée, le susdit Anglais fut contraint de
quitter la France parce que le gouvernement s'obstina à le prendre pour un
Allemand. Il revint depuis à Étretat, et s'appelle Mr. Brown. Tous ces
détails viennent de Géo qui le connaît parfaitement, mais qui ne l'a jamais
pris pour un Anglais.
Je vais t'envoyer d'ici à quelques jours une
nouvelle de mon ami Laffaille qui est très remarquable. Cela s'appelle Daniele.
Aussitôt que tu l'auras lue, tu me renverras les numéros du Paris-Journal où
elle a paru.
Essaye donc de me trouver des sujets de nouvelles.
Dans le jour, au Ministère, je pourrai y travailler un peu. Car mes pièces me
prennent toutes mes soirées et j'essayerai de les faire passer dans un journal
quelconque.
Quelques détails sur notre famille, trouvés
dans les vieux papiers que je lis en ce moment. Voici les titres de J. Bte de
Maupassant : Écuyer, Conseiller secrétaire du Roi, du Gd. Collège, Maison,
Couronne de France et de ses Finances, Noble du St. Empire, Doyen de l'Ancien
Conseil de feu Sa Majesté Impie en France, Doyen du Conseil de feu S. A. Mgr le
Prince de Condé et Conseil particulier de S. A. Sérénissime Mgr Louis de
Bourbon, Comte de Clermont, prince du sang.
Sa femme, dont nous avons le portrait, était
Marie-Anne de la Marche. Son fils Louis-Camille de Maupassant eut pour parrain
Louis de Gand de Mérodes de Montmorency, et pour marraine, Marguerite Camille
de Grimaldy de Monaco. Son mariage avec Mlle d'Avignon, belle-sœur du Marquis
d'Alligre, se fit en présence et de l'agrément de très haut, très puissant
et très excellent Prince Mgr Louis de Bourbon, Comte de Clermont, Prince du
sang, et de très haut et très puissant Seigneur Mgr le Marquis d'Alligre,
Président du Parlement. Alliés par mariage : les de Bar, Claude-Denis Dorat de
Chameubles, commandeur de l'Ordre de Saint-Lazare, Texier de Montainville de
Briqueville, et Jacques Gabriel Bazin, marquis de Bezons, lieutenant-général
des armées du Roi, le Marquis de Courtavel, etc...
Aussitôt que ma bibliothèque sera finie, fais-la
emballer. Hervé pourra bien je pense la porter à Fécamp, car comme bagage
cela ne coûtera rien par Isidore. Isidore et le transport d'un colis à 10
kilomètres d'Étretat à Fécamp, Messageries, coût 1 franc. Puis-je prier
Hervé de bien vouloir la déposer au chemin de fer et de me l'expédier grande
vitesse, la différence de prix n'étant que de 14 sous. J'ai pris tous les
renseignements à cet égard ce samedi. Je pars ce soir à 6 heures 30 pour
aller passer la journée de demain avec Louis1. J'irai voir Flaubert le matin.
Le concours de la Gaîté est retardé jusqu'au
15 mars, ce qui m'arrange bien parce que j'aurai le temps de finir quelque chose
d'ici là. J'ai remanié le plan de M. de Beaufreton et je pense que cela pourra
aller maintenant. Mais j'ai quelque chose à finir avant de m'y mettre. Si cela
peut te faire plaisir, je t'enverrai par la poste quelques livres nouveaux que
je reprendrai au jour de l'An. Entre autres, le nouveau roman d'Alphonse Daudet,
Fromont jeune et Risler aîné. Je n'en ai encore lu que quelques pages pleines
d'observations remarquablement vraies et amusantes. J'ai été l'autre jour voir
M. Fontaine et je lui ai raconté les cancans d'Étretat. La bâtardise de Mlle
Boyer était connue de tout le monde. Les Fontaine le savaient, mais n'en
parlaient pas.
Mon père est de nouveau couché ; il s'est
encore une fois forcé un muscle en faisant des haltères. Voilà un exercice
qu'il aurait, je crois, avantage à abandonner !!! Mon lit ne sera prêt que
dans une quinzaine de jours encore. Voilà à peu près la forme des colonnes et
du panneau du milieu2.
Les sculptures que j'indique à peine sont d'une
extrême finesse et absolument intactes, mais le travail de rajustage demande
excessivement de temps. La rentrée qui se trouve au milieu du grand panneau de
devant est très originale et donne à ce lit un chic tout particulier.
Le lit de mon père est beau, mais refait. Il n'y
a dedans presque rien d'ancien. Tandis que le mien est absolument ancien ; il
n'y aura de refait que des bouts de moulure enlevés, la doublure intérieure et
le panneau des armes. Ma vieille tapisserie flamande (dont j'ignore absolument
l'époque) fera très bien, encadrée dans ces vieilles colonnes.
J'ai vu Germer mercredi soir. Il allait très
bien. Je lui ai annoncé le retour de sa mère. Alors il s'est rappelé qu'il
avait dans sa poche une lettre commencée depuis cinq jours et qu'il avait
absolument oubliée. Il l'a terminée vite et vite et jetée à la boîte.
Mon concierge cherche toujours à vendre sa
petite chienne de chasse épagneule. Ne m'as-tu pas dit que tu connaissais un
amateur ? Il en demande 25 francs.
Adieu, ma chère mère. Je t'embrasse de tout cœur
ainsi qu'Hervé. Bien des choses à tout le monde. Compliments à Josèphe.
Ton fils,
GUY DE MAUPASSANT
1 Louis Le Poittevin.
2 La lettre est accompagnée d'un dessin.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/