Carta anterior: 338 |
Carta
339 |
Carta siguiente: 340 |
[Abril de 1884]
Escribiéndole
de nuevo, me rebajo ante usted.
Pero me da lo mismo dado que lo hago para vengarme. ¡Oh! no podría contaros el
efecto producido por su ardid para reconocer mi naturaleza.
Tenía mucho miedo de recoger el correo, imaginándome cosas fantásticas. Este
hombre debía cerrar la correspondencia por...Confundí su modestia. Y pensando
en ello me esperaba de todo para no estar enfadada. Ha sido incluso mucho más
agradable.
Ante los acariciadores acentos de un noble arrepentimiento.
¿Es necesario señalar que ya no le odio?
A menos que sea otra estratagema: halagada de ser tomada por una mujer de mundo,
mantendré esa pose, después de haber provocado un documento humano del que me
siento alegre de responder.
¿Le parece entonces que sigo disgustada? Esto no puede ser una prueba
concluyente, querido señor.
En fin, ¡adiós! Deseo perdonar si usted insiste, porque estoy enferma, y, como
eso no me ocurre nunca, me deja enternecida conmigo misma, con todo el mundo,
con usted que ha encontrado la manera de ser tan profundamente desagradable.
Pienso que esto será de su agrado.
¿Cómo demostrarle que no soy ni un bromista ni un enemigo?...
También es imposible jurarle que estamos hechos para comprendernos. Usted no
vale tanto como yo. Lo siento. Nada me sería más agradable que reconocer todas
las superioridades en usted, o en otro...
Por tener qué apostar. Su último artículo era interesante y quisiera incluso,
a propósito de las muchachas, preguntarle algo. Pero...
...........................................
Ya ve, una pequeña bobada delicada de su carta me hace soñar. Usted ha estado
afligido de haberme apenado. Esto es tonto o encantador, demasiado encantador.
Usted puede burlarse de mí, que yo me burlo. Sí, usted ha tenido un rasgo de
romanticismo a lo Stendhal, pero quede tranquilo que no morirá aún por esta vez.
Buenas noches.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
DE
MARIE BASHKIRTSEFF
A MAUPASSANT
[Avril 1884.]
En vous écrivant encore je me ruine à jamais dans votre esprit.
Mais ça m'est bien égal et puis c'est pour me
venger. Oh ! rien c'est pour qu'en vous racontant l'effet produit par votre ruse
pour reconnaître ma nature.
J'avais positivement peur d'envoyer à la poste,
m'imaginant des choses fantastiques. Cet homme devait clore la correspondance
par... je ménage votre modestie. Et en ouvrant l'enveloppe je m'attendais à
tout pour ne pas être saisie. Je l'ai tout de même été mais agréablement.
Devant les doux accents d'un noble repentir
Me faut-il donc, seigneur, cesser de vous haïr ?
A moins que ce soit une autre ruse :
flattée d'être prise pour une femme du monde elle me la fera à la pose,
après avoir provoqué un document humain que je suis bien aise d'expliquer
comme ça.
Alors parce que je me suis fâchée ? Ce n'est
peut-être pas une preuve concluante, cher Monsieur.
Enfin, adieu ! je veux pardonner si vous y tenez,
parce que je suis malade et comme cela ne m'arrive jamais, j'en suis tout
attendrie sur moi, sur tout le monde, sur vous ! qui avez trouvé moyen de
m'être si profondément désagréable. Je le nie d'autant moins que vous en
penserez ce qu'il vous plaira.
Comment vous prouver que je ne suis ni un farceur,
ni un ennemi ?
Et à quoi bon ?
Impossible non plus de vous jurer que nous sommes
faits pour nous comprendre. Vous ne me valez pas. Je le regrette. Rien ne me
serait plus agréable que de vous reconnaître toutes les supériorités. A vous
ou à un autre.
Pour avoir à qui parier. Votre dernier article
était intéressant et je voulais même, à propos de jeune fille, vous adresser
une question. Mais...
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pourtant, une petite niaiserie très délicate de
votre lettre m'a fait rêver. Vous avez été affligé de m'avoir fait de la
peine. C'est bête ou charmant, plutôt charmant. Vous pouvez vous moquer de moi,
je m'en moque. Oui, vous avez eu là une pointe de romantisme à la Stendhal
tout bonnement, mais soyez tranquille vous n'en mourrez pas encore cette fois.
Bonsoir.
Je comprends vos défiances. Il est peu probable
qu'une femme comme il faut, jeune et jolie s'amuse à vous écrire. Est-ce ça ?
Mais, Monsieur, comment... Allons, j'allais oublier que c'est fini entre nous
deux.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/