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Guy de Maupassant

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A HENRY CAZALIS
(original en francés)

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[Fragmento]
Aix-les-Bains [septiembre de 1891].

      Las consecuencias de nuestro largo paseo en coche descubierto, toman en mí un giro hacia una grave enfermedad.
      Usted sabe que en respuesta a la nota de la Sra. Cazalis, anunciándome que usted vendría a recogerme a las once menos cuarto, le comenté en algunas línes que no podría acompañarlo, habiendome Landolt prohibido escrupulosamente salir nunca en coche descubierto, fuese cual fuese el tiempo, tanto invierno como en verano. Él afirma que la debilidad de los ojos de casi todos los parísinos entre treinta y cuarenta años, se deben al empleo de estos coches que conllevan aparejados infaliblemente reumatismos de los nervios oculares.
      A mí me lo prohibió termiantemente. Yo obedezco. La otra tarde, tentado por la belleza de la noche propuse un paseo al lago del que mi vista se resintió cruelmente al día siguiente.
      Ayer, cuando usted llegó, me emocionó porque estaba usted enternecido por mi carta. Le seguí.
      Al cabo  de diez minutos, sentí unos intolerables dolores en los globos oculares. No dije nada pero tenía unas enormes ganas de bajar del coche y regresar a pie. No lo he hecho a causa de la Sra. de K... quién habría determinado tomar la misma resolución, lo que nos haría regresar a los tres a Aix.
      Pronto mi vientre me hizo sufrir horriblemente como consecuencia de las trepidaciones y, hacia el final del viaje, la inmovilidad de mis piernas en el aire frío, me provocó unos dolores de rodillas.
      A la vuelta, la Sra. B... adivinó mi estado y quiso tomar mi lugar1. Yo estaba tan molido de neuralgias que la idea de tomar el tren me horrorizaba por la espera en la estación. Volvimos a marchar y cuando estuvimos a orillas del lago, mis ojos me picaban como unos carbones y mis rodillas me hacían mucho daño. Me sentía tan enfermo que rechazé la obstinada invitación que esta divertida muchacha me dirigía. Entré en mi casa paralizado. Luego unos accesos de tos espantosos acompañados con un agudo dolor en el pulmón derecho. No quería comer. François me obligó a ir al restaurante vecino, apenas pude tragar un bocado de pernil y una taza de té. La jaqueca regresaba. Esperé hasta las nueve y media para acostarme con el estómago vacío y, no pudiendo más, me dormí profundamente. Me desperté a las dos de la mañana por unos flujos en las fosas nasales, como los que tuve aquí el primer año después de los paseos durante las húmedas veladas. Le consultaré al respecto. Experimentaba también vivos dolores de mis maxilares siempre enfermos desde los trabajos de los dentistas en mis senos. Finalmente los ojos me quemaban. Entonces me di cuenta que estaba helado. Había sudado de tal modo que mi colchón estaba completamente mojado. Desperté a François. Mi ropa interior chorreaba. Mi servidor, teniendo mi cama doble colchón, puso el de abajo encima del primero y cambió mis sábanas. Tosía constantemente con los mismos dolores en el pecho. [...] Estado nervioso terrible.
      Me volví a acostar y me dormí enseguida hasta las 5 de la mañana. Me desperté entonces atenazado por los mismos dolores y la misma tos, habiendo empapado del mismo modo el otro colchón. Hice yo mismo el trasporte de ese colchón bajo el vecino. Me cambié de nuevo la ropa. Y volví a acostarme. Iba todavía a dormirme cuando tambores y clarines sonaron durante una hora por la marcha de la tropa. Entonces se produjeron en mí unas alucinaciones como tras la inyección de cocaina... ¿Qué significa todo esto? Padezco mucho en el pulmón derecho con cada golpe de tos. Mi vientre es doloroso, nada más tocarlo, mis ojos son como nubes de leche. Mis tripas rujen. Toso mucho, del mismo modo que si tuviese un catarro. Creo por tanto que es nervioso.
      Me gustaría que usted me auscultase de nuevo, mi querido amigo. ¿La rotura interna es más grave de lo que pensamos?, creo que no, pues sufro casi tanto del otro lado no tosiendo, sino palpando, y en las rodillas.
      La tos me martiriza el vientre. Decididamente no tengo mucha suerte aquí.
      [Formula de amistad]
      Es en las mandíbulas y los senos donde más padezco.

      GUY DE MAUPASSANT

      1 Maupassant quiso decir que la Sra. B. (¿Brun-Chabas?) le propuso reservar su lugar en el ferrocarril.

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A HENRY CAZALIS

       [Fragment]

Aix-les-Bains [septembre 1891].

