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MINISTERIO
DE LA MARINA
Y DE LAS COLONIAS
París, 11 de diciembre de 1878
Le he prometido noticias, mi querido Maestro; no son tan buenas como habría
esperado. El señor Bardoux ha hecho su petición oficial, pero los términos
son tan ambiguos que se plantean en la misma unas dificultades casi insalvables.
Él pide que yo le sea cedido solamente, continuando a formar parte de la
administración de la Marina, y él insiste sobre este punto. Es un medio de
reenviarme aquí el día de su caída. Los directores de la Marina van a
responder que ellos no tendrán ningún inconveniente en mi marcha pura y simple
al ministerio de Instrucción pública, pero que los reglamentos no permiten la
cesión temporal de un empleado a otro ministerio. ¿Como es que no quiere
nombrarme en su casa simplemente? ¿Por qué todos estos medios tortuosos? De
este modo entonces todo está como estaba en cuestión. Tan pronto como la
respuesta del almirante Pothuau haya sido enviada, volveré a ver al señor
Charme. Estas personas no son sinceras. Se encuentran obligadas a ejecutar sus
promesas, y buscan vericuetos para cumplir sus asuntos. El señor Bardoux deja entender
muy claramente en su carta que yo volveré a la Marina cuando el aumento de
trabajo que le obligó a pedirme a su Gabinete haya cesado. Es un buen medio
para que rechacen mi salida.
Nada nuevo por otra parte. Mi madre está siempre
en el mismo estado, ni mejor ni peor. Ella le envía un abrazo.
Yo estoy preocupado, nervioso, no puedo trabajar;
mi jefe, que está seguro de mantenerme si quiere, ahora que ha visto los
términos de la carta del señor Bardoux, me trata por encima del hombro.
¡Sucios cerdos!
Le enviaré noticias cuando las haya.
Le abrazo, mi querido Maestro, y le estrecho las
manos.
GUY DE MAUPASSANT1
1 Cf. Flaubert, Correspondance inédite (éd. Conard, tomo IV, N° 1094).
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
MINISTÈRE
DE LA MARINE
ET DES COLONIES
Paris, ce 11 décembre 1878.
Je
vous ai promis des nouvelles, mon cher Maître ; elles ne sont pas aussi bonnes
que je l'aurais espéré. M. Bardoux a bien fait sa demande officielle, mais les
termes en sont si ambigus qu'elle soulève ici des difficultés presque
insurmontables. Il demande que je lui sois prêté seulement, tout en continuant
à faire partie de l'administration de la Marine, et il insiste sur ce point.
C'est un moyen de me renvoyer ici le jour de sa chute. Les directeurs de la
Marine vont répondre qu'ils ne verraient aucun inconvénient à mon passage pur
et simple au ministère de l'Instruction publique, mais que les règlements ne
permettent pas la cession temporaire d'un employé à un autre ministère.
Comment ne veut-il pas me nommer chez lui tout simplement ? Pourquoi tous ces
moyens tortueux ? Voilà donc que tout est remis en question. Aussitôt que la
réponse de l'amiral Pothuau sera partie, je retournerai voir M. Charme. Ces
gens-là ne sont pas francs. Ils se trouvent forcés d'exécuter leurs promesses,
et ils cherchent des biais pour se tirer d'affaire. M. Bardoux laisse entendre
très clairement dans sa lettre que je retournerai à la Marine quand le
surcroît de travail qui le force à me demander à son Cabinet aura cessé.
C'est bien le moyen pour qu'on refuse de me laisser aller.
Rien de nouveau des autres côtés. Ma mère est toujours dans le même état,
ni mieux, ni plus mal. Elle vous embrasse.
Je suis embêté, nerveux, je ne puis pas travailler ; mon chef, qui se croit
sûr de me garder si cela lui plaît, maintenant qu'il a vu les termes de la
lettre de M. Bardoux, me traite de haut en bas. Les sales cochons !
Je vous enverrai des nouvelles quand j'en aurai.
Je vous embrasse, mon cher Maître, et vous serre bien tendrement les mains.
GUY
DE MAUPASSANT1
1 Cf. Flaubert, Correspondance inédite (éd. Conard, tome IV, N° 1094).
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/