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La
Guillete (Étretat)
[Recibida el 2 de octubre de 1884]
Mi querido amigo1,
Voy a enviarle Yvette de aquí a tres o
cuatro días, pero no quiero publicar este cuento solo en un volumen. Tendría
de este modo la apariencia de darle una importancia que no tiene. Lo he querido
hacer y lo he hecho como una experiencia literaria, una especie de pastiche al
estilo de Feuillet & Cie.
Es una historieta sentimental sin pretensiones,
pero eso no es un estudio. Es ingeniosa pero no es fuerte.
Me gustaría pues saber entonces los cuentos que
debo enviarle para completar un volumen ordinario.
Usted sabes que hemos discutido a menudo la
cuestión de las ventas. Yo le decía que las librerías de provincias trataban
sus volúmenes mucho peor que los de otros editores y que esto debía conllevar
el plantearse sus negocios con ellos. Varios, por otra parte, me lo habían
dicho. Acabo de tener una prueba de ello este verano, donde usted mismo ha
comprobado que nada se vende. He escrito últimamente a Ollendorff para conocer
la suerte de les Soeurs Rondoli. Me ha dicho que iban por la 18ª
edición. He escrito de nuevo una irónica carta para preguntar si esas
ediciones eran de 200 o 250 ejemplares. Le adjunto la respuesta que
recibí. He aquí entones que el peor de mis volúmenes, aparecido en pleno
verano, en plena crisis de cólera, vendido en dos meses a 9500 ejemplares,
mientras que la Maison Tellier y Miss Harriet han quedado de hecho
atrás.
Vamos a ver ahora lo que va a vender Yvette
apareciendo en buena época y con la publicidad del Figaro.
Reciba, mi querido amigo, mis más
afectuosos sentimientos.
GUY DE MAUPASSANT
Conserve, se lo ruego, la carta de Ollendorff.
1 Carta escrita por la Señora Brun-Chabas, firmada por Maupassant
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
La
Guillette (Étretat).
[Reçue le 2 octobre 1884.]
Mon cher ami1,
Je vais vous expédier Yvette d'ici à trois ou
quatre jours, mais je ne veux pas publier cette nouvelle seule dans un volume.
J'aurais l'air de lui donner ainsi une importance qu'elle n'a pas. J'ai voulu
faire et j'ai fait comme procédé littéraire une espèce de pastiche de la
manière élégante de Feuillet & Cie.
C'est une bluette, mais ce n'est point une étude.
C'est adroit, mais ce n'est pas fort.
Je voudrais donc savoir ce que je dois vous
envoyer de contes pour compléter un volume ordinaire.
Vous savez que nous avons souvent discuté la
question de vente. Je vous disais que les librairies de province traitaient vos
volumes beaucoup moins bien que ceux des autres éditeurs et que cela devait
tenir à votre manière de faire les affaires avec eux. Plusieurs, d'ailleurs,
me l'avaient dit. Je viens d'en avoir une preuve en cet été, où vous avouez
vous-même que rien ne se vend. J'ai écrit dernièrement à Ollendorff pour
connaître le sort des Sœurs Rondoli. Il m'a répondu qu'on tirait la 18e
édition. J'ai écrit de nouveau une lettre ironique pour demander si ces
éditions étaient de 200 ou de 250. Je vous communique la réponse que je
reçois. Voici donc le moins bon de mes volumes, paru en plein été, en plein
choléra, vendu en deux mois à 9500 exemplaires, alors que la Maison Tellier et
Miss Harriet sont restées tout à fait en arrière.
Nous allons voir maintenant ce que va donner
Yvette paraissant en bonne saison et avec la publicité du Figaro.
Croyez, mon cher ami, à mes sentiments les plus
affectueux.
GUY DE MAUPASSANT
Conservez-moi, je vous prie, la lettre d'Ollendorff.
1 Lettre de la main de Mme Brun-Chabas, signée par Maupassant.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/