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Hotel de la Ciudad de
Florencia
[¿ Octubre de 1889 ?]
Mi querido amigo, estoy todavía en Florencia y aquí he recibido su carta. He
estado muy enfermo y el médico parece alegre viéndome partir, pero yo me
conozco, eso no es nada, volverá a surgir. He tenido fuertes hemorragias en el
intestino donde las desgarraduras, hoy cicatrizadas, presentan unas sensibles
protuberancias1. Es una vuelta de mi sistema nervioso y de este
odioso regulador de las funciones físicas de los órganos que se llama
estupidamente « el gran simpático ». A mi « gran simpático », cuando
el clima no le gusta, trata de matarme cerrando una de sus redes, lo que
paraliza un órgano. Me ha hecho por el corazón, por las piernas, por el
estómago, por la piel, lo que me ha producido calvicie hace ocho años. Acaba
de producirme lo mismo en el vientre, sin previo aviso. Me he desperatado una
noche sangrando como una parturienta. Eso me ha hecho daño. Llamo a mi médico
que encuentra una serie de inflamaciones, y de desgarros sin ninguna de las
caracterísiticas que de ordinario tienen esa clase de males.
¡Ah! ¡Dios mío, Dios mío! Voy a regresar a
Francia, pero no a París. Lo lamento pues me he prendado con verdadera ternura
de todas las hermosas cosas que aquí hay. Me gusta esto y regresar diez veces
ante un monumento o un cuadro. Pero de todas las artes plásticas, la más
cerebral quizás, la más superior y la más seductora para mi, es la
arquitectura. Es casi incomprensible para los burgueses sabios de hoy, ese Arte
de líneas, dominando el alma por la composición y seduciendo por la gracia del
detalle. Que falta hace un buen cerebro, un buen espejo de imágenes bellas,
ideas elevadas, sintéticas y al mismo tiempo casi materiales para concebir y
diseñar un extraño monumento, uno de los que contienen la historia de una
raza, de una civilización y de todo un pueblo de espíritus. A mí me gusta
más vivir con las piedras esculpidas de aquí que con las hermosas damas de
París, que duran menos. Hablo en general, pues tengo por todas mis amigas unos
afectos superiores a los que llevo a los monumentos.
Me pide usted un consejo respecto de un libro. Mi
consejo, dado desde la distancia, tal vez no sea muy útil. En principio, no
haga nunca negocios con Calmann-Lévy. Havard no vale nada. Marpon es muy
hábil, muy negociante, paga bien, pero su tienda es muy cutre. Charpentier
es honorable, bien puesto, vende mal a los autores de segunda fila. Queda
Ollendorff del que estoy muy contento. Pero, con las mujeres, todos los
caballeros de la librería son cien veces más maleducados que con los hombres.
Sé sin embargo que Ollendorff publica de buen grado y tiene unas buenas
relaciones y muy agradables. ¿Quiere usted ir a verlo?. Le adjunto unas
palabras para él. Le escribo al mismo tiempo que tal vez vaya usted a
encontrarlo sin ninguna explicación, y yo le informo de dicha carta que usted
llevará al correo si se decide a ir.
Le estrecho las manos, mi querido amigo, rogándole que crea en mi afecto
sincero.
MAUPASSANT
1 Sobre la indisposición de Maupassant, ver la carta siguiente.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
Hôtel de la Ville de Florence
[Octobre 1889 ?]
Mon cher ami, je suis encore à Florence et j'y reçois votre lettre. J'y ai
été fort malade et le médecin semble content de me voir partir, mais, moi, je
me connais, ça n'est rien, ça se recollera. J'ai eu des hémorragies violentes
de l'intestin où les déchirures, aujourd'hui cicatrisées, font encore des
bosses sensibles1. C'est encore un tour. de mon système nerveux et de cet
odieux régulateur des fonctions physiques des organes qu'on appelle stupidement
« Le grand sympathique ». Le mien « grand sympathique », quand un climat ne
lui plaît pas il essaye de me tuer en fermant un de ses réseaux, ce qui
paralyse un organe. Il m'a fait cela pour le cœur, pour les jambes, pour
l'estomac, pour la peau, ce qui m'a rendu chauve il y a huit ans. Il vient de me
jouer le même tour dans le ventre, sans crier gare. Je me suis réveillé une
nuit saignant comme une femme en couches. Je me tâte. Ça me fait mal.
J'appelle mon médecin qui trouve une série d'inflammations, et de déchirures
sans rien des caractères qu'ont d'ordinaire ces sortes de maux.
Ah ! joli Bon Dieu, joli Bon Dieu ! Donc je vais revenir en France, mais pas à
Paris. Je le regrette car je m'éprends d'une vraie tendresse pour toutes les
belles choses d'ici. J'aime ça à retourner dix fois devant un monument ou un
tableau. Mais de tous les arts plastiques, le plus cérébral peut-être, le
plus supérieur et le plus séduisant pour moi c'est l'architecture. C'est
presque incompréhensible pour les bourgeois savants d'aujourd'hui, cet Art de
lignes, dominant l'âme par la composition et la séduisant par la grâce sobre
du détail. Mais comme il faut un beau cerveau, un beau miroir à belles images,
à idées hautes, synthétiques et en même temps presque matérielles pour
concevoir et dessiner un rare monument, un de ceux qui contiennent l'histoire
d'une race, d'une civilisation et de tout un peuple d'esprits. Moi j'aime autant
vivre avec les pierres sculptées d'ici qu'avec toutes les belles dames de
Paris, qui durent moins. Je parle en général, car j'ai pour toutes mes amies
des amitiés supérieures à celles que je porte aux monuments.
Vous me demandez un conseil au sujet d'un livre. Mon conseil, donné de loin, ne
sera pas très utile peut-être. En principe, il ne faut jamais faire une
affaire avec Calmann-Lévy - Havard ne vaut plus rien - Marpon très adroit
très marchand, paye bien, mais très boutique à treize. Charpentier honorable,
bien posé, vend mal les auteurs de second plan. Reste Ollendorff dont je suis
fort content. Mais, avec les femmes, tous les chevaliers de la librairie sont
cent fois plus pignoufs qu'avec les hommes. Je sais cependant qu'Ollendorff en
publie volontiers et il est de relations fort courtoises et fort agréables.
Voulez-vous aller le voir. Ci-joint un mot pour lui. Je lui écris en même
temps que vous irez peut-être le trouver sans aucune explication, et je vous
communique la dite lettre que vous jetterez à la poste si vous vous décidez à
y aller.
Je vous serre les mains, mon cher ami, en vous priant de croire à ma sincère
affection.
MAUPASSANT
1 Sur l'indisposition de Maupassant, voir la lettre suivante.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/