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23
de enero de 1888
calle de Montchanin, 10
Mi querido amigo,
Es bueno que usted sepa con detalle las
circunstancias que principiaron mi proceso con el Figaro.
El sábado, 7 de enero, aparecía cortado mi
estudió sobre la novela en el Suplemento literario.
Después de haber reflexionado durante tiempo el
proceder empleado respecto de mí, he ido, el mismo día, a las cuatro y media
de la tarde, a buscar al señor Magnard para advertirle cortesmente que iba a
entablar una querella al Figaro.
Mis relaciones siempre cordiales con el
señor Magnard y su actitud siempre amable hacia mí, me imponían esta
gestión. Así pues, si el señor Périvier había creído deber entrar en
negociaciones conmigo, podía hacerlo durante la velada del sábado y todo el
domingo. El lunes he hecho enviar al periódico una citación por un oficial del
juzgado.
El martes por la tarde, mi editor y amigo
Ollendorff ha venido a verme y a decirme, de parte del señor Magnard, que un
artículo del señor Ph. Gille sobre mí estaba compuesto, dispuesto a aparecer
al día siguiente, pero que este artículo no se publicaría excepto si yo
retiraba mi citación.
He respondido a esta propuesta mediante la
siguiente carta:
« Al señor Magnard, tarde del martes
« Querido Señor,
« Acabo de recibir la visita de mi amigo
Ollendorff que me ha informado de su conversación. He hecho una gestión ante
usted, no con el redactor en jefe del Figaro, sino con el hombre de letras muy
distinguido que es usted, para comunicarle mis intenciones y expresarle cuanto
lamentaba que viese en mi conducta la menor hostilidad hacia usted.
« Hoy he comenzado el proceso que está
anunciado. He dicho a mi abogado que se prepare a pleitear con denuedo, ya
que la tesis a defender es inatacable, y no puedo en absoluto detener las
diligencias sin encontrarme autorizado, ni por mi mismo ni por el público, por
una declaración del Figaro ofreciéndome una satisfación. Mi carta ha
sido publicada, una explicación pública solo puede proporcionarme una razón
para echarme atrás. Si el periódico, hablando en nombre de la redacción
especial del Suplemento, quiere reconocer mi derecho absoluto y la justicia de
mi reclamación, y reconocer su torpeza desde un principio, yo estaría muy
feliz viendo terminado de este modo este enojoso asunto.
« En todo caso, querido Señor, si esto
prosigue, podré quedar mal con el Figaro, pero espero que ello no
alterará mis relaciones muy cordiales con el señor Francis Magnard.
«Le estrecho la mano con este deseo.
« GUY DE MAUPASSANT »
En resumen dije, « Ábrame una puerta de salida y yo saldré. » No se me ha
abierto. No se puede entonces pretender hoy que todas las satisfaciones me
habrían sido dadas, si yo los hubiese demandado.
He pensado, mi querido amigo, que esta
información podría serle util, y se lo envío con la seguridad de mi más vivo
afecto.1
GUY DE MAUPASSANT
1 Finalmente, el Figaro aceptó publicar la siguiente nota que dio por zanjado el asunto: « El señor Guy de Maupassant, como consecuencia de las explicaciones que le han sido dadas respecto de los cortes efectuados sin su autorización en un estudio aparecido aquí mismo, cortes que habían dado lugar a una acción judicial contra el Figaro, acaba de renunciar a dicho proceso. Estamos felices de que esta amable solución nos permita mantener nuestras antiguas relaciones con nuestro colega.» El 14 de abril, el nombre de Maupassant es citado cortesmente en el Figaro, a propósito de su nuevo volúmen, Le Rosier de Madame Husson.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
23
janvier 1888.
10, rue de Montchanin.
Mon cher ami,
Il est bon que vous sachiez en détail les
circonstances du début de mon procès avec le Figaro.
Le samedi 7 janvier paraissait dans le
Supplément littéraire mon étude tronquée sur le roman.
Après avoir longuement réfléchi au procédé
employé à mon égard, j'ai été, le même jour, à quatre heures et demie de
l'après-midi, trouver M. Magnard pour le prévenir courtoisement que j'allais
faire un procès au Figaro.
Mes relations toujours cordiales avec M. Magnard
et son attitude toujours gracieuse vis-à-vis de moi m'imposaient cette
démarche. Donc si M. Périvier avait cru devoir entrer en pourparlers avec moi,
il le pouvait faire durant la soirée du samedi et toute la journée du
dimanche. Le lundi j'ai fait envoyer au journal une sommation par huissier.
Le mardi soir, mon éditeur et ami Ollendorff est
venu me trouver et me dire, de la part de M. Magnard, qu'un article de M. Ph.
Gille sur moi était composé, prêt à paraître le lendemain, mais que cet
article ne pourrait passer que si je retirais mon assignation.
J'ai répondu à cette ouverture par la lettre
que voici :
« A Monsieur Magnard mardi soir
« Cher Monsieur,
« Je viens de recevoir la visite de mon ami
Ollendorff qui m'a rapporté votre conversation. J'ai fait une démarche auprès
de vous, non pas auprès du rédacteur en chef du Figaro, mais auprès de
l'homme de lettres très distingué que vous êtes, pour vous dire mes
intentions et vous exprimer combien je regretterais que vous vissiez dans ma
conduite la moindre susceptibilité éveillée contre vous.
« Aujourd'hui j'ai entamé le procès qui est
annoncé. J'ai mon avocat qui le considère comme fort beau à plaider, la
thèse à défendre étant inattaquable, et je ne puis absolument pas arrêter
les poursuites sans m'y trouver autorisé, et pour moi-même et pour le public,
par une déclaration du Figaro me donnant satisfaction. Ma lettre a été
publique, une explication publique seule peut me fournir une raison pour
reculer. Si le journal, parlant au nom de la rédaction spéciale du
Supplément, veut bien reconnaître mon droit absolu et la justesse de ma
réclamation, et rejeter la faute sur la maladresse d'un sous-œuvre, je serais
très heureux de voir terminée ainsi cette ennuyeuse affaire.
« En tous cas, cher Monsieur, si elle se
poursuit, elle pourra me mettre mal avec le Figaro, mais j'espère bien qu'elle
n'altèrera pas mes relations très cordiales avec Monsieur Francis Magnard.
« Je vous serre la main sur ce souhait.
« GUY DE MAUPASSANT »
J'ai donc dit, « Ouvrez-moi une porte de sortie et je sortirai. » On ne me l'a
pas ouverte. On ne peut donc prétendre aujourd'hui que toutes les satisfactions
m'auraient été données, si je les avais demandées.
J'ai pensé, mon cher ami, que ces renseignements
pourraient vous être utiles, et je vous les envoie avec la nouvelle assurance
de ma très vive affection1.
GUY DE MAUPASSANT
1 Finalement, Le Figaro accepta de publier la note suivante qui arrangea
l'affaire : « Monsieur Guy de Maupassant, à la suite des explications qui lui
ont été fournies au sujet de coupures faites sans son autorisation dans une
étude parue ici même, coupures qui avaient donné lieu à une action
judiciaire contre Le Figaro, vient de renoncer à ces poursuites. Nous sommes
heureux de cette solution amiable qui nous permet de reprendre nos anciennes
relations avec notre confrère. » Le 14 avril, le nom de Maupassant est cité
courtoisement dans Le Figaro, à propos de son nouveau volume, Le Rosier de
Madame Husson.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/