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[Étretat, finales de junio o principios de julio de 1888]
Señora, acabo de pasar tres días en el Havre por unos asuntos que me han
llevado allí, y al regresar, encuentro un fardo de volúmenes de Sur l'Eau
para mis amigos. Le estaría muy agradecido diciéndome si ha recibido el suyo,
pues en el correo han robado la mitad.
Esperaba poder ir a Paris el fin de esta semana,
pero resulta que los notarios me retienen, la venta de la propiedad de mi madre
no ha podido tener lugar por un fallo de aficionado. No sé cuando me será
posible abandonar Étretat y temo no encontrarla en París cuando vaya.
Vivimos aquí bajo las borrascas; la lluvia y el
viento nos mojan y nos sacuden y he de tener encendido el fuego de la mañana a
la noche. Si no fuese mi casa huiría muy lejos. Encuentro los días muy
monótonos y pienso a menudo en las alegres veladas parisinas, donde se puede
ver, a algunos pasos de su casa, alegres personas que dicen cosas hermosas.
He recibido las fotografías de la señora
Howland; aquella en la que tenemos aspecto de dormidos y sonrientes es bastante
buena1. Solamente la pobre Vivette podría quejarse, pues usted ha
sustituido su mano por su nariz. El general la encuentra a usted estupenda. La
señora de Brossia piensa: « Este general está loco. » El señor de Vogüé
no quiere tener opinión y mira ante él con firmeza; en cuanto a mí juego a
los fuegos cruzados con el general. Y sin embargo todos tenemos un aspecto bien
somnoliento.
¿Sería muy indiscreto, Señora, pedirle que de
vez en cuando me diese sus noticias cuando no tenga absolutamente nada que hacer
en los días lluviosos?
Si usted consiente, me dará un gran placer del
que yo le estaré extremadamente agradecido. Permítame, Señora, besarle las
manos y declararme su más respetuoso amigo.
Salude de mi parte, se lo ruego, a su marido.
GUY DE MAUPASSANT
1 La fotografía representa a un grupo donde figuran la Señora Straus, la Señora de Brossia, de Vogüe, el general Annenkoff y Maupassant. Ha sido reproducida en las Cartas de Marcel Proust a Bibesco.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
[Étretat, fin juin ou début juillet 1888.]
Madame, je viens de passer trois jours au Havre pour les affaires qui m'ont
amené ici, et je trouve, en rentrant, un ballot de volumes Sur l'Eau pour mes
amis. Je vous serais reconnaissant de me dire si vous avez reçu le vôtre, car
la poste en vole la moitié.
J'espérais pouvoir aller à Paris à la fin de
cette semaine, mais voici que les notaires me retiennent, la vente de la
propriété de ma mère n'ayant pu avoir lieu faute d'amateur. Je ne sais plus
du tout quand il me sera possible de quitter Étretat et je crains de ne plus
vous trouver à Paris quand j'irai.
Nous vivons ici sous les bourrasques ; la pluie
et le vent nous trempent et nous secouent et j'ai du feu du matin au soir. Si je
n'étais chez moi je fuirais au loin. Je trouve les jours bien monotones et je
pense souvent aux gaies soirées de Paris, où l'on peut voir, à quelques pas
de sa maison, de jolies figures qui disent de jolies choses.
J'ai reçu les photographies de Mme Howland ;
celle où nous avons l'air endormis et souriants est fort bonne1. Seule cette
pauvre Vivette, qui pourrait se plaindre, car vous avez substitué votre main à
son nez. Le général vous trouve fort bien. Mme de Brossia pense : « Il est
fou, ce général. » M. de Vogüé ne veut pas avoir d'opinion et regarde
devant lui avec fixité ; moi je joue aux feux croisés avec le général Et
cependant nous avons tous l'air bien ensommeillé.
Serait-il bien indiscret, Madame, de vous
demander de me donner quelquefois de vos nouvelles quand vous n'aurez absolument
rien à faire par les jours de pluie ?
Si vous y consentez, vous me ferez un vif plaisir
dont je vous serai extrêmement reconnaissant. Permettez-moi, Madame, de vous
baiser les mains et de me dire votre très respectueux ami.
Rappelez-moi, je vous prie, au bon souvenir de votre
mari.
GUY DE MAUPASSANT
1 La photographie représente un groupe où figurent Mme Straus, Mme de Brossia, de Vogüé, le général Annenkoff et Maupassant. Elle a été reproduite dans les Lettres de Marcel Proust à Bibesco.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/