Carta anterior: 118 |
Carta 119 |
Carta Siguiente: 119 |
GABINETE DEL MINISTRO
DE INSTRUCCIÓN PÚBLICA
DE LOS CULTOS Y DE LAS BELLAS ARTES
28 de enero de 1879
Mi querido Maestro,
El Fígaro informa que usted se ha roto una pierna. Estoy lleno de angustia y de
inquietud. Escribo a Pouchet, quién debía estar en Croisset el domingo; pero,
si la inmovilidad a la que está usted condenado no le impide escribir, envíeme
unas palabras, se lo ruego. Me esforzaré en tener libre un domingo (pues vengo
aquí todos los días ahora) para ir a verlo, charlar con usted, llevarle
novedades, el ambiente de París, un poco de distracción en sus tristezas.
Verdaderamente esto es demasiado. ¿El cielo tiene pues, como los gobernantes,
odio a la literatura? ¡Que usted tenga que estar infeliz en su cama, sin
trabajar! Yo no pienso más que en usted esta mañana. Cuando la maldita
fatalidad cae sobre alguien, hace falta aplastarla de todas formas. Esta
desgracia no hace que me deprima, por el contrario me motiva porque me tiene
todo el aspecto de una cobardía del Destino que, no pudiendo alcanzar
completamente su espíritu, le ha tomado con su cuerpo. ¿No sería posible
hacerle traer aquí, donde al menos, iría a verlo y estaría acompañado?
Le abrazo muy fuerte, mi querido Maestro y le pido por favor que me escriba o me
envíe unas palabras.
Suyo
GUY DE MAUPASSANT
Me ha sido imposible hasta ahora ir a ver a la señora Commanville; estoy
avergonzado y apenado, pero llego a mi despacho a las nueve y no salgo hasta las
seis y media, lo que no me deja ni un minuto.
Naturalmente no he podido ver a Tourgueneff.
¿Ha recibido usted mis informaciones por su
hermano?
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
CABINET DU MINISTRE
DE LINSTRUCTION PUBLIQUE
DES CULTES ET DES BEAUX-ARTS
Ce 28 janvier 1879.
Mon bien cher Maître,
Le Figaro annonce que vous vous êtes cassé la jambe. Je suis plein d'angoisse
et d'inquiétudes. J'écris à Pouchet, qui devait être à Croisset dimanche ;
mais, si l'immobilité à laquelle on doit vous condamner ne vous empêche pas
d'écrire, envoyez-moi un mot, je vous prie. Je m'efforcerai de me faire libre
un dimanche (car je viens ici tous les jours maintenant) et d'aller vous voir,
causer avec vous, vous apporter des nouvelles, l'air de Paris, un peu de
distraction dans vos tristesses. Vraiment cela c'est trop. Le ciel a donc, comme
les gouvernements, la haine de la littérature ? Que vous devez être malheureux
dans votre lit, sans travailler ! Je ne pense qu'à vous depuis ce matin. Quand
la lourde fatalité tombe sur quelqu'un, il faut qu'elle l'écrase de toutes les
façons. Ce malheur ne fait pas que me désoler, il me révolte parce qu'il m'a
l'air d'une lâcheté de la Destinée qui, ne pouvant vous atteindre
complètement en votre esprit, vous frappe en votre corps. Ne serait-il pas
possible de vous faire apporter ici, où, au moins, on irait vous voir, on vous
entourerait ?
Je vous embrasse bien fort, mon bien cher Maître et vous demande en grâce de
m'écrire ou de me faire écrire un mot.
Votre
GUY DE MAUPASSANT
Il m'a été impossible jusqu'ici d'aller voir Madame Commanville ; j'en suis
honteux et désolé, mais j'arrive à mon bureau à neuf heures, j'en pars au
plus tôt à six heures et demie, ce qui ne me laisse pas une minute.
Naturellement, je n'ai pu voir non plus
Tourgueneff.
Avez-vous reçu mes renseignements pour votre frère ?
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/