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Guy de Maupassant

Carta 121
A GUSTAVE FLAUBERT
(original en francés)

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 Paris, miércoles [4 de febrero de 1879]

      Mi querido Maestro, nuestro amigo Laporte que ha venido a verme el otro día ha debido decirle que el señor Bardoux me ha dejado una paga de 2400 francos, justo lo que habría tenido en la Marina a día de hoy. Ni me alegro ni me lamento. Espero sin embargo estar mucho mejor aquí que allá. Ya lo veremos.
      Mi madre ha estado terriblemente enferma. Tras un tratamiento por el salicilato de sodio, ha padecido unos daños cerebrales que recordaban completamente a  la  depresiva postparto que tuvo cuando dio el pecho a mi hermano. La última noche ha estado presa, cerca de una hora, de una especie de ataque cerebral. Se ha puesto a correr en su habitación emitiendo unos gritos agudos. Las hermanas enfermeras acudieron al ruido, pero viéndola en ese estado han salido y se han encerrado con llave en sus celdas. La crisis duró hasta las 9 de la mañana. Después se atrevieron a entrar y la han encontrado sin conocimiento, pero con unos espasmos nerviosos espantosos. Y ella está en un hospital.
      Hoy está bien. Como si nada tuviese. El médico no comprende nada. Las inyecciones de morfina la calman absolutamente. ¿Que piensa usted de estas hermanas de la caridad que se deben al cuidado de los enfermos?
      Mi obra1 va a pasar dentro de diez días a Ballande. Puede usted, mi querido Maestro, enviarme una carta de introducción para Theodore de Banville al que yo quisiera pedirle que viniera. Trato de tener al tanto a los críticos que puedo; y yo tengo motivos porque la obra está en verso. He visto a Banville en su casa. Pero el no me reconoció cuando lo abordé.
      Sé por la señora Commanville que usted está mejor. ¿Cuando podré verle? Usted no se imagina cuanto le echo de menos y cuanta necesidad tengo de verlo.
      Lo abrazo, mi querido Maestro estrechándole las manos. Saludos a Laporte.
      Suyo.

GUY DE MAUPASSANT2

1 Histoire du Vieux Temps
2 Cf. respuesta de Flaubert, Correspondance (éd. Conard, tomo VIII, N° 1802).

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A GUSTAVE FLAUBERT

   Paris, ce mercredi [4 février 1879].

      Mon cher Maître, notre ami Laporte qui est venu me voir l'autre jour a dû vous dire que M. Bardoux m'a laissé un traitement de 2400 fr. juste ce que j'aurais eu à la Marine au jour de l'an. Je n'ai donc ni à me réjouir ni à me plaindre. J'espère cependant être beaucoup mieux ici que là-bas. Nous verrons.
      Ma mère a été horriblement malade. A la suite d'un traitement par le salicylate de soude elle a eu des accidents cérébraux rappelant absolument la manie puerpérale dont elle a été atteinte en allaitant mon frère. La nuit dernière (non celle d'avant-hier) elle a été prise vers une heure d'une espèce de transport au cerveau. Elle s'est mise à courir dans sa chambre en poussant des cris aigus. Les sœurs garde-malades sont accourues au bruit, mais la voyant dans cet état elles se sont sauvées et enfermées à clef dans leurs cellules. La crise a duré jusqu'à 9 heures du matin. Après la Messe alors elles ont osé entrer et l'ont ramassée sans connaissance, mais avec des tremblements nerveux épouvantables. Et elle est dans une maison de santé.
      Aujourd'hui elle va très bien. Comme si elle n'avait rien eu. Le médecin n'y comprend rien. Les piqûres de morphine la calment absolument. Que pensez-vous de ces sœurs de charité qui se dévouent au traitement des malades.
      Ma pièce1 va passer dans dix jours chez Ballande. Pouvez-vous, mon cher maître m'envoyer une lettre d'introduction pour Théodore de Banville que je voudrais prier d'y venir. Je tâche d'avoir autant de critiques que je pourrai ; et je tiens à celui-là parce que la pièce est en vers. J'ai vu Banville chez vous. Mais il ne me reconnaît pas quand je le rencontre.
      Je sais par Madame Commanville que vous allez mieux. Quand vous verra-t-on ? Vous ne vous imaginez pas combien j'ai envie et besoin de vous voir.
Je vous embrasse, mon bien cher Maître en vous serrant les mains. Bien des choses à Laporte.
      Votre
       GUY DE MAUPASSANT2

1 Histoire du Vieux Temps.
2 Cf. réponse de Flaubert, Correspondance (éd. Conard, tome VIII, N° 1802).

  Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/