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14 de junio de 1884
Al señor Guy de Maupassant.
Comprendo su desconfianza. Es poco probable que
una mujer como es debido, joven y bonita, se divierta escribiéndole. ¿Es eso?.
Pero señor... Vamos, iba a olvidar que esto acabó entre
nosotros.
Creo que
usted se equivoca. Estoy todavía en condiciones de decírselo pues voy a dejar
de ser interesante, si es que lo he sido alguna vez. Verá usted como.
Me pongo en su lugar: "Una desconocida
aparece en el horizonte, si la aventura es fácil ella me repugna; si no hay
nada que hacer, ella es inútil y me aburre".
No tengo la dicha de estar entre ambos tipos de
mujer y se lo advierto muy gentilmente puesto que hemos hecho las paces.
Encuentro muy divertido decirle simplemente la
verdad mientras usted imagina que yo me burlo.
Yo no frecuento el mundo republicano, aun siendo
republicana roja.
De todos modos yo no quiero verle.
Y usted...¿No quiere un poco de fantasía en
medio de sus perrerías parisinas?¿No desea una amistad intangible? No rehuso
verle y voy incluso a prepararme para ello sin advertirle. Si usted sabe que se
le mira a propósito, tal vez habría podido adaptar una actitud tonta. Es
necesario evitar esto. Su envoltura terrestre me es indiferente, bien, pero ¿y
la mía a usted? Imagine que tiene el mal gusto de no encontrarme maravillosa,
¿cree que estaría contenta por muy puras que sean mis intenciones? Un día, no
digo cuando, cuento incluso con asombrarle un poco.
Espero que si esto le cansa, no nos escribamos
más. Me reservo no obstante el derecho de escribirle aun cuando me pasen
atrocidades por la cabeza.
Usted me desafía, es natural. Pues bien, voy a
darle un remedio de portera para asegurarle de que no soy una. Vaya a una
vidente y dele a oler mi carta; ella le dirá mi edad, el color de mis cabellos,
todo lo que me rodea, etc. Usted escribirá lo que ella le habrá revelado...
¡Aburrimiento, farsa, miseria!... ¡Ah! señor,
es perfectamente lógico, incluso para mi. Pero en mi es porque deseo cosas
grandiosas que no tengo...todavía. Lo suyo debe serlo también por el mismo
motivo.
No es tan sencillo preguntarle cual es su sueño
secreto, aunque mi enfermedad me provoca un candor a lo Chérie. ¡Que
ingenuo este viejo japonés naturalista con peluca estilo Luis XV!
Entonces usted piensa que después de haber
escrito, nada es más simple que decir: "¿soy yo?. Le aseguro que me
disgusta mucho... Se dice que a usted no le gustan más que las mujeres fuertes
y morenas. ¿Es cierto?
¿Vernos? Déjeme conquistarle con mi ...
literatura; ¡usted lo ha hecho!
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
DE
MARIE BASHKIRTSEFF
A MAUPASSANT
[14 Juin 1884.]
A M. Guy de Maupassant.
Je comprends vos défiances. Il est peu probable
qu'une femme comme il faut, jeune et jolie, s'amuse à vous écrire. Est-ce ça
? Mais Monsieur... Allons, j'allais oublier que c'est fini nous deux. Je crois
que vous vous trompez. Et je suis encore bonne de vous le dire car je vais
cesser d'être intéressante, si je l'ai jamais été. Vous allez voir comment.
Je me mets à votre place : « Une inconnue se
dessine à l'horizon ; si l'aventure est facile elle me répugne ; si il n'y a
rien à faire, elle est inutile et m'ennuie ».
Je n'ai pas le bonheur d'être entre les deux et
je vous en avertis très gentiment puisque nous avons fait la paix.
Ce que je trouve très drôle, c'est de vous dire
simplement la vérité pendant que vous vous imaginez que je vous mystifie.
Je ne vais pas dans le monde républicain, bien
que républicaine rouge.
Mais non, je ne veux pas vous voir.
Et vous, vous ne voulez donc pas d'un peu de
fantaisie au milieu de vos saletés parisiennes ? Pas d'amitié impalpable ? Je
ne refuse pas de vous voir et je vais même m'arranger pour cela sans vous en
prévenir. Si vous saviez qu'on vous regarde exprès vous auriez peut-être
l'air bête. Il faut éviter ça. Votre enveloppe terrestre m'est indifférente,
bien ; mais la mienne à vous ? Mettez que vous ayez le mauvais goût de ne pas
me trouver merveilleuse, croyez-vous que je serais contente, quelque pures que
soient mes intentions ? Un jour, je ne dis pas, - je compte même vous étonner
un peu ce jour-là.
En attendant, si cela vous fatigue, ne nous
écrivons plus. Je me réserve pourtant le droit de vous écrire lorsqu'il me
passera des atrocités par la tête.
Vous vous défiez, c'est très naturel. Eh bien,
je vais vous donner un moyen de concierge pour vous assurer que je n'en suis pas
une. Ne riez pas seulement. Allez chez une somnambule et faites-lui flairer ma
lettre ; elle vous dira mon âge, la couleur de mes cheveux, ce qui m'entoure,
etc. Vous écrirez ce qu'elle aura révélé...
Ennui, farce, misère !... Ah ! Monsieur, c'est
parfaitement juste, même pour moi. Mais moi, c'est parce que je veux des choses
énormes que je n'ai pas... encore. Vous, ce doit être pour le même motif.
Pas assez simple pour vous demander quel est
votre rêve secret, bien que ma maladie m'ait refait une candeur à la Chérie.
Quel naïf que ce vieux Japonais naturaliste en perruque Louis XV !
Alors vous pensez qu'après avoir écrit, rien
n'est plus simple que de venir dire : c'est moi ? Je vous assure que ça me
gênerait beaucoup... On dit que vous n'appréciez que les fortes femmes aux
cheveux noirs. C'est vrai ?
Nous voir ? Laissez-moi donc vous charmer par
ma... littérature ; vous y êtes bien arrivé, vous !
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/