Carta anterior: 588 |
Carta 589 |
Carta Siguiente: 590 |
Calle
de Montchanin, 10 [tachado]
Avenida Victor Hugo, 14
[enero de 1890]
Señor,
Creo que me será totalmente imposible continuar
viviendo en el apartamento que usted me ha alquilado.
En todo caso debo dejarlo inmediatamente por
prescripción médica que he hecho legalizar, e ir a curarme en el MidI de los
trastornos nerviosos muy graves causados por quince noches de insomnio debidas
al trabajo nocturno del panadero establecido en el bajo. Yo le había advertido
que teniendo los nervios delicados y el sueño dificil renunciaría a ser su
inquilino si en mis habitaciones se podía oir el ruído de esta industria
durante la noche.
Usted me respondió que no tenía nada que temer,
que era imposible oirla, ya que los hornos se encuentran en el segundo subsuelo.
Ahora bien, se oyen todos los ruidos y
movimientos del trabajo en mis dos habitaciones situadas encima, como si éstas
contuvieses el mismo horno. Esto, voy a hacerlo constatar por testigos.
He sido pues engañado.
Usted me afirmó en otra ocasión que nadie se
había quejado nunca.
Ahora bien, acabo de saber que un proceso ha
tenido ya lugar respecto de esta panadería entre un inquilino del tercer piso y
el propietario.
Regresando del Midi haré un segundo intento para
acostumbrarme a esos movimiento nocturnos y no perder los seis mil francos de
colgaduras, cortinas e instalación que acabo de gastar.
Si no lo consigo le pediré la rescisión de mi
contrato, basándome además en una carta suya que tengo entre las manos.
Si el propietario la rechaza me dirigiré a los
tribunales reclamando daños y perjuicios, más intereses por gastos de
instalación, pérdida de travajo y viaje de reposo como consecuencia de su
errónea información, pues usted me debe, en el domicilio que he alquilado, el
silencio nocturno que me ha prometido.
Reciba...
GUY DE MAUPASSANT
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
10,
rue de Montchanin [biffé]
14, avenue Victor-Hugo
[janvier 1890.]
Monsieur,
Je crois qu'il me sera tout à fait impossible de
continuer à habiter l'appartement que vous m'avez loué.
En tout cas je dois le quitter immédiatement par ordonnance de médecin que
j'ai fait légaliser, et m'en aller me soigner et me remettre dans le Midi des
accidents nerveux très graves causés par quinze nuits d'insomnie dues au
travail nocturne du boulanger établi sous moi. Je vous avais prévenu qu'ayant
les nerfs délicats et le sommeil difficile je renoncerais à devenir votre
locataire si on pouvait entendre de mes chambres le bruit de cette industrie
pendant la nuit.
Vous m'avez répondu que je n'avais rien à
craindre, qu'il était impossible de l'entendre, les fours se trouvant dans le
deuxième sous-sol.
Or, on entend tous les bruits et mouvements du
travail de mes deux chambres situées au-dessus, comme si elles étaient
attenantes au four même. Cela, je vais le faire constater par témoins.
J'ai donc été trompé.
Vous m'avez affirmé en outre qu'on ne s'était
jamais plaint.
Or je viens d'apprendre qu'un procès a déjà eu
lieu au sujet de cette boulangerie entre un locataire du 3e étage et le
propriétaire.
En revenant du Midi je ferai un second essai pour
m'habituer à ces mouvements nocturnes et ne pas perdre les six mille francs de
tentures, rideaux et installation que je viens de dépenser.
Si je n'y parviens pas je vous demanderai la
résiliation de mon bail, en m'appuyant d'ailleurs sur une lettre de vous que
j'ai entre les mains.
Si le propriétaire la refuse je m'adresserai aux
tribunaux en réclamant en outre des dommages-intérêts pour frais
d'installation, perte de travail et voyage de repos nécessité par votre
déclaration erronée, car vous me devez dans le logis que je vous ai loué le
silence nocturne que vous m'avez promis.
Recevez...
GUY DE MAUPASSANT
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/