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Guy de Maupassant

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A VICTOR HAVARD
(original en francés)

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Cannes, villa Mon Plaisir
[Recibida el 21 de febrero de 1885]

      Mi querido editor y amigo,
      Esta carta es confidencial. Maizerov me ha escrito que si no le presto 300 francos de aquí a cuatro días, no tiene más que desaparecer. Le he respondido que todavía dispongo de 200 francos en su editorial y que yo le autorizo a usted a remitírselos. ¿Querrá usted darle entonces esos doscientos francos a mi cuenta, cuando el se los pida?. Guarde 200 francos para mi mayordomo, a quién no he escrito aún  y a quién escribo por el mismo correo, y tenga la amabilidad de enviarme el resto.
      Usted me debe, creo, 1850 francos. Retirando de esta suma 400, quedan 1450 francos. Para redondear, usted me enviará 1500 y no dejará más que 150 a mi mayordomo, a quién dirijo un recibo de 150 francos. Le pido disculpas por todas estas molestias.
      Usted me solicita novedades. No son muy buenas. Tengo los ojos cada vez peor. Esto se debe, creo, a que están extremadamente cansados por el trabajo. La salud de mi madre me produce también graves inquietudes. Ella tiene todos los días crisis terribles de temblores y sofocos. Vea pues usted que las noticias no son excelentes.
      Estoy desolado de lo que me dice de Deux Amies. Pero tengo la convicción que usted será absuelto1
     
He acabado Bel-Ami. No tengo más que releerlo y retocar los dos últimos capítulos. Con seis días de trabajo estará completamente terminado.
      ¿Cuantas páginas va a tener?. Tengo, como ya le dije, 430 hojas de papel.
      Sobre todo que quede claro que para Maizeroy no tengo más que 200 francos en su casa. Dele un recibo poco más o menos en estos términos. Recibo del señor Havard la suma de 200 francos sobre la cuenta de Guy de Maupassant y con su autorización. Yo le enviaré, si usted quiere, otro recibo más correcto.
      Le estrecho cordialmente la mano.

      GUY DE MAUPASSANT

      1 Deux Amies, novela de René Maizeroy, editada por Havard, dedicada a Maupassant (1885). El escabroso tema hizo temer persecuciones.

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A VICTOR HAVARD

Cannes, villa Mon Plaisir.
[Reçue le 21 février 1885.]

      Mon cher éditeur et ami,
      Cette lettre est confidentielle. Maizeroy m'écrit que si je ne lui prête pas 300 fr. d'ici à 4 jours, il n'a plus qu'à disparaître. Je lui réponds que j'ai encore 200 fr. chez vous et que je vous autorise à les lui remettre. Vous voudrez donc bien lui donner deux cents francs sur mon compte, quand il vous les demandera. Gardez 200 fr. pour mon domestique, à qui je n'ai pas encore écrit et à qui j'écris par le même courrier, et ayez la complaisance de m'envoyer le reste.
      Vous me redeviez, je crois, 1850 fr. En retirant de cette somme 400, il reste donc 1450 fr. Pour faire un compte rond, vous m'enverrez 1500 et vous ne remettrez que 150 à mon domestique, à qui j'adresse un reçu de 150 fr. Je vous demande bien pardon de vous donner toute cette peine.
      Vous me demandez de mes nouvelles. Elles ne sont pas fameuses. J'ai les yeux de plus en plus malades. Cela tient, je crois, à ce qu'ils sont extrêmement fatigués par le travail. La santé de ma mère me donne encore de graves inquiétudes. Elle a tous les jours des crises affreuses de tremblement et d'étouffement. Vous voyez donc que les nouvelles ne sont pas excellentes.
      Je suis désolé de ce que vous me dites pour les Deux Amies. Mais j'ai la conviction que vous serez acquitté1.
      J'ai fini Bel-Ami. Je n'ai plus qu'à relire et retoucher les deux derniers chapitres. Avec six jours de travail ce sera complètement terminé.
      Combien cela va-t-il fournir de pages ? J'ai, comme je vous le disais, 430 feuilles de papier.
      Surtout il est bien entendu pour Maizeroy que je n'ai que 200 fr. chez vous. Faites-lui donner un reçu à peu près en ces termes. Reçu de M. Havard la somme de 200 fr. sur le compte de Guy de Mt. et avec son autorisation. Je vous enverrai, si vous voulez, un autre reçu plus correct.
      Je vous serre bien cordialement la main.

      GUY DE MAUPASSANT

1 Deux Amies, roman de René Maizeroy, édité par Havard, dédié à Maupassant (1885). Le sujet scabreux fit craindre des poursuites.

 Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/