Carta anterior: 436 |
Carta 437 |
Carta siguiente: 438 |
Chalet de los Alpes,
Antibes,
15 de enero [de 1887]
Yate Bel-Ami
Mi querido Maestro y amigo,
Acabo de estar ausente durante una docena de
días y no he podido responder antes a su carta que me ha emocionado mucho.
Yo no había visto el artículo de Santillane1
concerniente a Flaubert y el monumento. Lo he releído al recibir su carta y he
quedado aterrado y desolado de haber podido apreciar de este modo, todo lo
que contenía de injusto hacia usted.
Hace quince días se me escribía para decirme: «Dado que faltan tres mil
francos, dónelos antes de dejar publicar todos los rumores que surgen ».
Un periódico ha hablado de la mendicidad de los
amigos de Flaubert. Además después la negativa de Claretie que había
producido un muy lamentable efecto, y luego la noticia del Figaro
anunciando que la suscripción estaría completada por usted y sus amigos, a su
propuesta, yo no creía demasiado en una representación en el Odeón, teatro
mal situado, desafortunado, donde las cosas más hermosas resultan mal
apreciadas y donde una representación benéfica no habría producido nada.
Recuerdo además la último reunión en mi casa donde había sido más o menos
decidido en principio que la diferencia sería asumida por nosotros solamente.
Ahora tenemos, no 9600 fr. sino 10800 - Usted ha
donado 500 - eso hace 11300 - Yo he donado 1000 - eso hace 12300. Llegaremos
fácilmente a 13500 o 14000 - Eso es suficiente.
Ahora mi querido Maestro, le suplico en mi
nombre, que no presente su dimisión2.
He comunicado su carta a Lapierre, presentando a
mi regreso mi dimisión de Secretario dado que yo soy la causa del incidente, y
explicando porque me parece imposible que usted se retire, e imposible que usted
se niegue a dejar su nombre en la cabecera de esta obra.
Que me vaya yo no tiene importancia, y no tendrá
consecuencias.
Pero usted, es otra cosa. Lapierre recibirá mi
carta hoy y le escribirá sin duda mañana o pasado mañana.
En cuanto a mí, le veré la próxima semana, pues salgo para París el
miércoles.
Le ruego, mi querido Maestro y amigo, que reciba
la viva expresión de todo mi pesar por la torpeza que he cometido ojeando el
artículo de Santillane, sin haberlo releído y sin haber comprendido lo que a
usted concernía, y le ruego que crea en mi muy afectuosa admiración.
GUY DE MAUPASSANT
Lapierre vive en el Hotel de las Islas Británicas en Nice.
1
En el Gil Blas del 1 de enero de 1887, un artículo firmado por Santillane
había reprochado a Goncourt no haber dedicado a la suscripción para el
monumento de Flaubert la renta de 6000 francos destinada a cada miembro de su
futura academia.
2 Goncourt consintió, a la recepción de esta carta, en reconsiderar su
dimisión.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
Chalet
des Alpes, Antibes,
15 janvier [1887].
Yacht Bel-Ami.
Mon cher Maître et ami,
Je viens d'être absent pendant une douzaine de
jours et je n'ai pu répondre plus tôt à votre lettre dont j'ai été fort
ému.
Je n'avais vu dans l'article de Santillane1 que
ce qui concernait Flaubert et le monument. Je l'ai relu en recevant votre lettre
et je suis resté atterré et désolé d'avoir paru approuver ainsi ce qu'il
contenait d'odieusement injuste pour vous.
Depuis quinze jours on m'écrivait pour me dire :
« Puisqu'il manque trois mille francs donnez-les plutôt que de laisser publier
tous les échos qui paraissent ».
Un journal a parlé de la mendicité des amis de
Flaubert. De plus après le refus de Claretie qui avait produit un très
fâcheux effet, et après l'écho du Figaro annonçant que la souscription
serait complétée par vous et vos amis, sur votre proposition, je n'ai guère
cru à une représentation à l'Odéon, théâtre mal situé, malchanceux, où
les plus belles choses restent mal appréciées et où une représentation à
bénéfice n'eût rien donné.
Je me rappelais en outre la dernière réunion
chez moi où il avait été à peu près décidé en principe que la différence
serait faite par nous seuls.
Or nous avons, non pas 9600 fr. mais 10800- Vous
en donnez 500 - cela fait 11300 - J'en donne 1000 - cela fait 12300. Nous irons
donc facilement à 13500 ou 14000 - Cela suffit.
Maintenant mon cher Maître, je vous supplie en mon nom,
de ne pas donner votre démission2.
J'ai communiqué votre lettre à Lapierre, en
donnant à mon tour ma démission de Secrétaire puisque je suis cause de
l'incident, et en expliquant pourquoi il me paraît impossible que vous vous
retiriez, et impossible que vous refusiez de laisser votre nom en tête de cette
œuvre.
Que je m'en aille, moi, cela n'a point
d'importance, et n'aura point de conséquence.
Pour vous, c'est autre chose, Lapierre recevra ma
lettre aujourd'hui et vous écrira sans doute demain ou après-demain.
Moi je vous verrai la semaine prochaine, car je
pars pour Paris mercredi.
Je vous prie, mon cher Maître et ami, de recevoir la
vive expression de tous mes regrets pour la maladresse que j'ai commise en
visant l'article de Santillanne, sans l'avoir relu et sans
avoir compris ce qui vous concernait, et je vous prie de croire aussi à ma
très affectueuse admiration.
GUY DE MAUPASSANT
Lapierre habite Hôtel des Iles Britanniques à Nice.
1 Dans le Gil Blas du 1er janvier 1887, un article signé Santillane avait
reproché à Goncourt de n'avoir pas consacré à la souscription pour le
monument Flaubert la rente de 6000 fr. destinée à chaque membre de sa future
académie.
2 Goncourt consentit, à la réception de cette lettre,
à reprendre sa démission.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/