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Guy de Maupassant

 Carta 387
A ARTHUR MEYER
(original en francés)

Arthur Meyer  Carta siguiente: 388

   Gênes, jueves
[finales de mayo de 1885]

      Señor y querido Director,
      Como sigo vagabundeando aún después de diez días, Le Gaulois no me llega, naturalmente. Por ello desconocía todo lo que ha pasado. Acabo de enterarme hoy  que usted ha sido vilmente insultado por un redactor del Triboulet, del que no  me han podido decir el nombre; que usted se ha batido; que ha resultado herido; pero que su herida no es grave. Me apresuro a decirle todo lo que lamento  este enojoso asunto, y a  dirigirle mis más vivos deseos de recuperación.
      He aquí, al respecto, una preocupación a la que lo someto. Acababa justamente de leer toda la querella, antigua ya, de Zola, Wolff, etc., a consecuencia de la que Alexis se vio obligado a batirse con el señor Albert Delpit. Con relación a esto, he escrito una crónica, sin alusiones y no tocando más que generalidades. Ahora bien, es posible que esta crónica podría parecer a algunos lectores inspirada en la agresión de la que usted ha sido víctima. No veo ningún problema, puesto que me limito a las generalidades, y  mi artículo no nombra a nadie, es discreta y yo la firmo. Pero ignoro absolutamente en que circunstancias fue usted atacado y ha considerado más o menos la oportunidad que pudo presentársele. Vea si a usted de parece más conveniente guardarla para el próximo mes, o para el siguiente; digamos para la primera ocasión, esas ocasiones tan frecuentes.  Notará sin embrago que yo incido sobre todo en las polémicas políticas, la querella de Alexis habiéndome parecido menos importante que las violencias incalificables y las injurias groseras a las que da lugar la política en este momento.
      En el caso en que usted prefiera guardar este artículo para más adelante, ¿quisiera tener la amabilidad de comunicármelo por un despacho a Cannes, oficina de correos?. Estaré mañana en casa de la Señora Adam, en el Golfo Juan. Debo pasar por Canes necesariamente. Prepararé inmediatamente otro artículo.
      Crea, Señor y querido Director, en mis sentimientos de viva devoción.

      GUY DE MAUPASSANT

      Mi crónica ha sido puesta en el correo esta mañana, sin que la hubiese simplemente guardado para hablarle de ello a mi regreso.

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A ARTHUR MEYER 

Gênes, ce jeudi.
[fin mai 1885]

      Monsieur et cher Directeur,
      Comme je vagabonde encore depuis dix jours Le Gaulois ne me parvient plus, naturellement. J'ai donc ignoré tout ce qui s'est passé. J'apprends aujourd'hui que vous avez été grossièrement insulté par un rédacteur du Triboulet, dont on n'a pu me dire le nom ; que vous vous êtes battu ; que vous avez été blessé ; mais que votre blessure n'est pas grave. Je m'empresse de vous dire toute la part que je prends à cette ennuyeuse affaire, et de vous adresser mes plus vifs compliments.
       Voici, à ce propos, un scrupule que je vous soumets. Je venais justement de lire toute la querelle, ancienne déjà, de Zola, Wolff, etc., à la suite de laquelle Alexis a été contraint de se battre avec M. Albert Delpit. J'ai, à ce sujet, fait une chronique, sans allusions, en ne touchant qu'à des généralités. Or il se trouve que cette chronique pourrait justement paraître à quelques lecteurs inspirée par l'agression dont vous avez été victime. Je n'y vois pas grand inconvénient puisque je reste dans les généralités, et que ma chronique ne vise en réalité personne, qu'elle est polie, et que je la signe. Mais enfin j'ignore absolument dans quelles circonstances vous avez été attaqué et vous êtes juge du plus ou moins d'opportunité qu'elle peut présenter. Voyez s'il vous paraîtrait plus convenable de la garder pour le mois prochain, ou pour le suivant ; disons pour la première occasion, ces occasions étant fréquentes. Vous remarquerez cependant que je vise surtout les polémiques politiques, la querelle d'Alexis m'ayant paru bien moins importante que les violences inqualifiables et les injures grossières auxquelles donne lieu la politique en ce moment.
      Dans le cas où vous préféreriez garder cet article pour une époque plus éloignée, veuillez donc avoir l'amabilité de me prévenir par une dépêche à Cannes, bureau restant. Je serai demain chez Mme Adam, au Golfe Juan. Je dois donc passer par Cannes incessamment. Je préparerais immédiatement autre chose.
      Croyez, Monsieur et cher Directeur, à mes sentiments de bien vif dévouement.

     GUY DE MAUPASSANT

      Ma chronique a été mise à la poste ce matin, sans quoi je l'aurais tout simplement gardée pour vous en parler à mon retour.

Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/