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Guy de Maupassant

Carta 556 
A LA CONDESA POTOCKA
(Original en francés)

La condesa Potocka  Carta siguiente: 557

     [Fragmento]

[¿Después del 14 de julio de 1889?]

      ... Le dije que he llegado a ser el astro rubio como si lo conociese desde hace diez años. Es un astro de fuego de artificio.
      ... Me he encontrado extremadamente comprometido, la otra tarde, subiendo la pendiente de Saint-Germain, cuando he encontrado en mi bolsillo su llave y su portamonedas. El primer pensamiento ha sido para la llave. Me he dicho: ¡Oh! Señor, esta llave! ¡Esta llave! ¡Esta llave!... Luego pensé que dificil era servirse y, como hombre práctico he tanteado el portamonedas que podría, atravesando Saint-Germain, darme unas alegrías inferiores y despreciables; pero alegrías al fin y al cabo. Luego... he obedecido a un golpe de fidelidad y honestidad: he tomado el tren para París. He pensado que usted estaría tal vez preocupada, pero ¿qué hacer? Mi primer proyecto ha sido comprar un manto del color de la muralla y esperarla en la sombra de una puerta enfrente de su casa. Lo rechazé por parecerme terriblemente peligroso. De entrada la puerta enfrente a la suya dejaba de nuevo en peligro su portamonedas y mi virtud; luego, si algún policía la acecha, podía ser estirado y representar el ridículo papel de falso ladrón de favores; finalmente, usted podría tomarme por un policía y lanzarme a Nick a las pantorrillas. Ante todos los peligros que rodean su domicilio, me he decidido a llevar ambos objetos temibles a la calle de Monceau, - donde se me han reído en la nariz. Me he precipitado enseguida en la fiesta... nacional.
      Adiós, Señora, pongo a sus pies todos mis sentimientos exaltados de esposo honorario - y de amigo verdadero...

 Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A LA COMTESSE POTOCKA

[Fragment]

[Après le 14 juillet 1889 ?]

      ... Je vous dis que je devine l'astre blond comme si je le connaissais depuis dix ans. C'est un astre de feu d'artifice.
      ... Je me suis trouvé extrêmement embarrassé, l'autre soir, en montant la rampe de Saint-Germain, quand j'ai trouvé dans ma poche votre clef et votre porte-monnaie. Le premier mouvement a été pour la clef. Je me suis dit : Oh ! Seigneur, cette clef ! Cette clef ! Cette clef !... Puis j'ai songé combien il était difficile de s'en servir ; et en homme pratique j'ai tâté le porte-monnaie qui pouvait, en traversant Saint-Germain, me donner des joies inférieures et méprisables ; mais enfin des joies. Puis ... j'ai obéi à un grand mouvement de fidélité et d'honnêteté : j'ai pris le train pour Paris. J'ai pensé que vous seriez peut-être fort embarrassée, mais que faire ? Mon premier projet a été d'acheter un manteau couleur de muraille et de vous attendre dans l'ombre d'une porte en face de chez vous. En y réfléchissant cela m'a paru effroyablement dangereux. D'abord la porte en face de la vôtre mettait de nouveau en péril votre porte-monnaie et ma vertu ; puis, si quelque Roussin vous guette, je pouvais être pincé et jouer le rôle ridicule de faux voleur de faveurs ; enfin, vous pouviez me prendre vous-même pour un Roussin et me lancer Nick dans les mollets. Devant tous les dangers qui entourent votre logis, je me suis décidé à porter les deux objets redoutables rue de Monceau, - où on m'a ri au nez. Je me suis ensuite précipité dans la fête... nationale.
      Adieu, Madame, je mets à vos pieds tous mes sentiments exaltés d'époux honoraire - et d'ami véritable...

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