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[París, finales de abril o principio de mayo de 1891.]
Mi querida madre,
Algunas líneas solamente, pues Grancher me prohíbe
escribir totalmente, lo que conlleva siempre unas contracciones del ojo, a
evitar hasta la curación.
Lo mejor que te he comunicado continúa, no es
que esté restablecido, sino que he engordado y la figura ha vuelto. No tengo
que luchar más contra las neuralgias de las mandíbulas y los insomnios. Las
neuralgias de las mandíbulas durarán hasta que la herida del diente arrancado
se cierre. Lo mejor, llegando aquí, ha sido instantáneo y ha continuado sin
cesar. Grancher cree que es necesario que permanezca aquí todavía de quince
días a tres semanas, con objeto de que retome fuerzas. Cree que el clima de
Niza es la única causa de esta brutal sacudida. El dice: «Tiene usted en
París un apartamento grande y saneado, a diez minutos del bosque de Bolonia y
usted va, justo en verano, a una ciudad de polvo, de calles agobiantes y sin
campo entorno suyo. Yo le quiero en el verdor o en el mar. Navegue con su barco,
allí podrá hacer usted una excelente cura: pero si usted permanece en Niza,
ciertamente recaerá, pues no veo nada más excitante que el aire de esta ciudad
en verano. Pase allí ocho horas de vez en cuando, no quede allí nunca, salvo
en invierno donde tiene ventajas importantes sobre París.» Te repito sus
palabras textuales y creo que tiene razón, tanto es así que me sentí aliviado
regresando aquí.
Él piensa que el mar puede serme muy beneficioso
por su belleza y por la calurosa estación en la que vamos quizás a entrar.
Aquí hace muy bueno, ayer y anteayer, hoy un tiempo brumoso y cálido. Me paseo
todos los días por el bosque de Bolonia del que ciertos rincones son
absolutamente solitarios y hermosos. Se me prohíbe caminar demasiado, nada más
que paseos relajantes. Mis ojos incluso van un poco mejor. Tienes la prueba con
esta carta bastante larga, que no habría creído poder escribir. Luego yo
siento ese bienestar de la salud que me invade. ¿Puedes enviarme por paquete
postal dos botellas dejadas sobre una de mis cómodas? Una bastante gruesa
contiene una droga que huele a ácido fénico, es un agua dentífrica, la otra,
que lleva una etiqueta en inglés, es de eucalipto.
Adiós, mi querida madre, te abrazo con todo mi
corazón, abrazo a Simone y envío mis saludos afectuosos a Marie-Thérèse.
Tu hijo,
GUY
Hay dos cartas dirigidas a ti, en la correspondencia de Flaubert que te llevaré1
1 Correspondance de G. Flaucert (Edición Charpentier, t. III) volumen publicado en 1891.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
[Paris, fin avril ou début mai 1891.]
Ma bien chère mère,
Quelques lignes seulement car Grancher me défend
absolument d'écrire, ce qui amène toujours des contractions de l'œil à
éviter jusqu'à guérison.
Le mieux que je t'ai annoncé continue, non pas
que je sois rétabli, mais j'engraisse, la figure est revenue. Je n'ai plus à
lutter que contre les névralgies des mâchoires et les insomnies. Les
névralgies des mâchoires dureront jusqu'à ce que la plaie de la dent
arrachée soit fermée. Le mieux, en arrivant ici, a été instantané et a sans
cesse continué. Grancher croit qu'il faut que je reste ici encore quinze jours
à trois semaines afin que je reprenne des forces. Il croit que le climat de
Nice est la seule cause de cette rude secousse. Il dit ceci : « Vous avez à
Paris un appartement grand et sain, à dix minutes du bois de Boulogne et vous
allez, juste en été, dans une ville de poussière, de rues aveuglantes et sans
campagne autour de vous. Je vous veux dans la verdure ou sur la mer. Essayez de
votre bateau, vous y pourrez faire une excellente cure : mais si vous séjournez
à Nice vous retomberez certainement, car je ne vois rien de plus excitant que
l'air de cette ville en été. Passez-y huit jours de temps en temps, n'y restez
jamais, sauf en hiver où elle a des avantages sérieux sur Paris. » Je te
répète ses paroles textuelles et je crois qu'il a raison, tant je me suis
senti calmé en rentrant ici.
Il pense que la mer peut me faire un grand bien
par la très belle et très chaude saison où nous allons peut-être entrer. Il
a fait très beau ici, hier et avant-hier, aujourd'hui temps brumeux et très
chaud. Je me promène tous les jours au bois de Boulogne dont certains bouts
sont absolument solitaires et jolis. On me défend de marcher trop, rien que des
promenades reposantes. Mes yeux eux-mêmes vont un peu mieux. Tu en as la preuve
par cette lettre bien plus longue que je n'aurais cru. Puis moi, je sens ce
bien-être de la santé qui me revient. Peux-tu m'envoyer par colis postal deux
bouteilles laissées sur une de mes commodes. Une assez grosse contient une
drogue qui sent l'acide phénique, c'est une eau dentifrice, l'autre porte une
étiquette anglaise c'est de l'eucalyptus.
Adieu, ma bien chère mère, je t'embrasse de
tout mon cœur, j'embrasse Simone et j'envoie mille choses affectueuses à
Marie-Thérèse.
Ton fils,
GUY1
Il y a deux lettres, à toi adressées, dans la correspondance de Flaubert que je te porterai1.
1 Correspondance de G. Flaubert (Édition Charpentier, t. III), volume publié en 1891.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/