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Guy de Maupassant

 Carta 675
A SU MADRE
(original en francés)

Laure de Maupassant  Carta siguiente: 676

  París, marzo de 1891.

      Mi querida madre,
      El estreno de Musotte tiene lugar el miercoles1. Creo que marchará bien, sin ser una pieza notable. Los actores son buenos y actúan bien.
      Ocúpate, vale, de encontrarme una pequeña vivienda para mí, no demasiado cerca del mar. Saldré tal vez sobre el 20 de marzo si la encuentras.
      Mis ojos están tan débiles que no puedo escribir del todo y tengo también el espíritu muy cansado.
      Este invierno polar ha sido horroroso; todo mi jardín de Étretat se ha perdido, los laureles están todos muertos.
      Quiero tener acción en el primer tramo de la primavera en el Midi, caminar y navegar, acabar mi novela para mayo. He hecho muy poco aún, pero será corta, luego descansaré enseguida.
      Sé que tienes en este momento un tiempo magnífico ahí. Hace buen tiempo en París, pero no se siente aún del todo el despertar de la tierra.
      Si nuestra pequeña pieza marcha más o menos bien, eso me dará también un poco de tranquilidad desde el punto de vista monetario que no es brillante, pues en realidad no he podido producir nada desde el mes de mayo último.
      Cuando acabe L'Angelus, me dedicaré tranquilamente a mi pieza Yvette.
      Adiós, mi querida madre, te abrazo con todo mi corazón. Abrazo a Simone. Saludos afectuosos a Marie-Thérèse.

      Tu hijo, 
      GUY

     1 Teatro Gymnase, 4 de marzo de 1891.

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A SA MÈRE     

   Paris, mars 1891.

     Ma bien chère mère,
     La première de Musotte a lieu mercredi1. Je crois que cela marchera bien, sans être une pièce remarquable. Les acteurs sont bons et jouent bien.
     Occupe-toi, n'est-ce pas, de me découvrir un petit logement pour moi pas trop près de la mer. Je partirais peut-être vers le 20 mars si tu trouvais.
     Mes yeux sont si faibles que je ne peux plus écrire du tout et j'ai aussi l'esprit très fatigué.
     Cet hiver du pôle a été affreux ; tout mon jardin d'Étretat a été perdu, les lauriers étant tous morts.
     Je veux essayer l'action du premier printemps dans le Midi, marcher et naviguer, finir mon roman pour mai. J'en ai fait très peu, mais il sera court, puis me reposer ensuite.
     Je sais que vous avez en ce moment là-bas des temps magnifiques. Il fait beau à Paris, mais ça ne sent pas encore du tout le réveil de la terre.
     Si notre petite pièce marche à peu près bien cela me donnera aussi un peu de tranquillité du côté argent qui n'est pas brillant, car en réalité je n'ai rien pu produire depuis le mois de mai dernier.
     Quand j'aurai fini L'Angélus, je ferai tout doucement ma pièce d'Yvette.
     Adieu, ma bien chère mère, je t'embrasse de tout mon cœur. J'embrasse Simone. Bien des choses affectueuses à Marie-Thérèse.

     Ton fils,
     GUY

     1 Théâtre du Gymnase, 4 mars 1891.

Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/