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Cannes,
villa Marie-Louise.
[Recibida el 26 de febrero de 1890]
Mi querido editor y amigo,
El Gil Blas del 25 de febrero de los
corrientes informa que se repite en este momento en los « Menus Plaisirs » una
obra teatral de los señores Paul Ferrier y Clairville, cuyo título, que debía
ser originalmente Asmodée, se ha convertido en Yvette.
Le ruego, en mi ausencia, y como copropietario conmigo de un volumen con ese
título, de ir a rogar cortesmente a los señores Ferrier y Clairville que tomen
otro. Aquél, me parece, me pertenece. Esa es la razón.
Los periódicos han informado ya varias veces que
yo escribía una comedia en tres actos de mi relato largo Yvette,
aparecido originalmente en las columnas del Figaro, y editado por usted
en volumen. El hecho es cierto, y no lo he desmentido. El proyecto está hecho y
el primer acto acabado. Por otra parte, he rechazado por este motivo, frecuentes
proposiciones de colaboración. Dirígase usted a mi amigo Busnach y a mi amigo
Louis Ganderax, quién sirvió de intermediario en otra ocasión para la
adaptación de esta obra a escena, queriendo hacer, sólo, esta tentativa.
Sé bien que la Yvette anunciada en los «
Menus Plaisirs » tiene otro tema diferente a la mía, y que es allí un simple
nombre. ¿Pero habría tenido yo el derecho de hacer una pieza titulada Corinne,
Adolphe, Fanny, Lélia, René, Nana, Madame Andrée, etc... sin exponerme a una
confusión con las novelas conocidas bajo estos títulos, en el supuesto de una
adaptación dramática de esas obras y a justas reclamaciones de los herederos
de la Señora de Staël, Benjamin Constant, la Señora Sand, Zola, Daudet, Jean
Richepin, Goncourt, etc...?
Yo no habría formulado esta reclamación, si mi
pieza Ivette, adaptada de mi novela, no hubiese sido anunciada a menudo
ya por los periódicos.
El tiempo más o menos largo que preveo para
acabarla no conlleva ninguna merma a mis derechos.
En caso de una negativa de los señores Ferrier y
Clairville, le ruego que se entienda con mi abogado, Señor Jacob, arrabal
Montmartre, 4. Pero supongo que usted no encontrará dificultades en su primera
gestión, pues hay ahí, ante todo, una cuestión de prioridades bien
establecida, y en consecuencia, un simple asunto de cortesía entre colegas1.
Haga usted de esta carta el uso que considere
necesario.
Reciba, mi querido editor, la seguridad de mi
amistad sincera.
GUY DE MAUPASSANT
1.Cf. Lumbroso, op. cit. Respuesta de Havard, 7 de marzo de 1890: « He visto al señor Clairville... y he obtenido una respuesta plenamente satisfactoria. La pieza se titulará Le Fétiche; he aquí un asunto solucionado...»
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
Cannes,
villa [sic] Marie-Louise.
[Reçue le 26 février 1890.]
Mon cher éditeur et ami,
Le Gil Blas du 25 février courant annonce qu'on
répète en ce moment aux « Menus Plaisirs » une pièce de MM. Paul Ferrier et
Clairville, dont le titre, qui devait être primitivement Asmodée, est devenu
Yvette.
Je vous prie, en mon absence, et comme
co-propriétaire avec moi d'un volume portant ce titre, de bien vouloir aller
prier courtoisement MM. Ferrier et Clairville d'en prendre un autre. Celui-ci,
me semble-t-il, m'appartient. En voici la raison.
Les journaux ont annoncé déjà plusieurs fois
que je tirais une comédie en trois actes de ma longue nouvelle Yvette, parue
primitivement dans les colonnes du Figaro, et éditée par vous en volume. Le
fait est vrai, et je ne l'ai pas démenti. Le plan est fait et le premier acte
fini. J'ai, en outre, pour ce motif, refusé des propositions fréquentes de
collaboration. Adressez-vous à mon ami Busnach et à mon ami Louis Ganderax,
qui servit d'intermédiaire une autre fois pour l'adaptation de cette œuvre à
la scène, voulant faire, seul, cette tentative.
Je sais bien que l'Yvette annoncée aux « Menus
Plaisirs » a un tout autre sujet que la mienne, et que c'est là un simple
prénom. Mais aurais-je eu le droit de faire une pièce intitulée Corinne,
Adolphe, Fanny, Lélia, René, Nana, Madame Andrée, etc... sans m'exposer à
une confusion avec les romans connus sous ces titres, à la supposition d'une
adaptation dramatique de ces œuvres et à de justes réclamations des
héritiers de Mme de Staël, Benjamin Constant, Mme Sand, Zola, Daudet, Jean
Richepin, Goncourt, etc...
Je n'aurais point formulé d'ailleurs cette
réclamation, si ma pièce Yvette, tirée de ma nouvelle, n'avait été
annoncée souvent déjà par les journaux.
Le temps plus ou moins long que je prévois pour l'achever ne porte aucune
atteinte à mes droits.
En cas de refus de MM. Ferrier et Clairville, je
vous prie de vous entendre avec mon avoué, M. Jacob, 4 faubourg Montmartre.
Mais je ne suppose pas que vous puissiez rencontrer de difficultés dans votre
première démarche, car il y a là, avant tout, une question de priorité bien
établie, et par suite, une simple affaire de courtoisie entre confrères1.
Vous ferez de cette lettre l'usage que vous
croirez nécessaire.
Recevez, mon cher éditeur, l'assurance de ma
sincère amitié.
GUY DE MAUPASSANT
1 Cf. Lumbroso, op. cit. Réponse de Havard, 7 mars 1890 : « J'ai vu M. Clairville... et j'ai obtenu tout de suite pleine satisfaction. La pièce s'appellera Le Fétiche ; voilà dont une affaire vidée ... »
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