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Guy de Maupassant

Carta 414
A GEORGES DECAUX1
(original en francés)

Carta Siguiente:415

         2 de junio de 1886

      Señor, le devuelvo las pruebas que usted me ha enviado, renunciando a corregirlas. He perdido dos días con estas hojas que usted ha ordenado imprimir a no sé quién, pero ciertamente no se trata de un impresor. Advierta que no habiendo tenido que componer sobre un manuscrito sino desde periódicos impresos sin ninguna falta, no debía y no podía cometer ningún error. Jamás he recibido unas pruebas en estas condiciones: faltan frases, otras están cambiadas de lugar, las palabras omitidas son innumerables, en fin, no reconozco nada. Como tengo los ojos enfermos y ningún tiempo que perder, le pido simplemente detener esta publicación que aparecerá ahora mucho más tarde por la incompetencia de este incalificable impresor...

1 Georges Decaux, editor y director de la « Librairie illustrée », escribía a un amigo el 2 de noviembre de 1892: "... Permítame ofrecerle el ejemplar único, en formato de prueba, del Salon ( de 1886) de Maupassant, que jamás ha visto la luz, por las razones indicadas en la carta del autor que se adjunta al ejemplar. Maupassant tenía toda la razón en quejarse del increible modo en el que su texto había sido compuesto, de forma que yo consentí completamente a su deseo y no hice ningún esfuerzo para hacerle replantearse su determinación... Un detalle que tiene su importancia: en el momento en el que han aparecido los artículos en cuestión, Maupassant tenía mal los ojos y debía contentarse con dictar sus cartas y sus artículos. Resultando que la carta y las correcciones no son de su mano." (Catálogo Giraud-Badin, Veta del Conde de Suzannet, 24 de mayo de 1938.)

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A GEORGES DECAUX1

      2 juin 1886.

      Monsieur, je vous retourne en renonçant à les corriger les épreuves que vous m'avez envoyées. J'ai perdu deux jours sur ces feuilles que vous avez données à imprimer à je ne sais qui, mais certainement pas à un imprimeur. Notez qu'ayant eu à composer non pas sur un manuscrit mais sur des journaux imprimés sans aucune faute, il ne devait et ne pouvait faire aucune erreur. Je n'ai jamais reçu d'épreuves dans ces conditions : il manque des phrases, d'autres sont changées de place, les mots oubliés sont innombrables, enfin je n'y reconnais rien. Comme j'ai les yeux malades et pas de temps à perdre, vous voudrez bien arrêter tout simplement cette publication qui paraîtrait maintenant beaucoup trop tard par la faute de cet inqualifiable imprimeur...

      1 Georges Decaux, éditeur, directeur de la « Librairie illustrée » écrivait à un ami le 2 novembre 1892 : "...Permettez-moi de vous offrir l'exemplaire unique, à l'état d'épreuve, du Salon (de 1886) de Maupassant, qui n'a jamais vu le jour, pour les raisons indiquées dans la lettre de l'auteur jointe à l'exemplaire. Maupassant avait tellement raison de se plaindre de l'incroyable façon dont son texte avait été composé, que j'acquiesçai complètement à son désir et ne fis aucun effort pour le faire revenir sur sa détermination... Un détail qui a son importance : au moment où sont paru les articles en question, Maupassant avait mal aux yeux et il devait se contenter de dicter ses lettres et ses articles. Il en résulte que la lettre et les corrections ne sont pas de sa main. » (Catalogue Giraud-Badin, Vente du Comte de Suzannet, 24 mai 1938.)

 Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/