Carta anterior: 44 |
Carta: 45 |
Carta siguiente: 46 |
Martes, 14 de septiembre [1875]
Ayer noche, saliendo de mi despacho, me encontré con Gauthier, calle del Havre.
Él había tomado el tren de Chatou. He visto, de noche, a Joinville y a Léon
Fontaine.
París está vacío, vacío, vacío. No he
encontrado a nadie que tuviese aspecto de haber entrado alguna vez en un salón,
incluso para refrescarse. Estoy seguro de que no hay diez individuos al mismo
tiempo en la calle Royale, y los que hay están en camisa. Jamás había visto
un desierto parecido. Es singular. El silencio y la calma, extraña a esta gran
ciudad, ordinariamente tan ruidosa, producen una sensación que impresiona. Da
la impresión de que la peste a ha pasado por ella para llevarse a sus
habitantes. El calor es muy grande. Tengo 26 grados en mi despacho.
Adios, querida madre, te envío un abrazo de todo
corazín, al igual que a Hervé; saludos a todo el mundo. Escríbeme rápido.
¿Cómo te va la cabeza?
Tu hijo
GUY DE MAUPASSANT
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
Ce mardi, 14 septembre [1875].
Hier soir, en sortant de mon bureau, j'ai rencontré Gauthier, rue du Havre. Il
allait prendre le train de Chatou. J'ai vu, le soir, Joinville et Léon Fontaine.
Paris est vide, vide, vide. Je n'ai pas rencontré un homme ayant l'air d'être
entré une fois dans un salon, même pour y passer des rafraîchissements. Je
suis sûr qu'il n'y a pas dix individus en même temps, rue Royale, et encore
ils ont tous des blouses. Jamais je n'avais vu un désert pareil. Cela est
singulier. Le silence et le calme étrange de cette grande ville ordinairement
si bruyante ont quelque chose d'impressionnant. On croirait que la peste a
passé par là et emporté les habitants. La chaleur est très grande. J'ai 26°
dans mon bureau.
Adieu, ma chère mère. Je t'embrasse de tout cœur,
ainsi qu'Hervé ; bien des choses à tout le monde. Écris-moi vite.
Comment va ta tête ?
Ton fils,
GUY DE MAUPASSANT
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/