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Guy de Maupassant

 Carta 488
A SU MADRE
(original en francés)

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      [Fragmento]

Paris [enero de 1888]

      Mi querida madre,
      Desde mi regreso hago compras, gestiones y visitas, de modo que no he podido pensar en el trabajo. Cuento por otra parte ir a Étretat dentro de algún tiempo para ver si no ha sido hecha ninguna tontería. Mi proceso se encuentra demorado indefinidamente y va a crearme nuevos contratiempos. El abogado del Figaro, Lachaud, enfermo desde hace algún tiempo, acaba de ser afectado de una parálisis parcial y de un comienzo de reblandecimiento de tejidos, según se comenta, de modo que Straus y yo estamos bastante contrariados. Vamos sin embargo a solicitar al Figaro que, en vez de  hacer pleitear al señor Lachaud, lo que es dificil, eligan otro abogado. Aparte de esto, nada nuevo.  El tiempo es templado y llueve de vez en cuando, lo que suponen dos alternativas de barro y de sol. Preparo muy dulcemente mi nueva novela1, y la encuentro muy dificil, pues debe tener unos matices de cosas sugeridas y no dichas. No será demasiado larga, por otra parte, es necesario que pase delante de los ojos como una visión de la terrible vida, tierna y desesperada. Nosotros estamos en plena crisis de librerías. No se compran más libros. Creo que las reimpresiones baratas, las innumerables colecciónes a 40 céntimos arrojadas sobre el público matan la novela. Las librerías no exhiben y no venden más que esos pequeños libros apropiados por el precio.
      Dame el mayor número de noticias que puedas, no te contentes con cuatro líneas.
      ... Si quieres que te envíe algunos libro, dímelo, eligiré los menos pesados entre los que recibo. Sé que lees muy poco, pero quizás podrías ojear algunas páginas. Me inquieta que te sientas tan sola, tan atormentada y tan enferma, que busco sin cesar lo que podría distraerte un poco. Desgraciadamente, no es fácil encontrarlo.
      Adiós querida madre. Te abrazo muy tiernamente.

      Tu hijo,
      GUY

         1 Fort comme la mort

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A SA MÈRE     

[Fragment]
Paris [janvier 1888].

      Ma bien chère mère,
      Depuis mon retour je fais des courses, des démarches et des visites, de sorte que je n'ai pu encore penser au travail. Je compte d'ailleurs aller à Étretat dans quelque temps pour voir si aucune bêtise n'a été faite. Mon procès se trouve retardé indéfiniment et va me créer de nouveaux ennuis. L'avocat du Figaro, Lachaud, malade depuis quelque temps, vient d'être atteint de paralysie partielle et d'un commencement de ramollissement, dit-on, de sorte que Straus et moi sommes bien embarrassés. Nous allons cependant mettre en demeure Le Figaro de faire plaider M. Lachaud, ce qui est difficile, ou de choisir un autre avocat. En dehors de cela, rien de neuf. Il fait tiède et il pleut de temps en temps, ce sont des alternatives de boue et de soleil. Je prépare tout doucement mon nouveau roman1, et je le trouve très difficile, tant il doit avoir de nuances, de choses suggérées et non dites. Il ne sera pas long, d'ailleurs, il faut qu'il passe devant les yeux comme une vision de la vie terrible, tendre et désespérée. Nous sommes en pleine crise de librairie. On n'achète plus de livres. Je crois que les réimpressions à bon marché, les innombrables collections à 40 cent jetées dans le public tuent le roman. Les librairies n'ont plus en montre et ne vendent plus que ces petits livres propres pour le prix.
      Donne-moi des nouvelles le plus que tu pourras, ne fût-ce que par quatre lignes.
      ... Si tu veux que je t'envoie quelques livres, dis-le-moi, je choisirai les moins embêtants parmi ceux que je reçois. Je sais que tu ne lis que très peu, mais peut-être pourrais-tu en parcourir quelques pages. Cela m'inquiète tellement de te sentir si seule, si tourmentée et si malade, que je cherche sans cesse ce qui pourrait te distraire un peu. Hélas ! ce n'est pas facile à trouver.
      Adieu, ma bien chère mère, je t'embrasse bien tendrement.

      Ton fils,
      GUY

     1 Fort tomme la Mort.

Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/