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Guy de Maupassant

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A FERDINAND BRUNETIÈRE
(original en francés)

Ferdinand Brunetière (1849-1906) Carta Siguiente:567

   Paris, 17 de agosto de 1889

      Mi querido colega,
      Le envío mi pieza La Paix. A decir verdad, no creo que ese diálogo, escrito para ser representado y no para ser solo leído, sea bueno para publicar. Está concebido para los matices de la palabra, en un salón. Le dejo que lo juzgue. Aunque la pieza sea mía, me declaro incompetente e indiferente. No conozco el tipo de mercado que no forma parte de mi producción acostumbrada.
     Segundo punto.- Le he pedido, si era posible, anunciar con unas amables palabras la publicación de los Annales de l'Enseignement superior en Grenoble.. Esta publicación hecha por profesores no es para divertir a las masas y merece, por su contenido desinteresado y científico una respetuosa consideración.
      Tercer punto - Hemos tocado el otro día un tema que podemos tratar a fondo enseguida.
      Hemos convenido que yo le daré unos relatos o unas fantasías, al precio de 1500 francos el folletín, y hemos quedado de acuerdo sobre la posibilidad de dedicar a la Revue des Deux Mondes mi colaboración casi exclusiva en unas condiciones que no hemos determinado.
      Preciso: otra publicación, en su editorial, de algunas de mis obras, comprometiéndome a dejarle a usted, poco más o menos, completamente la propiedad de mi firma, es decir de obligar a mis lectores habituales a venir a buscarme a su casa. Y en este convenio no habría ninguna condición temporal. Usted sería como yo, libre de romperlo el día que quisiera hacerlo.
     Serían exceptuadas únicamente de este trato los artículos que me apeteciese escribir en los periódicos cotidianos, es decir los pequeños cuentos y crónicas - de las que cuento por otra parte abstenerme casi completamente - y las obras de naturaleza tal que su publicación no le parezca posible en la Revue des Deux Mondes.
    
Hago todavía otra excepción para un relato largo prometido al Figaro.
     Todo lo demás sería para usted. ¿Quiere usted decirme que ventajas me daría el señor Buloz si renunciase de este modo al público abigarrado y diverso del Figaro, de L'Illustration, o de la Revue Illustree y de todos los demás órganos de publicidad llamada literaria para entrar en su casa
?
      He aquí por lo que le planteo enseguida esta cuestión.
      Antes de la pequeña novela que le he prometido L'Ame étrangère, espero acabar un relato destinado al Figaro. La naturaleza del tema y el interés que tengo escribiéndolo hacen que me gustaría mejor verlo aparecer en una o dos partes antes que en quince o dieciocho series. Podría hacer para el Figaro otra cosa menos reflexiva, con más movimiento, y le daría a usted de aquí a seis semanas ese manuscrito.
      De momento le ofrezco una cosa que prefiero que la publique en las mejores condiciones posibles. Le he dicho y le repito sin pudor que espero producir poco, lentamente, y vacíarme en cada frase y en cada línea, pero deseo que este esfuerzo concentrado me reporte tanto como los menudos trabajos de los periódicos. Me gusta vivir ampliamente. Si debo convertirme en redactor acaparado y monopolizado por la Revue des Deux Mondes, que sea pronto que más tarde. Eso es todo.
     Parto mañana. Puede usted escribirme a « Villa Continentale » en Cannes. Todas las cartas me llegarán con unos retrasos más o menos largos dependiendo del lugar del mar donde éstas me encuentren.
      Le estrecho cordialmente la mano, mi querido colega, rogándole que crea en mis sentimientos muy afectuosos.

     GUY DE MAUPASSANT

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A FERDINAND BRUNETIÈRE

    Paris, 17 août 1889.

      Mon cher confrère,
      Je vous envoie ma pièce La Paix. A vous dire vrai, je ne crois pas que ce dialogue écrit pour être joué et non pour être lu soit une chose bonne à publier. Cela est conçu pour les nuances de la parole, dans un salon. Je vous laisse juge. Bien que la pièce soit de moi, je me déclare incompétent et indifférent. Je ne connais pas ce genre de marchandise qui n'est point de ma production ordinaire.
      2e point - Je vous ai demandé s'il était possible d'annoncer avec un mot aimable la publication des Annales de l'Enseignement supérieur à Grenoble. Cette publication faite par des professeurs n'est pas pour amuser les masses et mérite, par son allure désintéressée et scientifique une considération respectueuse.
     3e point - Nous avons touché l'autre jour à un sujet que nous pouvons traiter à fond tout de suite.
     Nous sommes convenus que je vous donnerais des nouvelles ou des fantaisies, au prix de 1500 fr. la feuille, et nous sommes tombés d'accord sur la possibilité de consacrer à la Revue des Deux Mondes ma collaboration presque exclusive à des conditions que nous n'avons point déterminées.
      Je précise : outre la publication, chez vous, de certaines de mes œuvres, je m'engagerais à vous laisser, à peu près complètement la propriété de ma signature, c'est-à-dire à forcer mes lecteurs ordinaires à venir me chercher chez vous. Il n'y aurait à cette convention aucune condition de temps. Vous seriez comme moi, libre de la rompre le jour où il vous plairait de le faire.
      Seraient exceptés seulement de ce traité les articles qu'il me plairait d'écrire dans les journaux quotidiens, c'est-à-dire les petits contes et chroniques - dont je compte d'ailleurs m'abstenir presque complètement - et les œuvres d'une nature telle que la publication ne vous paraîtrait pas possible dans la Revue des Deux Mondes.
      Je fais encore une exception pour une longue nouvelle promise au Figaro.
      Tout le reste serait pour vous. Voulez-vous me dire quels avantages me ferait M. Buloz si je renonçais ainsi au public bariolé et divers du Figaro, de L'Illustration, ou de la Revue Illustrée et de tous les autres organes de publicité dite littéraire pour entrer chez vous.
      Voici pourquoi je vous pose tout de suite cette question.
      Avant le petit roman que je vous ai promis L'Ame étrangère je compte achever une nouvelle que je destinais au Figaro. La nature du sujet et l'intérêt que je prends en l'écrivant (?) (sic) font que j aimerais mieux la voir paraître en une ou deux parties plutôt qu'en quinze ou dix-huit tranches. Je ferais pour le Figaro autre chose de moins réfléchi, de plus mouvementé, et je vous donnerais d'ici à six semaines ce manuscrit.
      Du moment que je vous offre une chose à laquelle je tiens je préfère vous la livrer dans les meilleures conditions possibles. Je vous ai dit et je répète sans pudeur que je compte produire fort peu, fort lentement, et me vider dans chaque phrase et dans chaque ligne, mais je désire que cet effort concentré me rapporte autant que les menues besognes des journaux. J'aime vivre largement. Si je dois devenir un rédacteur accaparé et monopolisé par la Revue des Deux Mondes, autant que ce soit plus tôt que plus tard. Voilà.
      Je pars demain. Vous pouvez m'écrire « Villa Continentale » à Cannes. Toutes les lettres me parviendront avec des retards plus ou moins longs selon l'endroit de la mer où elles me rejoindront.
      Je vous serre bien cordialement la main, mon cher confrère, en vous priant de croire à mes sentiments très affectueux.

      GUY DE MAUPASSANT

  Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/