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Cannes, 15 de enero de 1888.
Mi querido amigo,
El estado de mi hermano me imposibilita
abandonarlo, tanto o más que mi madre está absolutamente abatida por la
desgracia. No se puede perder un día para conducir al enfermo a una residencia
de salud desde que tenga la opinión del Doctor Blanche sobre la elección de
esta residencia; y yo solo puedo acompañar a mi hermano a ese lugar.
Aquí tiene un volumen de Pierre et Jean
con la indicación de todas las partes cortadas en el prólogo, lo que no la
convierte en absolutamente ininteligible, pero le modifica totalmente el
sentido, lo que es peor.
La mayoría de los artículos hechos hasta ese
día han sido escritos tras la lectura de los fragmentos del Figaro, de
donde resulta que todos los lectores de estos artículos me atribuyen opiniones
que no son las mías1.
Si el Figaro había buscado con intención
el desnaturalizar mi pensamiento no lo habría podido haber hecho mejor.
He aquí un punto que le señalo de un modo particular. Tome el Suplemento del Figaro.
El noveno párrafo, que parece la continuación
del precedente y sobre el que están contenidas todas las objeciones que me son
hechas, está planificado, y preparado, en el prólogo, por cinco páginas de
discusión suprimidas por el Fígaro. Si se lee en el periódico
significa indudablemente que el crítico no tiene el derecho de discutir las
escuelas literarias.
Si se lee en el volumen significa, tras las
páginas que le preceden y estando aquellas que le siguen, que el crítico no
tiene el derecho de buscar un enfrentamiento con el escritor sobre la naturaleza
de su talento, sino que debe explicar todas las escuelas y todos los
temperamentos, para discutirlas en consecuencia: que debe dejar libertad a todas
las tendencias, teniendo la misión de hacerlas comprender al lector, teniendo,
por su condición de crítico, el deber de tener una inteligencia abierta a
todo, bastante amplia para discutir todos los artes, sin condenar uno solo, sin
mostrarse intolerante por una sola manifestación del pensamiento literario.
Ese es el punto esencial. He dicho que el
crítico no debe ser jamás intolerante. El Fígaro me hace decir, por el
contrario, que debe limitar su apreciación a una simple discusión técnica.
No creo tener otra cosa que indicarle puesto que
la carta que he escrito al Gil Blas y al Gaulois le da exactamente
las circunstancias en las que he aportado este estudio al señor Périvier.
Adiós, mi querido amigo, presente, se lo ruego,
mis cumplidos solícitos y respetuosos a la señora Straus y crea en mi sincero
afecto.
GUY DE MAUPASSANT
He reabierto mi carta recibiendo el
Suplemento literario del Figaro del 14 de enero.
El señor Périvier dice: « El autor no habiendo
solicitado revisar sus pruebas... » Ahora bien, el señor Périvier sabe que no
he corregido nunca pruebas ni al Figaro, ni a ningún periódico.
Infórmese en el Gil Blas y en el Gaulois, donde no se me ha visto
una sola vez desde 1880 ir a releer un artículo.
Todos los directores de los periódicos donde he
escrito saben igualmente que nunca he tolerado que se suprima una sola palabra.
He cesado mi colaboración regular en el Gaulois después de una
modificación, o más bien un corte hecho en mi ausencia, en un artículo sobre Manon
Lescaut, habiendo aparecido poco vivo.
Vea en otra lectura la publicidad que el Figaro
ha colocado sobre la primera página del Tout Paris. Allí se dice que
todos los hombres conocidos se sirven del Figaro, todas las veces que
tienen que hacer una comunicación al público; y los términos de este anuncio
podrán servirle de argumento.
Atentamente.
G.M.
1 Cf. Lumbroso, op. cit., pp 421-432: cartas de Geoerges Lachaud y de Émile Straus, encargado con el abogado Jacob de los intereses de Maupassant, etc.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
Cannes, 15 janvier 1888.
