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Paris, 17 de agosto de 1889
Mi querido colega,
Le envío mi pieza La Paix. A decir
verdad, no creo que ese diálogo, escrito para ser representado y no para ser
solo leído, sea bueno para publicar. Está concebido para los matices de la
palabra, en un salón. Le dejo que lo juzgue. Aunque la pieza sea mía, me
declaro incompetente e indiferente. No conozco el tipo de mercado que no forma
parte de mi producción acostumbrada.
Segundo punto.- Le he pedido, si era posible, anunciar
con unas amables palabras la publicación de los Annales de l'Enseignement
superior en Grenoble.. Esta publicación hecha por profesores no es para
divertir a las masas y merece, por su contenido desinteresado y científico una
respetuosa consideración.
Tercer punto - Hemos tocado el otro día un tema
que podemos tratar a fondo enseguida.
Hemos convenido que yo le daré unos relatos o
unas fantasías, al precio de 1500 francos el folletín, y hemos quedado de acuerdo
sobre la posibilidad de dedicar a la Revue des Deux Mondes mi
colaboración casi exclusiva en unas condiciones que no hemos determinado.
Preciso: otra publicación, en su editorial, de
algunas de mis obras, comprometiéndome a dejarle a usted, poco más o menos,
completamente la propiedad de mi firma, es decir de obligar a mis lectores
habituales a venir a buscarme a su casa. Y en este convenio no habría ninguna
condición temporal. Usted sería como yo, libre de romperlo el día que
quisiera hacerlo.
Serían exceptuadas únicamente de este trato los
artículos que me apeteciese escribir en los periódicos cotidianos, es decir
los pequeños cuentos y crónicas - de las que cuento por otra parte abstenerme
casi completamente - y las obras de naturaleza tal que su publicación no le
parezca posible en la Revue des Deux Mondes.
Hago todavía otra excepción para un relato largo
prometido al Figaro.
Todo lo demás sería para usted. ¿Quiere usted
decirme que ventajas me daría el señor Buloz si renunciase de este modo al
público abigarrado y diverso del Figaro, de L'Illustration, o de
la Revue Illustree y de todos los demás órganos de publicidad llamada
literaria para entrar en su casa?
He aquí por lo que
le planteo enseguida esta cuestión.
Antes de la pequeña
novela que le he prometido L'Ame étrangère, espero acabar un relato
destinado al Figaro. La naturaleza del tema y el interés que tengo
escribiéndolo hacen que me gustaría mejor verlo aparecer en una o dos partes
antes que en quince o dieciocho series. Podría hacer para el Figaro otra
cosa menos reflexiva, con más movimiento, y le daría a usted de aquí a seis
semanas ese manuscrito.
De momento le ofrezco una cosa que prefiero que
la publique en las mejores condiciones posibles. Le he dicho y le repito sin
pudor que espero producir poco, lentamente, y vacíarme en cada frase y en cada
línea, pero deseo que este esfuerzo concentrado me reporte tanto como los
menudos trabajos de los periódicos. Me gusta vivir ampliamente. Si debo
convertirme en redactor acaparado y monopolizado por la Revue des Deux Mondes,
que sea pronto que más tarde. Eso es todo.
Parto mañana. Puede usted escribirme a « Villa
Continentale » en Cannes. Todas las cartas me llegarán con unos retrasos más
o menos largos dependiendo del lugar del mar donde éstas me encuentren.
Le estrecho cordialmente la mano, mi querido
colega, rogándole que crea en mis sentimientos muy afectuosos.
GUY DE MAUPASSANT
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
Paris, 17 août 1889.
Mon cher confrère,
Je vous envoie ma pièce La Paix. A vous dire
vrai, je ne crois pas que ce dialogue écrit pour être joué et non pour être
lu soit une chose bonne à publier. Cela est conçu pour les nuances de la
parole, dans un salon. Je vous laisse juge. Bien que la pièce soit de moi, je
me déclare incompétent et indifférent. Je ne connais pas ce genre de
marchandise qui n'est point de ma production ordinaire.
2e point - Je vous ai demandé s'il était
possible d'annoncer avec un mot aimable la publication des Annales de
l'Enseignement supérieur à Grenoble. Cette publication faite par des
professeurs n'est pas pour amuser les masses et mérite, par son allure
désintéressée et scientifique une considération respectueuse.
3e point - Nous avons touché l'autre jour à un sujet
que nous pouvons traiter à fond tout de suite.
Nous sommes convenus que je vous donnerais des
nouvelles ou des fantaisies, au prix de 1500 fr. la feuille, et nous sommes
tombés d'accord sur la possibilité de consacrer à la Revue des Deux Mondes ma
collaboration presque exclusive à des conditions que nous n'avons point
déterminées.
Je précise : outre la publication, chez vous, de
certaines de mes œuvres, je m'engagerais à vous laisser, à peu près
complètement la propriété de ma signature, c'est-à-dire à forcer mes
lecteurs ordinaires à venir me chercher chez vous. Il n'y aurait à cette
convention aucune condition de temps. Vous seriez comme moi, libre de la rompre
le jour où il vous plairait de le faire.
Seraient exceptés seulement de ce traité les
articles qu'il me plairait d'écrire dans les journaux quotidiens, c'est-à-dire
les petits contes et chroniques - dont je compte d'ailleurs m'abstenir presque
complètement - et les œuvres d'une nature telle que la publication ne vous
paraîtrait pas possible dans la Revue des Deux Mondes.
Je fais encore une exception pour une longue
nouvelle promise au Figaro.
Tout le reste serait pour vous. Voulez-vous me
dire quels avantages me ferait M. Buloz si je renonçais ainsi au public
bariolé et divers du Figaro, de L'Illustration, ou de la Revue Illustrée et de
tous les autres organes de publicité dite littéraire pour entrer chez vous.
Voici pourquoi je vous pose tout de suite cette
question.
Avant le petit roman que je vous ai promis L'Ame
étrangère je compte achever une nouvelle que je destinais au Figaro. La nature
du sujet et l'intérêt que je prends en l'écrivant (?) (sic) font que j
aimerais mieux la voir paraître en une ou deux parties plutôt qu'en quinze ou
dix-huit tranches. Je ferais pour le Figaro autre chose de moins réfléchi, de
plus mouvementé, et je vous donnerais d'ici à six semaines ce manuscrit.
Du moment que je vous offre une chose à laquelle
je tiens je préfère vous la livrer dans les meilleures conditions possibles.
Je vous ai dit et je répète sans pudeur que je compte produire fort peu, fort
lentement, et me vider dans chaque phrase et dans chaque ligne, mais je désire
que cet effort concentré me rapporte autant que les menues besognes des
journaux. J'aime vivre largement. Si je dois devenir un rédacteur accaparé et
monopolisé par la Revue des Deux Mondes, autant que ce soit plus tôt que plus
tard. Voilà.
Je pars demain. Vous pouvez m'écrire « Villa
Continentale » à Cannes. Toutes les lettres me parviendront avec des retards
plus ou moins longs selon l'endroit de la mer où elles me rejoindront.
Je vous serre bien cordialement la main, mon cher
confrère, en vous priant de croire à mes sentiments très affectueux.
GUY DE MAUPASSANT
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/