Carta anterior: 490

Guy de Maupassant

 Carta 816
A SU HERMANO
(original en francés)

Hervé de Maupassant Carta siguiente: 491

    calle de Montchanin
[28 de enero de 1888, matasellos del correo]

      Querido Hervé
      Me veo obligado a partir esta tarde sin haber podido ir a verte porque debo acompañar al pintor que hace las ilustraciones de mi nuevo libro sobre las costas de Provence1. No he podido hacerle retrasar un solo día su partida.
      Al mismo tiempo que tu carta, he recibido un informe detallado sobre tu salud del médico jefe de Ville-Évrard. 
     
Confirma que tu estado necesita cuidados ininterrumpidos inmediatos y que es imposible dejarte realizar un viaje al Midi en esta situación, sin hacerte correr un gran peligro y sin comprometer gravemente nuestra responsabilidad.
      Te suplico que tengas un poco de paciencia y dejarte cuidar como tú allí parecías decidido. Ahí está todo tu futuro, el de tu esposa y el de tu hija2, y no tienes derecho a sacrificar tu vida a un capricho.
      Es probable además que el tratamiento será corto.
      Venga, ten la valentía, la firmeza y la fuerza, y demuestra que quieres reconocer con un poco de resignación todo el mal con el que te ves afectado.
      Te abrazo tiernamente.

      Guy

1 Sur l'Eau
2 Simone de Maupassant que se convertirá en Simone Ossola.
 

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A SON FRÈRE    

10 rue de Montchanin
[28 janvier 1888, cachet de la poste]

Mon cher Hervé
Je suis obligé de partir ce soir sans avoir pu aller te voir parce que je dois accompagner le peintre qui fait les illustrations de mon nouveau livre sur les côtes de Provence1. Je n'ai pu lui faire retarder d'un seul jour son départ.
En même temps que ta lettre j'ai reçu une consultation détaillée sur ta santé de M. le médecin en chef de Ville-Évrard.
Il constate que ton état réclame des soins immédiats ininterrompus et qu'il est impossible de te laisser refaire dans cette situation un voyage dans le midi sans te faire courir un grand danger et sans engager gravement notre responsabilité.
Je te supplie donc d'avoir un peu de patience et de te laisser soigner comme tu y paraissais d'ailleurs décidé. Il y va de tout ton avenir, de celui de ta femme et de ton enfant2, et tu n'as pas le droit de sacrifier ta vie a un caprice.
Il est probable d'ailleurs que le traitement sera court.
Voyons, aie du courage, de la fermeté, de la force, et montre que tu veux reconnaître par un peu de résignation tout le mal qu'on s'est donné pour toi.
Je t'embrasse tendrement.

Guy

1 Sur l'eau.
2 Simone de Maupassant qui deviendra Simone Ossola.

Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/