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París, 6 de octubre de 1875
Me
imagino que debes encontrarte muy sola, querida madre, y el invierno que parece
venir muy duro, me preocupa un poco por tí. Si, tan solo, estuviésemos en el
mes de enero, el terrible devenir habría sido engañado. Cuando los días se alargan
estoy salvado. Es diciembre lo que me espanta, el mes negro, el mes siniestro,
el mes profundo, la medianoche del año. Ya se nos han dado las lámparas en el Ministerio.
En un mes, encenderemos el fuego. Me gustaría estar ya en el día en el que
se apaga.
He ido el otro día a ver si Flaubert había llegado y me he encontrado que no
vivía ya en la calle Murillo, sino en el barrio de Saint Honoré 240. En la
misma casa y en el mismo piso que la señora Commanville. Me he dirigido a esa
nueva dirección y allí no han podido decirme cuando regresará. Como sé por
Leloir que Louis ha estado en Croisset el otro día y que Émile le dijo que el
señor Flauber no estaba en Croisset y que ignoraba donde se encontraba, me temo
que esté enfermo y que, por esta razón, haya rehusado ver a Louis y Leloir.
Hervé ha llegado el lunes como me habías anunciado. Ha almorzado y cenado
conmigo ayer, después fue a casa de la señora Debauve. Supongo que debe haber
sido duro para él estar encerrado, sometido a una disciplina y obligado a
trabajar una gran parte del día. Le he comprado ayer un gran sombrero y tiene
una buena cabeza, coronándola con lo que llaman un sombrero altivo de
forma. Creía que me iba a traer el par de botines que Thurin debía remitir a
mi padre, pero no he recibido todavía nada y te ruego que le digas a ese animal
que me tiña mis botines sin que tenga que pagar. Cuando veas a Louise de M.
dile que me he ocupado de obtener la información que me solicitó, pero
que, a pesar de todas los trámites y vueltas, no he podido todavía llegar a
nada. Espero mientras tanto que de aquí a quince días, podré responderle de
una manera satisfactoria. Pienso poder obtener esa información por un caballero
que conozco, en este momento de vacaciones, y que tiene una plaza en la Censura.
Di también a Martin Vatinel que me he ocupado de su asunto y que el Jefe de
Negociado de la Inscripción Marítima me ha respondido que no hay otro remedio
de evitar el disgusto del que se queja, que tramitar un papel para un pequeño
barco como para el suyo.
Ahora te pido también que vayas a la Alcaldía y
digas al señor Esnault
que me haga el favor de tener pronto las siguiente información, solicitada por el
Ministro de la Guerra.
Como yo me había ido antes del sorteo (quinta de
1870), el Alcalde de Étretat, evidentemente eligió por mí. ¿En que
subdivisión de región tuvo lugar el sorteo? ¿Cual era mi número de registro?
Me ha ocurrido ayer por la noche un pequeño
accidente que podría haber podido tener más consecuencias pero,
afortunadamente, no ha sido nada; inclinándome demasiado cerca de una vela, se
me ha prendido fuego en la barba; he apagado enseguida el fuego con mi mano,
pero un lado se ha quemado y he tenido que afeitarme, lo que me contraría
mucho, pues voy a tener el problema de que tener que dejarla crecer y esto
resulta bastante incomodo y es feo durante los tres primeros meses.
No se en absoluto de que modo arreglar mi
capítulo de la criada y del mono en Héraclius2 y estoy muy
atascado. Comienzo una comedia Una Répétititon y tan pronto esté
acabada, haré, a la vez que mis cuentos de remeros, una seria de relatos
titulados Grandes Misères del Petites Gens. Tengo ya seis temas que
considero muy adecuados. Por ejemplo este no es alegre.
Adiós, mi
querida madre, te abrazo de todo corazón. Saludos a todo el mundo. Recuerdos a
Josèphe.
Tu
hjo.
GUY DE MAUPASSANT
1
Flaubert no regresa a Paris hasta principios de noviembre, tras una ausencia de
varios meses. Avisa a Maupassant de su regreso. Flaubert, Correspondance (éd.
Conard, tomo VII, 1930, N° 1562). Nota a Maupassant : « Mi pequeño amigo, ha
sido convenido que almuerze conmigo todos los domingos de este invierno.
Entonces le espero este domingo. »
2 Revue de Paris, 15 noviembre y 1 de diciembre de 1921 : Le Docteur Héraclius
Gloss, con prólogo de Jean Ossola.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
Paris, ce 6 octobre 1875.
Je m'imagine que tu dois te trouver bien isolée, ma chère mère, et l'hiver
qu'on annonce devoir être très dur, m'épouvante un peu pour toi. Si,
seulement, nous étions au mois de janvier, le cap terrible serait doublé.
