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Carta 791
DE GUSTAVE DE MAUPASSANT
AL SR. JACOB
(original en francés)

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         13 de mayo [de 1892.]

      Señor,
      Hace treinta años y algunos meses, no siendo posible la vida en común con la Señora de Maupassant, nos separamos amistosamente. Se hizo un simple acto sobre papel timbrado. La Señora de Maupassant tomaba sus bienes y, en otro, sobre la pensión de cuatro mil francos que me daba mi padre, yo le pasaba una pensión de mil seiscientos francos para los niños. Unos diez años después, mi padre perdió toda su fortuna. Mi dote fue suprimida a partir de ese día, y como no tenía un céntimo, entré como segundo cajero con Eward Jules, agente de cambio.
      He vivido durante veinte años con mil francos al año, a fin de economizar algunos céntimos para tener pan en mis últimos días. La Señora de Maupassant, que nunca ha podido vivir con los cinco mil francos de su dote, no ha cesado de mermar sus bienes. Para vender, yo debía dar mi consentimiento, que he siempre dado sobre la palabra de Guy, quién me garantizaba que no estuviese nunca inquieto, que él respondía de todo. Guy había hecho una especie de arreglo con su madre para que ella no tuviese que atormentarse por su existencia. No sé exactamente en que términos estaban las cláusulas, pero sé que él aportaba mucho de su bolsillo. Hoy es cierto que la Señora de Maupassant no puede vivir si no consigue nada de su hijo. Se me ha ya avisado que ella ¡pensaba en vender la gran casa de Étretat!... Estando Guy totalmente desprovisto de responsabilidad, no quiero autorizar nada más... Permítame preguntarle lo que debo hacer si esta petición de venta me es hecha oficialmente. Una catástrofe es inminente; la Señora de Maupassant, que ya no rige su cabeza, perderá la razón el día en el que se vea sin un céntimo y se matará. En esto no hay ni la mínima sombra de duda. Yo no tengo, se lo repito, más que una renta ínfima y he resistido hasta este día, a causa de mi querida nieta, en poner mis pocos bienes en fondos perdidos y quiero persistir hasta el límite; pero desde hace treinta años no tengo nada en común con la Señora de Maupassant, y no quiero ser responsable de lo que ella ha vendido hasta ese día con mi autorización, es así, pero con la palabra de Guy yo no tenía nada que temer. La única cosa que puedo hacer con rigor, y aún viviendo con todas las privaciones, es reducir las cargas de la Señora de Maupassant si tomo en mi casa, la tercera parte o la mitad del año, a mi nuera y mi nieta. Espero, Señor, que tenga la bondad de darme un consejo.
Quiero agregar, Señor, la seguridad de mi perfecta consideración.

      GUSTAVE DE MAUPASSANT

      Usted ha debido encontrar en casa de mi hijo, haciendo inventario, mi contrato de matrimonio que él me había conseguida hace un año. Sea tan amable de enviarmelo.
      Había encargado a mi sobrino de informarle de estos tristes asuntos; no me dirigía a usted habiendo perdido su dirección. La he encontrado y le envío directamente esta carta.
      Villa Simone en Sainte-Maxime S/M (Var).

  Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


`DE GUSTAVE DE MAUPASSANT Á Me. JACOB 

Ce 13 mai [1892.]

      Monsieur,
      Il y a trente ans et quelques mois, la vie en commun avec Madame de Maupassant n'étant plus possible nous nous sommes séparés à l'amiable. On fit un simple acte sur papier timbré. Madame de Maupassant prenait son bien et, en outre, sur la pension de quatre mille francs que me faisait mon père je lui servais une pension de seize cents francs pour les enfants. Une dizaine d'années après, mon père perdit toute sa fortune. Ma dot a été supprimée à partir de ce jour, et comme je n'avais pas un sou je suis entré comme deuxième caissier chef Eward Jules, agent de change.
      J'ai vécu pendant 20 ans avec mille francs par an afin d'économiser quelques sous pour avoir du pain à mes vieux jours. Madame de Maupassant, qui n'a jamais pu vivre avec les cinq mille francs de sa dot, n'a cessé d'écorner son bien. Pour vendre, je devais donner mon consentement, que j'ai toujours donné sur la parole de Guy, qui me garantissait que je ne serais jamais inquiété, qu'il répondait de tout ! Guy avait fait une espèce d'arrangement avec sa mère pour qu'elle n'eût pas à se tourmenter pour son existence. Je ne sais au juste quelles en étaient les clauses, mais je sais qu'il y mettait largement de sa poche. Aujourd'hui il est certain que Madame de Maupassant ne peut plus vivre si elle ne touche rien de son fils. On m'a déjà averti qu'elle songerait à vendre la grande maison d'Étretat !... Guy étant absolument irresponsable, je ne veux plus rien autoriser... Permettez-moi de vous demander ce que je dois faire si cette demande de vente m'est faite officiellement ? Une catastrophe est imminente ; Madame de Maupassant qui n'a déjà plus sa tête sera affolée le jour où elle se verra sans un sou et elle se tuera. Cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Moi je n'ai, je vous le répète, qu'une rente infime, j'ai résisté, jusqu'à ce jour, à cause de ma chère petite-fille, à mettre mon peu de bien en fonds perdus et je veux persister jusqu'au bout ; mais depuis trente ans je n'ai plus rien de commun avec Madame de Maupassant, et je ne veux pas être responsable de ce qu'elle a vendu jusqu'à ce jour avec mon autorisation, il est vrai, mais avec la parole de Guy que je n'avais rien à craindre. La seule chose que je peux faire à la rigueur, et encore en vivant tous de privations, c'est d'alléger les charges de Madame de Maupassant en prenant le tiers ou la moitié de l'année, chez moi, ma belle-fille et ma petite-fille. Je compte, Monsieur, sur votre obligeance pour me donner un conseil.
      Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.

      GUSTAVE DE MAUPASSANT

      Vous avez dû trouver chez mon fils, en faisant son inventaire, mon contrat de mariage qu'il m'avait emprunté il y a un an. Soyez assez bon pour me le renvoyer.
      J'avais chargé mon neveu de vous entretenir de ces tristes affaires ; je ne m'adressais pas à vous ayant égaré votre adresse. Je la retrouve et je vous envoie directement cette lettre.
      Villa Simone à Sainte-Maxime S/M (Var).

 Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/