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Guy de Maupassant

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A SU MADRE
(original en francés)

Laure de Maupassant   Carta siguiente: 37

Paris, 8 de marzo de 1875

      Mi querida madre,
      Mi pobre padre esta en este momento muy conmovido, muy abrumado. Sabes que hemos encargado nuestros asuntos en Rouen a M.G.1, amigo de Louis. Yo me oponía un poco, pero mi padre, Louis y el señor Ernoult me repetían que haría esto gratis, como amigo; yo había ido a ver a M.G. cuando fui a Rouen. No quedé ni medianamente satisfecho del aspecto de jesuita del susodicho señor, pero como me había hecho el ofrecimiento de sus servicios más completos con unas montañas de manifestaciones de abnegación - le rogué que arreglara los asuntos, y como le interrogué sobre el estado probable de la sucesión, me dijo que no había ninguna deuda, al menos por lo que él conocía. Ahora bien, hoy él ha escrito a mi padre para que le envíe la suma de 250 francos, 150 para los primeros gastos (es decir, un inventario que no ha tenido lugar puesto que no hay nada que inventariar - y que ha sido reemplazado por un simple proceso verbal - cuesta 30 francos), luego, para completar, 100 que mi abuelo le debía al tal Gauthier hacía varios años ya por la venta de La Neuville.
      ¿Que te parece?... Este individuo me ha dicho a mi que no tenía conocimiento de ninguna deuda y ahora viene a reclamar 100 francos para él. Y lo que es mejor, es que no ha hecho todavía más que este inventario que cuesta 30 francos. Louis me escribe carta tras carta para, pedirme a donde enviar el retrato de mi padre que está depositado en su casa y que él no sabe donde colocar. Voy a pedirle que se informe de lo que costaría empaquetarlo y de hacerlo enviar a Étretat.
      Estoy furioso con Paumelle; el pantalón negro que me ha enviado no solamente no estaba bien hecho, sino que el paño es muy malo y estará inservible cuando lo haya puesto siete u ocho veces. Cada vez que lo pongo, de desgarra por algún lado. El fondo esta roto casi enteramente. Mi portera está sin cesar ocupada en zurcirlo o en ponerle trozos.
      Me preguntas como es La Fille de Roland, obra de M. el Vizconde de Borgnier (sic). Es una obra de nobles sentimientos, escrita al estilo de Casimir Delavigme - menos bueno - por un viejo bibliotecario de Arsenal que ha escrito toda su vida una piezas rechazadas por todos y que por fin ha conseguido traducirla al francés donde es presentada después de 15 años2.
Algunos amigos y yo, vamos a preparar en el estudio de Leloir una obra absolutamente lúbrica3 donde asistirán Flaubert y Tourgueneff - Inútil decir que esta pieza es nuestra - De hecho, en la obra hay un poema que he hecho últimamente4 
Intimación respetuosa.
Adios, querida madre, un abrazo de todo corazón, al igual que a Hervé. Saludos a Josèphe.

Tu hijo,
GUY DE MAUPASSANT

1 Gauthier. Ver la carta N° 33.
2 De hecho, el drama de Henri de Bornier acababa de ser representado en la Comèdie-Française, el 15 de febrero de 1875, con Sarah Bernhardt en el papel principal. 
3 A la Feuille de Rose.
4 El texto de esta pieza, titulada Sommation, fue publicado en Des Vers

 

  Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A SA MÈRE     

 Paris, le 8 mars 1875.

      Ma chère mère,
      Mon pauvre père est en ce moment tout retourné, tout bouleversé. Tu sais que nous avions chargé de nos affaires à Rouen un M. G.1 ami de Louis. Je m'y étais bien un peu opposé, mais mon père, Louis et M. Ernoult me répétant qu'il ferait cela pour rien, comme ami, j'avais été voir M. G. à mon voyage à Rouen. Je n'avais été que médiocrement satisfait de la figure de jésuite du susdit Monsieur, mais comme il m'avait fait les offres de services les plus complètes avec des montagnes de protestations de dévouement - je l'avais prié de régler les affaires, et comme je l'interrogeais sur l'état probable de la succession, il m'a dit qu'il n'y avait aucune dette, à sa connaissance du moins. Or aujourd'hui il écrit à mon père pour le prier d'envoyer la somme de 250 francs, soit 150 pour régler les premiers frais (c'est-à-dire un inventaire qui n'a pas eu lieu puisqu'il n'y avait rien à inventorier - et qui a été remplacé par un simple procès-verbal - coût 30 francs), puis, pour compléter, 100 que mon grand-père lui devait à lui Gauthier depuis plusieurs années déjà pour la vente de La Neuville.
      Que dis-tu de tout cela ?... Ce Monsieur qui me dit à moi qu'il n'y a aucune dette à sa connaissance et qui vient me réclamer 100 fr. poux lui. Ce qu'il y a de plus joli, c'est qu'il n'a encore rien fait que cet inventaire qui coûte 30 francs.
      Louis m'écrit lettres sur lettres pour, me demander où envoyer le portrait de mon père qu'on vient de déposer chez lui et qu'il ne sait où placer. Je vais le prier de s'informer de ce que coûterait l'emballage et de le faire expédier à Étretat.
      Je suis furieux après Paumelle ; le pantalon noir qu'il m'a envoyé non seulement n'allait pas du tout, mais le drap est tellement mauvais qu'il est déjà presque hors de service quoique je ne l'aie mis que sept ou huit fois. Chaque fois que je le mets, il se déchire par quelque côté. Le fonds est parti presque en entier. Ma concierge est sans cesse occupée à le recoudre ou à y mettre des pièces.
      Tu me demandes ce que c'est que La Fille de Roland, œuvre de M. le Vicomte de Borgnier (sic). C'est une pièce de sentiments nobles, écrite en style de M. Casimir Delavigne - même moins bon - par un vieux bibliothécaire de l'Arsenal qui a écrit toute sa vie des pièces refusées partout et qui enfin a réussi à faire passer celle-là aux Français où elle est présentée depuis 15 ans2.
      Nous allons, quelques amis et moi, jouer dans l'atelier de Leloir une pièce absolument lubrique3 où assisteront Flaubert et Tourgueneff -Inutile de dire que cette pièce est de nous - En fait d'œuvre, voici une pièce de vers que j'ai faite dernièrement4.
      Sommation respectueuse.
      Adieu, ma chère mère, je t'embrasse de tout cœur ainsi qu'Hervé. Compliments à Josèphe.

      Ton fils,
      GUY DE MAUPASSANT


1 Gauthier. Voir la lettre N° 33.
2 En fait, le drame d'Henri de Bornier venait d'être créé à la Comédie-Française, le 15 février 1875, avec Sarah Bernhardt dans le rôle principal.
3 A la Feuille de Rose.
4 Le texte de cette pièce intitulée Sommation a été publié dans Des Vers.

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