Quand les jours s'allongent, pour moi on est sauvé. C'est décembre qui me
terrifie, le mois noir, le mois sinistre, le mois profond, la minuit de l'année.
On nous a déjà donné des lampes au Ministère. Dans un mois, nous ferons du
feu. Je voudrais bien être au jour où on l'éteindra.
J'ai été l'autre jour voir si Flaubert était revenu et j'ai appris qu'il
n'habitait plus rue Murillo, mais faubourg Saint Honoré 240. Dans la même
maison et sur le même palier que Mme Commanville. Je me suis rendu à cette
nouvelle adresse et là on n'a pas pu me dire quand il viendrait. Comme je sais
par Leloir que Louis a été à Croisset l'autre jour et qu'Émile a répondu
que M. Flaubert n'était pas à Croisset et qu'il ignorait où il se trouvait,
je crains qu'il soit malade et que, pour cette raison, il ait refusé de voir
Louis et Leloir1.
Hervé est arrivé lundi comme tu me l'avais annoncé. Il a déjeuné et dîné
avec moi hier, puis il est rentré chez M. Debauve. Et je suppose qu'il doit
trouver cela rudement drôle d'être enfermé, astreint à une discipline et
obligé de travailler une grande partie du jour. Je l'ai mené hier acheter un
grand chapeau et il avait une bien bonne tête, surmonté de l'appareil qu'on
appelle chapeau haut de forme. Je croyais qu'il allait m'apporter la paire de
bottines que Thurin devait remettre à mon père, mais je n'ai encore rien reçu
et je te prie de faire dire à cet animal qu'il ait à me faire tenir mes
bottines sans que j'aie de port à payer. Quand tu verras Louise de M. dis-lui
que je me suis occupé d'obtenir le renseignement qu'elle demande, mais que,
malgré pas mal de courses et de démarches, je n'ai pu encore arriver à rien.
J'espère cependant que d'ici à une quinzaine de jours, je pourrai lui
répondre d'une manière satisfaisante. Je pense pouvoir obtenir ce
renseignement par un Monsieur que je connais, en ce moment en congé, et qui a
une place à la Censure.
Dis aussi à Martin Vatinel que je me suis occupé de son affaire et que le Chef
de Bureau de l'Inscription Maritime m'a répondu qu'il n'y a qu'un moyen
d'éviter le désagrément dont il se plaint, c'est de prendre un rôle pour un
petit bateau, comme pour son grand.
Maintenant je te prie aussi d'aller à la Mairie prier M. Esnault de me faire
avoir de suite les renseignements suivants, demandés par le Ministère de la
Guerre.
Comme j'étais parti avant le tirage au sort (classe 1870), le Maire d'Étretat
a évidemment tiré pour moi, par la suite. Dans quelle subdivision de région a
eu lieu le tirage au sort ? Quel était mon numéro de registre matricule ?
II m'est arrivé hier soir un petit accident qui aurait pu avoir des suites mais
qui, heureusement, n'a rien été ; en me penchant trop près d'une bougie, j'ai
mis le feu à ma barbe ; j'ai arrêté de suite l'incendie avec ma main, mais
tout un côté a flambé et il a fallu me raser, ce qui m'embête beaucoup, car
je vais avoir l'ennui de la laisser pousser et c'est bien incommode et bien laid
pendant les 3 premiers mois.
Je ne sais absolument de quelle façon arranger mon chapitre de la bonne et du
singe dans Héraclius2 et je suis très embarrassé. Je commence ma comédie Une
Répétition et aussitôt qu'elle sera finie je ferai, en même temps que mes
nouvelles de canotage, une série de nouvelles intitulées Grandes Misères des
Petites Gens. J'ai déjà six sujets que je crois très bien. Par exemple ce
n'est pas gai.
Adieu, ma chère mère, je t'embrasse de tout cœur. Bien des choses à tout le
monde. Compliments à Josèphe.
Ton fils,
GUY DE MAUPASSANT
1 Flaubert ne regagna Paris qu'au début de novembre, après une absence de
plusieurs mois. Il avisa Maupassant dès son retour. Cf Flaubert, Correspondance
(éd. Conard, tome VII, 1930, N° 1562). Billet à Maupassant : « Mon petit
père, il est bien convenu, n'est-ce pas que vous déjeunez chez moi tous les
dimanches de cet hiner. Donc à dimanche et à vous. »
2 Cf. Revue de Paris, 15 novembre et 1er décembre 1921 : Le Docteur Héraclius
Gloss, avec préface de Jean Ossola.
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