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GABINETE DEL MINISTRO DE INSTRUCCIÓN PÚBLICA
DE LOS CULTOS Y DE LAS BELLAS ARTES
13 de enero de 1879
Mi querido Maestro,
He visto a Zola ayer tarde, y me ha dicho que
¡usted no vendría este invierno! Esta noticia me ha sorprendido y afligido
tanto que le ruego que me la confirme enseguida. Pasar el infierno sin verlo no
me parece posible; es el mayor placer del año ir a charlar con usted cada
domingo durante tres o cuatro meses, y me parece que el verano no puede llegar
sin que yo lo haya visto. La señora Commanville debe estar en París, pero,
como no puedo dejar mi despacho antes de las seis y media de la tarde, me es
imposible ir a su casa.
No se demasiado lo que va a ocurrir. Creo el
ministerio acabado, y tengo miedo de ser olvidado en la debacle. Tengo una
retribución de 1800 francos; pero esto es poco; por otra parte no sé porque
nuestro ministro no me ha tomado antes. Nada se lo impedía. ¡¡¡ Zola
no ha sido condecorado, a causa del artículo que ha escrito en el Figaro1
!!! El jefe del Gabinete me ha dicho que el ministro no podía darle la cruz en
este momento . ¿Se cree... que un artículo crítico destruye el talento de
Zola? Por lo demás, veo cosas inefables. Cuando más alto se es (o uno se vuelve),
se es más imbecil. Y tengo, antes ciertos espectáculos que aquí se producen,
unas ganas súbitas de gritar como si fuese presa de un dolor de muelas. ¡Oh!,
¡¡¡ la bonita novela de los ministerios !!!
El señor Bardoux, que no es tonto, bien lejos de
ello, se ha transformado de un modo asombroso. Y tienen todos, como por el
asunto de la cruz de Zola, unas sutilidades de razonamientos políticos y
maliciosos de hombres que cagan en sus calzones, a hacer la alegría del Gardon.
El estreno del Assommoir tendrá lugar el
jueves o sábado.2
Zola está afligido porque usted no viene: ha
dicho que si no se encuentra en su casa va a pasar un invierno solitario.
Se vuelve a representar mi pequeña obra en el tercer Teatro Francés, pero no
he tenido tiempo todavía de ir a ver una sola representación. Llego aquí a
las 9 y salgo a las 6 y media. Comprenda que no tengo elección. Me estoy
separando poco a poco de mi pobre novela: tengo miedo de que el cordón umbilical
se corte. Y sin embargo, quisiera que el ministro quedase, pues trataría de
hacerme un pequeño lugar aquí. Creo el asunto posible. Después, podría
trabajar un poco tranquilo.
Nuestra pobre amiga la señora Brainne no tiene
suerte. Ha tenido al mismo tiempo una inflamación de un ojo que le ha impedido
leer y escribir y un esguince.
Dígame si vendrá. Yo le abrazo, mi querido
maestro, y le ruego dejar Croisset, no serían más que 15 días, al objeto de
que pudiésemos charchar un poco. Este mundo es un desierto donde no se habla,
sobran personas a las que no se puede decir nada. Todo suyo.
GUY DE MAUPASSANT
1
En respuesta a los ataques del Figaro, Zola había pedido a ese diario publicar
su artículo (Los novelistas naturalistas); apareció el 22 de diciembre de
1878.
2. La representación tuvo lugar en el Ambigu, el 18 de enero de 1879
3. CF Flauber, Correspondance (ed. Conard, tomo VIII, Nº 1788)
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
CABINET
DU MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
DES CULTES ET DES BEAUX-ARTS
Le 13 janvier 1879.
Mon cher Maître,
J'ai vu Zola hier soir, et il m'a dit que vous ne
viendriez pas cet hiver ! Cette nouvelle m'a tellement étonné et désolé que
je vous prie de me dire tout de suite si elle est vraie. Passer l'hiver sans
vous voir ne me paraît pas possible ; c'est mon plus grand plaisir de l'année
d'aller causer avec vous chaque dimanche pendant trois ou quatre mois, et il me
semble que l'été ne peut pas revenir sans que je vous aie vu. Mme Commanville
doit être à Paris, mais, comme je ne puis quitter mon bureau avant six heures
et demie du soir, il m'est impossible d'aller chez elle.
Je ne sais trop ce que nous allons devenir. Je
crois le ministère fini, et j'ai peur d'être oublié dans la débâcle. Je
suis titularisé à 1800 francs ; mais si on ne me laisse que cela, c'est peu ;
d'autant plus que je ne sais vraiment pas pourquoi notre ministre ne m'a point
pris plus tôt. Rien ne l'en empêchait. Zola n'est pas décoré, à cause de
l'article qu'il a écrit dans le Figaro1 !!! Le chef du Cabinet m'a dit que le
ministre ne pouvait vraiment pas lui donner la croix en ce moment !!! On rêve
... En quoi un article de critique détruit-il le talent de Zola ? Du reste, je
vois des choses ineffables. Plus on est haut, plus on est (ou devient) imbécile.
Et j'ai, devant certains spectacles qui me sont donnés ici, des envies subites
de crier comme si j'étais pris d'une rage de dents. Oh ! le beau roman sur les
ministères !!!
M. Bardoux, qui n'est pas bête, bien loin de là,
s'est entouré d'une façon étonnante. Et ils ont tous, comme pour la croix de
Zola, des subtilités de raisonnements politiques et malins d'hommes qui chient
dans leurs chausses, à faire la joie du Gardon.
La première de L'Assommoir aura lieu jeudi ou
samedi2.
Zola est navré que vous ne veniez pas : il dit
qu'on ne se retrouve que chez vous et qu'il va passer un hiver solitaire.
On répète ma petite pièce au troisième
Théâtre Français, mais je n'ai pas encore eu le temps d'aller voir une seule
répétition. J'arrive ici à 9 heures et je pars à 6 h. 1/2. Vous comprenez
qu'il me reste peu de loisirs. Je me sépare de plus en plus de mon pauvre roman
: j'ai peur que le cordon ombilical soit coupé. - Et cependant, je voudrais que
le ministre restât, car je tâcherais de me faire une petite place ici. Je
crois la chose fort possible. Après cela, je pourrais enfin travailler un peu
tranquille.
Notre pauvre amie Mme Brainne n'a pas de chance.
Elle a en même temps une inflammation d'un œil qui l'empêche de lire et
d'écrire, et une entorse !
Dites-moi si vous viendrez. Je vous embrasse, mon cher Maître, et vous supplie
de quitter Croisset, ne serait-ce que 15 jours, afin que nous puissions un peu
causer. Ce monde est un désert où on ne parle même pas, faute de gens à qui
on puisse rien dire. Tout à vous
GUY
DE MAUPASSANT3
1
En réponse aux attaques du Figaro, Zola avait demandé à ce journal de publier
son article (les Romanciers naturalistes) ; il parut le 22 décembre 1878.
2 La représentation eut lieu à l'Ambigu, le 18 janvier 1879.
3 Cf. Flaubert, Correspondance (éd. Conard, tome VIII, N° 1788).
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/