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Guy de Maupassant

Carta 555 
A JEAN BOURDEAU 
(Original en francés)

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Triel [Fin de junio de 1889]

      Mi querido amigo,
      He recibido ayer solamente su artículo de Débats1, Ollendorff no es muy puntual en sus envíos, y yo le dirijo todos mis agradecimientos por las cosas tan halagodras y agradables de leer que él contiene.
      Me ha gustado a todos los efectos - porque está lleno de elogios- porque es suyo - porque es de un hombre del que aprecio mucho la opinión y del que estimo su gran inteligencia.
      He visto a nuestras bellas amigas y les he dicho, le he dicho que usted me había escrito - Ella ha enrojecido - en todo caso está turbada y ha preguntado: « ¿Él debe estar enfadado conmigo?» Yo respondí: «¡Og! enfadado, no, sino tal vez apenado.»
      Entonces ella quiso saber si yo le había respondido y le he dicho esto: « Sí, enseguida », para demostrarle que los hombres valen más que las mujeres.
      No la veo demasiado en este momento además pues no deja mi campo donde me he puesto a trabajar. Creo que va a las aguas a Alemania. La otra quedó en París y me prometo ir a su encuentro lo más a menudo posible cuando Paris esté vacío de sus parisinos.
      Vienen a verme aquí otros grupos, unos grupos que yo no conozco, o no mucho, lo que es muy gentil. Cenamos bajo las hojas que están llenas de alegría joven, de alegría simple diferente, del espíritu mundano y muy agradable cuando se ha quedado bastante bobo para abandonarse allí francamente.
      Adiós mi querido amigo, le estrecho cordialmente las manos enviándole mis más vivos agradecimientos.

      GUY DE MAUPASSANT

     1 Artículo de Bourdeau dedicado a Fort comme la Mort (Journal des Débats, 27 junio de 1889)

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A JEAN BOURDEAU 

Triel [Fin juin 1889].

      Mon cher ami,
      J'ai bien reçu hier seulement votre article des Débats1, Ollendorff n'étant pas très exact dans ses envois, et je vous adresse tous mes remerciements pour les choses si flatteuses et agréables à lire qu'il contient.
      Il m'a fait plaisir à tous égards - parce qu'il est plein d'éloges - parce qu'il est de vous - parce qu'il est d'un homme dont j'apprécie hautement l'opinion et dont j'estime fort l'intelligence.
      J'ai vu nos belles amies et je leur ai dit, je lui ai dit que vous m'aviez écrit. - Elle a failli rougir - en tout cas elle s'est troublée et elle a demandé : « Il doit être fâché contre moi ? » J'ai répondu : « Oh ! fâché, non, mais peut-être peiné. »
      Alors elle a voulu savoir si je vous avais répondu et je lui ai dit ceci : « Oui, tout de suite », pour lui prouver que les hommes valent mieux que les femmes.
Je ne la vois guère en ce moment d'ailleurs car je ne quitte plus ma campagne où je me suis mis à travailler. Je crois qu'elle va aux eaux en Allemagne. L'autre reste à Paris et je me promets de l'aller trouver le plus souvent possible quand Paris sera vide de ses Parisiens.
      On vient me voir ici d'autres groupes, des groupes que vous ne connaissez pas, ou guère, et cela est très gentil. Nous avons des dîners sous les feuilles qui sont pleins de gaîté jeune, de gaîté simple différente de l'esprit mondain et très agréable quand on est resté assez niais pour s'y livrer franchement.
      Adieu, mon cher ami, je vous serre bien cordialement les mains en vous envoyant mes plus vifs remerciements.

       GUY DE MAUPASSANT

      1 Article de Bourdeau consacré à Fort comme la Mort (Journal des Débats, 27 juin 1889).

Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/