Mon cher ami,
L'état de mon frère me met dans
l'impossibilité de le quitter, d'autant plus que ma mère est absolument
affolée par le chagrin. Il ne faut pas d'ailleurs perdre un jour pour conduire
le malade dans une maison de santé dès que j'aurai reçu l'avis du Dr Blanche
sur le choix de cette maison ; et moi seul peux accompagner mon frère en ce
lieu.
Voici un volume de Pierre et Jean avec
l'indication de toutes les parties coupées dans la préface, ce qui ne la rend
pas absolument inintelligible, mais en modifie absolument le sens, ce qui est
pis.
La plupart des articles faits jusqu'à ce jour
ont été écrits après la lecture des fragments du Figaro, d'où il résulte
que toue les lecteurs de ces articles me prêtent des opinions qui ne sont pas
les miennes1.
Si le Figaro avait cherché avec intention à
dénaturer ma pensée il n'aurait pas mieux réussi.
Voici un point que je vous signale d'une façon
toute particulière. Prenez le supplément du Figaro.
Le 9e paragraphe, qui semble la suite du
précédent et sur lequel ont porté toutes les objections qui me sont faites,
est amené, expliqué, et préparé, dans la préface, par cinq pages de
discussion supprimées par le Figaro. Si on le lit dans le journal il signifie
indubitablement que le critique n'a pas le droit de discuter les écoles
littéraires.
Si on le lit dans le volume il signifie, après
les pages qui le précèdent, et étant données celles qui le suivent, que le
critique n'a pas le droit de chercher querelle à l'écrivain sur la nature de
son talent, mais qu'il doit expliquer toutes les écoles et tous les
tempéraments, par conséquent les discuter : qu'il doit laisser la liberté à
toutes les tendances, ayant la mission de les faire comprendre au lecteur, ayant,
de par son rôle même de critique, le devoir d'avoir une intelligence ouverte
à tout, assez large pour discuter tous les arts, sans en condamner un seul,
sans se montrer intolérant pour une seule manifestation de la pensée
littéraire.
C'est là le point essentiel. J'ai dit que le
critique ne doit jamais être intolérant. Le Figaro me fait dire au contraire
qu'il doit limiter son appréciation à une simple discussion technique.
Je ne crois pas avoir autre chose à vous
signaler puisque la lettre que j'ai écrite au Gil Blas et au Gaulois vous donne
exactement les circonstances dans lesquelles j'ai apporté cette étude à M.
Périvier.
Adieu, mon cher ami, présentez, je vous prie,
mes compliments empressés et respectueux à Madame Straus et croyez à ma vive
affection.
GUY DE MAUPASSANT
T.
S. V. P.
Je rouvre ma lettre en recevant le supplément littéraire du Figaro du 14
janvier.
M. Périvier dit : « L'auteur n'ayant pas demandé à revoir ses épreuves...
» Or M. Périvier sait que je n'ai jamais corrigé d'épreuves ni au Figaro, ni
à aucun journal Qu'on s'informe au Gil Blas et au Gaulois, où on ne m'a pas vu
une seule fois depuis 1880 venir relire un article.
Tous les directeurs des journaux où j'ai écrit savent également que je n'ai
jamais toléré qu'on supprimât un seul mot. J'ai cessé ma collaboration
régulière au Gaulois après une modification, ou plutôt une coupure faite en
mon absence, à un article sur Manon Lescaut, cet article ayant paru un peu vif.
Veuillez en outre lire la réclame que le Figaro a placée sur la 1re page du
Tout Paris. Il y est dit que tous les hommes connus se servent du Figaro, toutes
les fois qu'ils ont une communication à faire au public ; et les termes de
cette annonce pourront vous servir d'argument.Bien à vous.
GM
1 Cf. Lumbroso, op. cit., pp. 421-432 : lettres de Georges Lachaud et d'Émile Straus, chargé avec l'avoué Jacob des intérêts de Maupassant, etc.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/