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GRAN HOTEL
GRASSE
Lunes [18 de noviembre de 1889]
Mi querido amigo y colega,
Estoy en Grasse junto a mi madre, cuya salud me
produce las más graves preocupaciones después de la muerte de mi hermano.
Espero sin embargo que podré partir para París
mañana martes. Llegaré allí el miércoles por la mañana, y le veré dentro
de algunos días. Pienso que podría darle mis notas sobre Italia. Las he
atenuado, no por la Revista sino por la conciencia literaria de opiniones
exageradas. El fragmento es corto, y contiene sobre todo unos paisajes
comparables a unas fotografías. Son consecuencia de visiones, de sensaciones,
de emociones apenas comentadas, a menudo rápidas y tomadas como una
instantanea. Me he divertido haciendo esto con palabras simples buscando la
imagen con una exactitud de términos, de verbos y de adjetivos que confieren,
me parece, la impresión franca y segura de la realidad, sin descuidar la
comprensión por sutiles percepciones literarias. Le escribo en un comedor del
hotel. Me explico mal.
Usted tendrá también, dentro de algún tiempo,
una pequeña novela que la muerte de mi hermano ha interrumpido. El título es:
Notre Coeur. Lo que me produce bastante placer. Me siento en una corriente de
incontestable verdad que me transporta. En todas las ocasiones que he tenido
esta sensación, el resultado no ha sido malo.
Lo veré entonces dentro de unos días para
hablar de todo esto. Esperando, le estrecho las manos cordialmente.
MAUPASSANT
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
GRAND
HÔTEL
GRASSE
Lundi [18 novembre 1889].
Mon cher ami et confrère,
Je suis à Grasse auprès de ma mère dont la
santé me donne les plus graves inquiétudes depuis la mort de mon frère.
J'espère cependant que je pourrai partir pour Paris demain mardi. J'y arriverai
mercredi matin, et je vous verrai dans quelques jours. Je pense que je pourrai
vous donner mes notes sur l'Italie. J'ai atténué, non pour la Revue mais par
conscience littéraire des opinions exagérées. Le morceau est court, et
contient surtout des paysages comparables à des photographies. Ce sont des
suites de visions, de sensations, d'émotions à peine commentées, souvent
promptes et sèches comme une épreuve instantanée. Je me suis amusé à faire
cela avec des mots simples en cherchant l'image dans une exactitude de terme, de
verbe et d'adjectif qui donnent me semble-t-il l'impression franche et sûre de
la réalité, sans troubler la compréhension par de subtiles perceptions
littéraires. Je vous écris dans une salle à manger d'hôtel. Je m'explique
mal.
Vous aurez aussi, dans quelque temps un
petit roman que la mort de mon frère a interrompu. Le titre est : Notre Cœur.
Ce que j'en ai fait me plaît assez. Je me sens dans un courant d'incontestable
vérité, et il me porte. Toutes les fois que j'ai eu cette impression le
résultat n'a pas été mauvais.
Je vous verrai donc dans quelques jours pour
parler de tout cela. En attendant je vous serre bien cordialement les mains.
MAUPASSANT
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/