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Guy de Maupassant

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A GUSTAVE FLAUBERT
(original en francés)

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  Paris, 17 de noviembre de 1876

      Quería esperar para escribirle, mi querido Maestro, a que hubiese alguna noticia segura por parte de La Nation, pues he estado al principio lleno de esperanza, después de desesperar, y tras esta mañana vuelvo a esperar.   
      Estos son los hechos:
      Tan pronto recibí su carta1,fui a presentarme ante el señor Raoul Duval, que me recibió con suma amabilidad y me dijo lo siguiente: - «Nosotros no tenemos todavía una sección literaria, hágame enseguida un artículo de actualidad sobre un libro nuevo; yo lo haré publicar. Usted me dará un segundo artículo quince días después aproximadamente, y yo lo haré publicar igualmente; después pediré al consejo de administración completar la redacción del periódico contratándole como crítico literario. Usted puede estar seguro que yo haré para ello todo lo que pueda porque me ha sido calurosamente recomendado por mis mejores amigos, G. Flaubert y los Lapierre.»
      Después de esto, me fui encantado, compré la correspondencia de Balzac y preparé mi artículo, ya que no le faltaba actualidad.
      Pero supe, al cabo de algunos días, que la Nation había publicado dos folletines literarios firmados por  el señor Filon, el ex-preceptor del Príncipe imperial. Y uno de sus amigos me aseguró que él debía vigilar la crítica de los libros.
      Sin embargo yo terminé mi artículo y se lo llevé ayer al señor Raoul Duvel, al que he ido a ver esta mañana. Ha sido como siempre muy amable, me ha hecho muchos cumplidos sobre mi estudio que va a publicar inmediatamente. Pero he comprendido que no sería el titular de la crítica literaria. La plaza ha sido requerida probablemente por el señor Filon. Creo que yo voy a reemplazar a un periodista mediocre y que se me dejará total libertad para la elección de mis artículos. En todo caso, el señor Raoul Duval parece muy decidido a vincularme a la redacción de su periódico. Yo le estoy vivamente agradecido, pero es a usted, mi querido Maestro, a quién debo dirigir todos mis agradecimientos. 
      Yo le enviaré el número donde mi artículo sobre las cartas de Balzac aparecerá, y le tendré al corriente de los acontecimientos que surjan.
      Estoy haciendo en este momento, a pesar de las ideas de Zola sobre el teatro naturalista, un drama histórico. ¡¡¡ Corsé !!!2
      
Mi corazón va bien. ¡Mi fe esta puesta en los homeópatas! Love hace de mi corazón lo que quiere, lo acelera o lo ralentiza cuando le place. Me han aparecido unos herpes, y, sin lociones exteriores, los he frotado con 12 gránulos en una botella de agua, y en tres días, no me han vuelto a salir.
      Hasta pronto mi querido Maestro, le abrazo estrechándole las manos. Manifieste a la señora Commanville el testimonio de mis sentimientos más devotos y respetuosos y dé recuerdos también a su esposo.
      Todo suyo,

GUY DE MAUPASSANT

Vuelva pronto, pues le echo mucho de menos. Esto  mismo me dijo Zola el jueves último3

1 Cf. Flaubert, Correspondance (éd. Conard, tomo VII, 1930, N° 1614).
2 La Princesa de Béthune.
3 Cf. Flaubert, Correspondance (éd. Conard, tomo VII, 1930, N° 1627).

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A GUSTAVE FLAUBERT

      Paris, le 17 novembre 1876.

      Je voulais attendre pour vous écrire, mon cher Maître, que j'eusse quelque chose d'à peu près certain du côté de La Nation, car j'ai d'abord été plein d'espérance, puis de désespoir, et depuis ce matin je recommence à espérer.
      Voici les faits
      Aussitôt en possession de votre lettre1, j'ai été me présenter chez M. Raoul Duval, qui m'a reçu avec une bienveillance extrême et m'a dit ceci : - « Nous n'avons point encore de chroniqueur littéraire, faites-moi tout de suite un article d'actualité sur un livre nouveau ; je le ferai passer. Vous m'en donnerez un second quinze jours après environ, je le ferai insérer également ; puis je demanderai au conseil d'administration de compléter la rédaction du journal en vous prenant comme critique littéraire. Vous pouvez être certain que je ferai pour cela tout ce que je pourrai parce que vous m'êtes chaleureusement recommandé par mes meilleurs amis, G. Flaubert et les Lapierre. »
      Là-dessus, je m'en vais enchanté, j'achète la correspondance de Balzac et je prépare mon article, puisqu'il ne fallait qu'une actualité.
Mais j'apprends, au bout de quelques jours, que La Nation publie des feuilletons littéraires signés par M. Filon, l'ex-précepteur du Prince impérial. Et un de ses amis m'affirme qu'il doit garder la critique des livres.
      Je termine néanmoins mon article et je l'ai porté hier chez M. Raoul Duval, que j'ai été voir ce matin. Il a été toujours aussi aimable, m'a fait beaucoup de compliments sur mon étude qui va passer immédiatement. Mais j'ai compris que je ne serais pas titulaire de la critique littéraire. La place a été prise probablement par M. Filon. Je crois que je vais remplacer un chroniqueur léger qu'on trouve trop bête, et qu'on me laissera toute latitude sur le choix de mes articles. Dans tous les cas, M. Raoul Duval paraît bien décidé à m'attacher à la rédaction de son journal. Je l'en ai vivement remercié, mais c'est à vous surtout, mon bien cher Maître, que doivent aller tous mes remerciements.
      Je vous enverrai le numéro où mon article sur les lettres de Balzac paraîtra, et je vous tiendrai au courant des événements qui surviendront.
Je fais en ce moment, malgré les idées de Zola sur le théâtre naturaliste, un drame historique. Corsé !!!2
      Mon cœur va bien. Ma foi, vive les homéopathes ! Love fait de mon cœur ce qu'il veut, l'accélère ou le ralentit quand il lui plaît. Il m'était revenu des herpès, et, sans lotions extérieures, je les ai fait passer avec 12 granules dans une bouteille d'eau, et cela en trois jours, ce qui ne m'était jamais arrivé.
      A bientôt, mon cher Maître, je vous embrasse en vous serrant les mains. Renouvelez à Madame Commanville l'assurance de mes sentiments bien dévoués et respectueux et rappelez-moi au bon souvenir de son mari.
       Tout à vous,

      GUY DE MAUPASSANT

      Revenez vite, car vous me manquez beaucoup. C'est aussi ce que me disait Zola jeudi dernier3.

1 Cf. Flaubert, Correspondance (éd. Conard, tome VII, 1930, N° 1614).
2 La Princesse de Béthune.
3 Cf. Flaubert, Correspondance (éd. Conard, tome VII, 1930, N° 1627).

Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/