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DE LAURE DE MAUPASSANT
AL SR. JACOB

(original en francés)

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       Villa de Ravenelles
calle de France, 140. Niza
7 de noviembre de 1892.

      Señor,
      Usted ha puesto tanta simpatía proponiéndome su apoyo, en todo lo que concierne a mi querida nieta, que no quiero hacerle esperar ni mi respuesta, ni mis agradecimientos.
      En el presente no hay nada que hacer, et je tiens beaucoup à ce que nulle concession ne soit demandée à ma belle-fille, dont je connais le mauvais vouloir. Prefiero también no volver a ver a la niña ahora; he sufrido demasiado, la impresión sería superior a mis fuerzas. Tengo una enfermedad coronaria, y me veo bajo la amenaza continua de un accidente mortal. ¿Cómo aún no he sucumbido? Es casi un milagro. En estas circunstancias, no podría incluso dar a mi pequeña Simone todos los cuidados de los que tiene necesidad, y estaría obligada a confiarla a una criada, lo que no quiero a ningún precio. Dejemos entonces las cosas como están, con toda su tristeza.
      Su pupila es fina y bonita, totalmente llena de picardía y alegría. Es una encantadora criatura que sería necesario comprender y educar con esmero; pero se encontrará en un triste ambiente, y no puedo pensar en el futuro de esta niña tan querida sin sentirme invadida por múltiples aprensiones.
      He escrito al Sr. Lavareille, y he insistido vehementemente sobre la necesidad de retirar las obras de Guy de las manos del editor Havard. Participo absolutamente en su manera de considerar las cosas, y además el Sr. Lavareille me había hecho partícipe, hace algunas semanas, de su intención de actuar en este sentido. Si la pieza del pobre autor es representada en el Teatro Francés, como todo parece apuntar, será la ocasión de aprovechar la curiosidad despertada para presentar al pública unas nuevas ediciones de sus libros más amados.
      He hecho todo lo que se me ha pedido, a propósito de esta pequeña comedia. He escrito cartas, he dado mi total y completo consentimiento... ¡Pero cuantos aspectos dolorosos en esta cuestión! Vamos a librar a los periódicos, a los amigos como a los enemigos, el nombre del desgraciado muchacho, antaño tan aclamado... ¿Qué va a salir de todo esto? ¿Qué penosos capítulos no se removerán?
      En fin, era necesario, y no he dudado ni un instante; habría firmado enseguida con las dos manos. Espero impacientemente la próxima carta del Sr. Ollendorff, que da muestra, en este delicado asunto, tanto de abnegación como de inteligencia.
      En mi profunda tristeza, experimento aún una especie de alegría viendo cuantos amigos fieles se agrupan alrededor de mi pobre y querido Guy. Usted está en primera fila, Señor, y no lo olvidaré nunca.
      Añada, se lo ruego, la viva expresión de mis sentimientos, los mejores y más distinguidos.

      LAURE DE MAUPASSANT

  Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


`DE LAURE DE MAUPASSANT
AL SR. JACOB

Villa des Ravenelles.
140, rue de France, Nice.
Le 7 novembre 1892.

      Monsieur,
      Vous avez mis tant de bonne grâce à me proposer votre appui, pour tout ce qui concerne ma chère petite-fille, que je ne veux vous faire attendre ni ma réponse, ni mes remerciements.
      Il n'y a rien à faire d'ailleurs quant à présent, et je tiens beaucoup à ce que nulle concession ne soit demandée à ma belle-fille, dont je connais le mauvais vouloir. Je préfère aussi ne pas revoir l'enfant maintenant ; j'ai trop souffert, la secousse serait au-dessus de mes forces. J'ai une maladie de cœur, et je vis sous la menace continuelle d'un accident mortel. Comment n'ai je point encore succombé ? C'est presque un miracle. Dans ces circonstances, je ne pourrais même donner à ma petite Simone tous les soins dont elle a besoin, et je serais obligée de la confier à une bonne, ce que je ne veux à aucun prix. Laissons donc les choses comme elles sont, avec toute leur tristesse.
      Votre pupille est fine et jolie, toute pleine de malice et de gaieté. C'est une charmante petite nature qu'il faudrait comprendre et développer avec soin ; mais elle se trouvera dans un triste milieu, et je ne puis songer à l'avenir de cette enfant si chère sans me sentir envahie par toutes les appréhensions.
       J'ai écrit à M. Lavareille, et j'ai insisté vivement sur la nécessité de retirer les œuvres de Guy des mains de l'éditeur Havard. Je partage absolument votre manière d'envisager les choses, et d'ailleurs M. Lavareille m'avait déjà, il y a quelques semaines, fait part de son intention d'agir dans ce sens. Si la pièce du pauvre auteur est jouée au Théâtre Français, comme tout le fait espérer, ce sera l'occasion de profiter de la curiosité réveillée pour présenter au public des éditions nouvelles de ses livres les plus aimés.
      J'ai fait tout ce que l'on m'a demandé, à propos de cette petite comédie. J'ai écrit des lettres, j'ai donné mon assentiment plein et entier... Mais que de côtés douloureux dans cette question ! Nous allons livrer aux journaux, aux amis comme aux ennemis, le nom du malheureux garçon, autrefois si acclamé... Que va-t-il sortir de tout cela ? Quelles pénibles choses ne remuera-t-on pas ?
      Enfin, il le fallait, et je n'ai point hésité ; j'aurais plutôt signé des deux mains. J'attends bien impatiemment la prochaine lettre de M. Ollendorff, qui déploie en cette délicate affaire autant de dévouement que d'intelligence.
      Dans ma profonde tristesse, j'éprouve encore une sorte de joie en voyant combien d'amis fidèles se groupent autour de mon pauvre cher Guy. Vous êtes au premier rang, Monsieur, et je ne l'oublierai jamais.
      Agréez, je vous prie, la vive expression de mes sentiments les meilleurs et les plus distingués.

      LAURE DE MAUPASSANT

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