Carta anterior: 104 |
Carta 105 |
Carta Siguiente: 106 |
MINISTERIO DE LA MARINA
Y DE LAS COLONIAS
París, 4 de noviembre de 1878
Querido Maestro,
He ido a ver esta mañana al jefe de gabinete del
señor Bardoux. Había sido invitado, por carta, para presentarme ante él.
Me ha dicho que el señor Bardoux, bajo su recomendación, había ordenado ver
si se podía hacer alguna cosa por mi; pero el ministro no se acordaba de lo que
yo hacía ni de lo que solicitaba por lo que me hizo ir al objeto de ser
informado mejor.
Le he explicado mi situación y me ha prometido
ocuparse del asunto; pero le parecía difícil darme unos emolumentos
equivalentes a los que tengo en la Marina; sin embargo me avisará.
Usted puede ver entonces que el asunto está
todavía muy dudoso. Con la retención que se nos hace en nuestro sueldo, para
la Caja de los Inválidos, no me quedan más que 2000 francos; más una pensión
de 600 francos que me pasa mi padre, pensión que me será retirada cuando mi
padre deje su oficina, dentro de cuatro años. Mis
ingresos pueden alcanzar 2400 francos al año. Ahora bien, me es imposible
aceptar menos. Con esto apenas puedo vivier y después de haber pagado mi
alquiler, mi sastre, mi zapatero etc., la mujer de la limpieza, la lavandera y
la alimentación sobre mis 216 francos al menos, no me queda mas que 12 o 15
francos para ocio. Creo que un simple obrero es más feliz que yo, teniendo
menos gastos obligatorios, e igual dinero; esto que digo me parece un poco
penoso, pero he querido indicarle exactamente mi situación por si se diera el
caso en el que se me ofreciera en la Instrucción Pública una plaza de 1800 o
2000 francos.
Le escribiré tan pronto como tenga alguna
novedad.
Le abrazo, mi querido Maestro, y le ruego que
presente a la señora Commanville mis respetuosos saludos.
GUY DE MAUPASSANT
He visto a Lemerre, que debe enviar
incesantemente un proyecto de tratado1
1 Cf. Flaubert, Correspondance (éd. Conard, tomo VIII, Nos 1768 et 1771) ; Correspondance inédite (éd. Conard, tomo IV, 1953 ; N° 1089).
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
MINISTÈRE
DE LA MARINE
ET DES COLONIES
Paris, le 4 novembre 1878.
Mon bien cher Maître,
J'ai été voir ce matin le chef du cabinet de M.
Bardoux. J'avais été invité, par lettre, à me présenter chez lui.
Il m'a dit que M. Bardoux, sur votre
recommandation, l'avait chargé de voir si on pouvait faire quelque chose pour
moi ; mais, le ministre ne se rappelant plus ce que je faisais ni ce que je
demandais, il m'avait fait venir afin d'être mieux renseigné.
Je lui ai expliqué ma situation, et il m'a
promis de s'occuper de l'affaire ; mais il lui paraît difficile de me donner
des appointements équivalents à ceux que j'ai à la Marine ; il avisera
cependant.
Vous voyez donc que la chose est encore fort
douteuse. Avec la retenue qu'on nous fait sur nos appointements, pour la caisse
des Invalides, je n'ai que 2000 fr. ; plus une pension de 600 francs que me fait
mon père, pension qui me sera supprimée quand mon père quittera son bureau,
dans 4 ans. Mes appointements peuvent être portés à 2400 francs au jour de
l'an. Or, il m'est impossible d'accepter moins. C'est à peine si je peux vivre
et après avoir payé mon terme, mon tailleur, mon bottier etc., la femme de
ménage, la blanchisseuse et la nourriture sur mes 216 francs par mois, il ne me
reste pas plus de 12 à 15 francs pour faire le jeune homme. Je crois qu'un
simple ouvrier est plus heureux que moi, ayant moins de dépenses forcées, et
autant d'argent ; j'en parle peu parce que cela m'est pénible, mais j'ai voulu
vous indiquer bien exactement ma situation poux le cas où l'on m'offrirait à
l'Instruction Publique une place de 1800 francs ou 2000 francs.
Je vous écrirai aussitôt que j'aurai du nouveau.
Je vous embrasse, mon cher Maître, et vous prie
de présenter à Madame Commanville mes compliments respectueux.
GUY DE MAUPASSANT
J'ai vu Lemerre, qui doit vous envoyer incessamment un projet de traité1.
1 Cf. Flaubert, Correspondance (éd. Conard, tome VIII, Nos 1768 et 1771) ; Correspondance inédite (éd. Conard, tome IV, 1953 ; N° 1089).
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/