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Guy de Maupassant

Carta 110
A GUSTAVE FLAUBERT
(original en francés)

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 MINISTERIO DE LA MARINA
Y DE LAS COLONIAS

París, 11 de diciembre de 1878

      Le he prometido noticias, mi querido Maestro; no son tan buenas como habría esperado. El señor Bardoux ha hecho su petición oficial, pero los términos son tan ambiguos que se plantean en la misma unas dificultades casi insalvables. Él pide que yo le sea cedido solamente, continuando a formar parte de la administración de la Marina, y él insiste sobre este punto. Es un medio de reenviarme aquí el día de su caída. Los directores de la Marina van a responder que ellos no tendrán ningún inconveniente en mi marcha pura y simple al ministerio de Instrucción pública, pero que los reglamentos no permiten la cesión temporal de un empleado a otro ministerio. ¿Como es que no quiere nombrarme en su casa simplemente? ¿Por qué todos estos medios tortuosos? De este modo entonces todo está como estaba en cuestión. Tan pronto como la respuesta del almirante Pothuau haya sido enviada, volveré a ver al señor Charme. Estas personas no son sinceras. Se encuentran obligadas a ejecutar sus promesas, y buscan vericuetos para cumplir sus asuntos. El señor Bardoux deja entender muy claramente en su carta que yo volveré a la Marina cuando el aumento de trabajo que le obligó a pedirme a su Gabinete haya cesado. Es un buen medio para que rechacen mi salida.
      Nada nuevo por otra parte. Mi madre está siempre en el mismo estado, ni mejor ni peor. Ella le envía un abrazo.
      Yo estoy preocupado, nervioso, no puedo trabajar; mi jefe, que está seguro de mantenerme si quiere, ahora que ha visto los términos de la carta del señor Bardoux, me trata por encima del hombro. ¡Sucios cerdos!
      Le enviaré noticias cuando las haya.
      Le abrazo, mi querido Maestro, y le estrecho las manos.

GUY DE MAUPASSANT1

1 Cf. Flaubert, Correspondance inédite (éd. Conard, tomo IV, N° 1094).

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A GUSTAVE FLAUBERT

MINISTÈRE DE LA MARINE
ET DES COLONIES

Paris, ce 11 décembre 1878.

Je vous ai promis des nouvelles, mon cher Maître ; elles ne sont pas aussi bonnes que je l'aurais espéré. M. Bardoux a bien fait sa demande officielle, mais les termes en sont si ambigus qu'elle soulève ici des difficultés presque insurmontables. Il demande que je lui sois prêté seulement, tout en continuant à faire partie de l'administration de la Marine, et il insiste sur ce point. C'est un moyen de me renvoyer ici le jour de sa chute. Les directeurs de la Marine vont répondre qu'ils ne verraient aucun inconvénient à mon passage pur et simple au ministère de l'Instruction publique, mais que les règlements ne permettent pas la cession temporaire d'un employé à un autre ministère. Comment ne veut-il pas me nommer chez lui tout simplement ? Pourquoi tous ces moyens tortueux ? Voilà donc que tout est remis en question. Aussitôt que la réponse de l'amiral Pothuau sera partie, je retournerai voir M. Charme. Ces gens-là ne sont pas francs. Ils se trouvent forcés d'exécuter leurs promesses, et ils cherchent des biais pour se tirer d'affaire. M. Bardoux laisse entendre très clairement dans sa lettre que je retournerai à la Marine quand le surcroît de travail qui le force à me demander à son Cabinet aura cessé. C'est bien le moyen pour qu'on refuse de me laisser aller.
Rien de nouveau des autres côtés. Ma mère est toujours dans le même état, ni mieux, ni plus mal. Elle vous embrasse.
Je suis embêté, nerveux, je ne puis pas travailler ; mon chef, qui se croit sûr de me garder si cela lui plaît, maintenant qu'il a vu les termes de la lettre de M. Bardoux, me traite de haut en bas. Les sales cochons !
Je vous enverrai des nouvelles quand j'en aurai.
Je vous embrasse, mon cher Maître, et vous serre bien tendrement les mains.

GUY DE MAUPASSANT1

1 Cf. Flaubert, Correspondance inédite (éd. Conard, tome IV, N° 1094).
   

   Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/