      Les suites de notre longue promenade en voiture découverte prennent en moi la tournure d'une maladie grave.
      Vous savez qu'en réponse au billet de Madame Cazalis m'annonçant que vous viendriez me prendre à 10 h. 3/4 je lui dis en quelques lignes que je ne pourrais pas vous accompagner Landolt m'ayant scrupuleusement interdit de sortir jamais en voiture découverte, quel que soit le temps hiver comme été. Il affirme que l'affaiblissement des yeux de presque toutes les parisiennes entre trente et quarante ans vient de l'emploi de ces voitures qui amènent infailliblement des rhumatismes des nerfs de l'œil.
       A moi il l'interdit absolument. J'obéis. L'autre soir, tenté par la beauté de la nuit je proposai une promenade au lac dont ma vue souffrit cruellement le lendemain.
       Hier quand vous êtes venu, vous m'avez ému parce que vous étiez attendri par ma lettre. Je vous suivis.
       Au bout de dix minutes je sentis des douleurs intolérables dans le globe des yeux. Je ne dis rien mais j'avais une envie folle de descendre de voiture et de revenir à pied. Je ne l'ai pas fait à cause de Madame de K... chez qui j'aurais déterminé la même résolution, ce qui nous aurait ramenés tous trois à Aix.
       Bientôt mon ventre me fit souffrir horriblement à la suite de trépidations et, vers la fin de la course l'immobilité de mes jambes dans l'air froid fit naître des douleurs des genoux.
       Au retour Mme B... devina mon état et voulut absolument prendre ma place1. J'étais si perclus de névralgies que l'idée de prendre le train m'effraya par l'attente dans la gare. Nous repartîmes et lorsqu'on fut au bord du lac mes yeux me piquaient comme des charbons et mes genoux me faisaient grand mal. Je me sentais si malade que je refusai l'invitation obstinée que cette si amusante jeune femme m'adressait. Je rentrai chez moi paralysé. Puis des accès de toux épouvantables me prirent avec une douleur aiguë dans le poumon droit. Je ne voulais pas manger. François me força à aller au restaurant voisin, je pus à peine avaler une tranche de gigot et une tasse de thé. La migraine me reprenait. J'attendis 9 h. 1/2 pour me coucher avec l'estomac vide, et moi qui ne dois plus je m'endormis profondément. Je fus réveillé à 2 heures du matin par des écoulements des fosses nasales, comme ceux que j'eus ici l'an dernier après des promenades par des soirées humides. Je vous consulterai à ce sujet. J'éprouvais aussi de vives douleurs de mes maxillaires toujours malades depuis les travaux des dentistes dans mes sinus. Enfin les yeux me brûlaient. Alors je m 'aperçus que j'étais glacé. J'avais sué d'une telle façon que mon matelas était complètement traversé. Je réveillai François. Mon linge de corps ruisselait. Mon domestique, mon lit double ayant quatre matelas, mit celui du dessous au-dessus du premier et changea mes draps. Je toussais toujours avec les mêmes douleurs dans la poitrine. [...] État nerveux terrible.
      Je me recouchai et je me rendormis tout de suite jusqu'à 5 heures du matin. Je me réveillai alors tenaillé par les mêmes douleurs et la même toux ayant trempé de la même façon l'autre matelas. Je fis moi-même le transport de ce matelas sous le voisin. Je changeai de linge de nouveau. Et je me recouchai. J'allais encore me rendormir et resuer quand tambours et clairons sonnèrent pendant une heure pour le départ de la troupe. Alors ce furent en moi des hallucinations comme après la piqûre de cocaïne... Qu'est-ce que tout cela signifie. Je souffre beaucoup dans le poumon droit à chaque coup de toux. Mon ventre est douloureux à ne pas le toucher, mes yeux sont en des nuages de lait. Mes boyaux grondent. Je tousse beaucoup mais à la façon d'un rhume qui vient. Je crois pourtant que c'est nerveux.
      Je voudrais bien que vous m'auscultiez de nouveau, mon cher ami. La cassure interne est-elle plus grave que nous ne pensions ? mais non car je souffre presque autant de l'autre côté non pas en toussant, mais en palpant, et dans les genoux.
       La toux me martyrise le ventre. Pas de veine ici décidément.
      [Formule d'amitié]
      C'est dans les mâchoires et les sinus que je souffre le plus.

      GUY DE MAUPASSANT

     1  Maupassant veut dire que Mme B. (Brun-Chabas ?) lui a proposé de retenir sa place au chemin de fer.

Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/