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Carta 800
DE MARIE-THÉRÈSE DE MAUPASSANT
AL SR. JACOB

(original en francés)

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       Villa Simone, 3 de diciembre de 1893.

      Querido Señor,
      He leído con gran atención su respuesta y a pesar de todo no puedo persuadirme de que el tribunal no tomará en consideración las diversas cláusulas contradictorias del testamento de mi cuñado. Aquél, en efecto, tenía la intención formar de dejar su fortuna a Simone a la que amaba mucho y que era su nieta y su ahijada. Su deseo está clara, él estaba persuadido de que dejaba una fortuna muy superior a la que existe y añade, tras el párrafo donde le encarga a usted que proporcione una pensión para educar a la niña: «El excedente de esos ingresos será capitalizado y incluido en la cuenta que mi albacea testamentario dará a mi sobrina», etc. ¿Verdaderamente cree usted que el tribunal puede dejar enajenar el bien de una menor porque una frase de un testamento está en contradicción con todo lo demás? Además cuando Guy hizo sus testamente, yo vivía con su madre, nosotras estábamos a su cargo... no completamente, él daba 1200 francos al año para que nosotros estuviésemos allí.
      Quiso con la pensión de 10.000 francos continuar lo que él hacía en vida y asegurar la nuestra junto a su madre así como la facilidad para aquella de hacer educar a su nieta. La situación ha cambiado, nosotros no estamos a su cargo y el tribunal no tiene que ocuparse si el abuelo hace alguna cosa por su nieta; no tiene más que ver que la madre está sin fortuna, que la niña no tiene nada y que que no es justo que la abuela se haga con sus bienes cuando a ella [Simone], puede faltarle de todo.
      No entro más en estos detalles, no tengo tiempo. He escrito al Sr. Pollet, que me pide mi parecer; le he rogado que vaya a verle. A usted le hago el mismo ruego, pues es mi deber de tutora de hacer todo para impedir la enajenación de los bienes de mi hija. El consejo de familia se ha levantado contra esta venta insensata que arruinará a la niña; se le reunirá aún si fuese necesario. La obra literaria con la que usted cuenta, puede que no proporcione nada en un años1 y entonces yo me vería obligada a sufrir, lo que no habría podido impedir con todos los medios en mi poder. Estoy segura, querido Señor, que usted hace todo lo que puede por este asunto, pero temo que usted vacila en pedir al tribunal una cosa más que justa y que se equivoca sobre lo que pueden rendir los libros. Si yo le escribo de nuevo, es por que lo considero mi deber. Después de haberse puesto de acuerdo con el Sr. Pollet, yo no tendría más que aceptar lo que usted haya decidido. ¡Ah! si pudiésemos charlar una hora, yo os habría convencido.
      ¿Supone que mi cuñado deseaba vivir solo y que no hiciese nada más por nosotros? ¿Ve usted a Simone faltándole de todo mientras su abuela devoraría tranquilamente la fortuna de esta niña? Todo puede ser, sobre todo ver a una pobre inocente arruinada por una mujer sin corazón.
      Crea, Señor, en mi mejores sentimientos.

      M-T. DE MAUPASSANT

          1 Es necesario destacar hasta que punto la cuñada de Guy de Maupassant se equivocaba. La obra del escritor, durante más de medio siglo, proporcionó unas considerables sumas a los herederos.

  Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


`DE MARIE-THÉRÈSE DE MAUPASSANT
A Me. JACOB 

Villa Simone, 3 décembre 1893.

     Cher Monsieur,
      J'ai lu avec grande attention votre réponse et malgré tout je ne puis pas me persuader que le tribunal ne prendrait pas en considération les diverses clauses contradictoires du testament de mon beau-frère. Celui-ci, en effet, avait l'intention formelle de laisser sa fortune à Simone qu'il aimait beaucoup et qui était sa nièce et sa filleule. Son désir est clair, il était persuadé qu'il laissait une fortune bien supérieure à celle qui existe et il ajoute, après le paragraphe où il vous charge de fournir une pension pour élever l'enfant : « Le surplus de ces revenus sera capitalisé et compris dans le compte que mon exécuteur testamentaire rendra à ma nièce », etc. Croyez-vous vraiment que le tribunal puisse laisser aliéner le bien d'une mineure parce qu'une phrase d'un testament est en contradiction avec tout le reste ? Et puis quand Guy a fait son testament, j'habitais avec sa mère, nous étions à sa charge... pas tout à fait, il lui donnait 1200 fr. par an pour nous garder.
      Il a voulu par la pension de 10 000 fr. continuer ce qu'il faisait de son vivant et assurer notre vie auprès de sa mère ainsi que la facilité pour celle-ci de faire élever sa petite-fille. La situation a changé, nous ne sommes plus à sa charge et le tribunal n'a pas à s'occuper si le grand-père fait quelque chose pour sa petite-fille ; il n'a qu'à voir que la mère est sans fortune, que l'enfant n'a rien et qu'il n'est pas juste que la grand-mère mange son bien quand, elle [Simone], peut manquer de tout.
      Je n'entre pas dans plus de détails, je n'ai pas le temps. J'ai écrit à M. Pollet, qui me demandait mon avis ; je le prie de vous voir. Je vous fais la même prière, car il est de mon devoir de tutrice de tout faire pour empêcher l'aliénation du bien de ma fille. Le conseil de famille s'est élevé contre cette vente insensée qui ruinera l'enfant ; on le réunira encore s'il le faut. L'œuvre littéraire sur laquelle vous comptez peut ne plus rien fournir dans un an1 et alors je serai forcée de subir ce que je n'aurai pas empêché par tous les moyens en mon pouvoir. Je suis bien persuadée, cher Monsieur, que vous faites pour le mieux dans cette affaire, mais je crains que vous hésitiez à demander au tribunal une chose plus que juste et que vous vous trompiez sur ce que peuvent rendre les livres. Si je vous écris de nouveau, c'est que je le crois de mon devoir. Après vous être entendu avec M. Pollet, je n'aurai qu'à accepter ce que vous aurez décidé. Ah ! si nous avions pu causer une heure, je vous aurais bien convaincu.
      Mettez que mon beau-père désire vivre seul et qu'il ne fasse plus rien pour nous ? Voyez-vous Simone manquant de tout pendant que sa grand-mère mangerait tranquillement la fortune de cette enfant ? Tout peut arriver, surtout de voir une pauvre innocente ruinée par une femme sans cœur.
      Veuillez croire, Monsieur, à mes meilleurs sentiments.

       M.-T. DE MAUPASSANT

      1 Est-il nécessaire de souligner à quel point la belle-sœur de Guy de Maupassant se trompait ? L'œuvre de l'écrivain, pendant plus d'un demi-siècle, rapporta des sommes considérables aux héritiers.

 

 Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/