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22 de febrero de 1891.
Mi querida madre,
He asistido ayer a un ensayo de nuestra obra1
y he querido escribirte a continuación. Esto no va mal. No será un gran
éxito, pero creo que no hay que temer un fracaso. La Sra. Pasca ha aceptado un
papel por su amistad conmigo ya que no es un papel principal. No es incluso un
papel excelente para ella. En fin, ella es buena.
Mi salud por ejemplo no es estupenda. Mis ojos
siguen en el mismo estado pero estoy seguro que eso proviene de una fatiga del
cerebro, o mejor dicho de un cansancio nervioso del cerebro, pues tan pronto he
trabajado media hora, las ideas se entremezclan y se trastornan al mismo tiempo
que la vista, y el mismo acto de escribir me resulta muy dificil, los
movimientos de la mano obedecen mal al pensamiento. He tenido ya esta sensación
escribiendo Fort comme la Mort. Cuando descanso mis ojos dos o tres días
enteros, enseguida vuelven a tomar la claridad de siempre. Pero estoy agotado
por los retoques de nuestra pieza y las ideas en L'Angelus que no avanza.
Mi médico, el académico y profesor Robin no
está preocupado. Dice: «Eso son grandes desórdenes de los que es necesario
encontrar el remedio, pero yo no veo nada afectado gravemente.»
Quisiera que, paseándose por Niza,
Maríe-Thérèse me buscase una pequeña vivienda al sol, muy modesta para
François y para mí durante el mes de abril. Voy a tratar de reposar allí
antes de lo que había pensado y procuraré terminar L'Angelus,
pues es necesario que sea finalizado en primavera.
Te envío adjuntos 600 francos de los que
enviarás 100 a Josèphe.
Ninguna otra cosa por aquí.
Buen sol, pero los lagos del Bosque de Bolonia
están aún completamente helados. Es un año terrible. Todas las cosechas
están destruidas. De ahí se explica que tu contrato de arrendamiento con tu
granjero no esté en regla.
Adiós, mi querida madre, te abrazo con todo mi
corazón, abrazo a Simone. Mil saludos afectuosos a Marie-Thérèse.
Tu hijo,
GUY
1 Musotte, comedia representada en el Gymnase el 4 de marzo de 1891.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
22 février 1891.
Ma bien chère mère,
J'ai assisté hier à une répétition de notre
pièce1 et j'ai voulu t'écrire tout de suite. Ça ne va pas mal. Ce ne sera pas
un grand succès, mais je crois qu'un four n'est pas à redouter. Mme Pasca a
accepté un rôle par amitié pour moi car ce n'est pas un premier rôle. Ce
n'est même pas un rôle excellent pour elle. Enfin elle y est bonne.
Ma santé par exemple n'est plus fameuse. Mes yeux
demeurent dans le même état mais je suis certain que cela vient d'une fatigue
du cerveau, ou mieux d'une fatigue nerveuse du cerveau, car aussitôt que j'ai
travaillé une demi-heure, les idées s'embrouillent et se troublent en même
temps que la vue, et l'action même d'écrire m'est très difficile, les
mouvements de la main obéissant mal à la Pensée. J'ai déjà eu da en
écrivant Fort comme la Mort. Quand je repose mes yeux deux ou trois jouis
entiers, ils reprennent tout de suite de la clarté. Mais je suis surmené par
les retouches de notre pièce et la pensée de L'Angélus qui n'avance pas.
Mon médecin, l'académicien et professeur Robin
n'est pas inquiétant. Il dit : « Ce sont de gros désordres dont il faut
trouver le remède, mais je ne vois rien d'atteint gravement. »
Je voudrais bien qu'en se promenant dans Nice
Marie-Thérèse me découvrît un petit logement au soleil, très modeste pour
François et moi au mois d'avril. Je vais essayer du repos là-bas plus tôt que
je ne l'avais pensé et j'essayerai d'y terminer L'Angélus, car il faut que ce
soit fini au printemps.
Je t'envoie ci-joint 600 fr. dont tu enverras 100
à Josèphe.
Rien autre chose ici.
Beau soleil, mais les lacs du Bois de Boulogne sont
encore complètement gelés. C'est une terrible année. Toutes les récoltes
sont détruites. Comment se fait-il donc que ton bail avec ton fermier ne soit
pas en règle.
Adieu, ma bien chère mère, je t'embrasse de tout mon
cœur, j'embrasse Simone. Mille choses affectueuses à Marie-Thérèse.
Ton fils,
GUY
1 Musotte, comédie créée au Gymnase le 4 mars 1891.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/