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Guy de Maupassant

Carta 401
A ALPHONSE DAUDET
(original en francés)

Alphonse Daudet  Carta Siguiente:402

    calle de Montchanin.
[Finales de 1885]

      Mi querido gran colega y amigo,
      He estando tan enfermo, el día del estreno de Sapho1, que me ha sido imposible asistir al teatro, sin que yo le hubiese estrechado la mano y agradecido efusivamente el palco que usted me había conseguido tan rápidamente.
      Por fin, he podido ver su obra ayer, la que me ha emocionado profundamente y me ha encantado. Es seguramente la primera vez que una novela se ha adaptado para la escena sin ninguna deformación, sin ninguna supercheria, con sus particulares cualidades emotivas, con todo su propio sabor.
      Esto no es únicamente un magnífico éxito para usted, sino un precedente inestimable para todos los novelistas.
      ¡ He leído Tartarin ! Es una de las obras más cómicas y divertidas que conozco: La Sociedad de Bompard en al mismo tiempo una maravilla de gracia y de ingeniosa fantasía. ¡ Y que bien están los extranjeros, inquietantes y gentiles, sus nihilistas ! ¡ Que singular contraste con el bravo Tartarin !
He intentado una vez más hallarlo en su casa (la tercera), pero usted nunca está.
Le escribo pues lo que quería decirle; y le estrecho muy cordialmente las manos, rogándole que presente todos mis cumplidos respetuosos a la señora Daudet.

MAUPASSANT

1 Teatro del Gymnase, 19 de diciembre de 1885

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A ALPHONSE DAUDET

10, rue de Montchanin.
[Fin 1885.]

      Mon cher grand confrère et ami,
      J'ai été tellement malade, le jour de la première de Sapho1, qu'il m'a été impossible d'aller au théâtre, sans quoi je vous aurais serré la main et vivement remercié pour la loge que vous m'avez fait avoir si promptement.
      J'ai pu hier, enfin, voir votre pièce qui m'a fortement ému et charmé. C'est assurément la première fois qu'un roman se trouve ainsi transporté sur la scène sans aucune déformation, sans aucune supercherie, avec ses qualités particulières d'émotion, avec toute sa saveur propre.
      C'est non seulement là un magnifique succès pour vous, mais un précédent inestimable pour tous les romanciers.
      Et j'ai lu Tartarin ! C'est une des ouvres les plus franchement comiques et amusantes que je connaisse : La Société de Bompard est en même temps une merveille de drôlerie et de fantaisie ingénieuse. Et comme ils sont étranges, inquiétants et gentils, vos nihilistes ! Quel singulier contraste avec ce brave Tartarin !
      J'ai encore une fois tenté de vous trouver chez vous (la 3e), mais vous n'y étiez toujours pas.
      Je vous écris donc ce que je voulais vous dire ; et je vous serre bien cordialement les mains, en vous priant de présenter tous mes compliments respectueux à Madame Daudet.

      MAUPASSANT

      1 Théâtre du Gymnase, 19 décembre 1885.

 Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/