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Guy de Maupassant

Carta 475
A HERMINE LECOMTE DU NOÜY (??)
(original en francés)

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[Fragmento]

Túnez, 19 de diciembre de 1887.

      Desde ayer por la tarde, pienso en usted, perdidamente. Un deseo intenso de recibirla, de volverla a ver enseguida, ahí, ante mi, penetra de repente en mi corazón. Me gustaría pasar el mar, franquear las montañas, atravesar las ciudades, nada más para posar mi mano sobre sus hombros, para respirar el perfume de sus cabellos.
      ¿No siente alrededor de usted, rondar ese deseo que llega de mí buscándola, ese deseo que le implora en el silencio de la noche?
      Me gustaría sobre todo, volver a ver sus ojos, sus dulces ojos. ¿Por qué nuestro primer pensamiento es siempre para los ojos de la mujer que amamos? Como nos aparecen, como nos hacen felices o desgraciados, esos pequeños enigmas claros, impenetrables y profundos, esas pequeñas manchas azules, negras o verdes, que, sin cambiar de forma ni color, expresan indistintamente el amor, la indiferencia y el odio, la dulzura que apacigua y el terror que hiela, mejor que las palabras más abundantes y que los gestos más expresivos.
      Dentro de algunas semanas, habré dejado África. La volveré a ver. Usted me recibirá, ¿no es así adorada mía? Usted me recibirá en 1...

      GUY DE MAUPASSANT

1 Esta carta figura en un artículo no firmado, publicado en la Grande Revue del 25 de octubre de 1912; el presunto autor del artículo es la señora Lecomte du Noüy.

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A HERMINE LECOMTE DU NOÜY (??)

[Fragment]

Tunis, le 19 décembre 1887.

      Depuis hier soir, je songe à vous, éperdument. Un désir insensé de vous revoir, de vous revoir tout de suite, là, devant moi, est entré soudain dans mon cœur. Et je voudrais passer la mer, franchir les montagnes, traverser les villes, rien que pour poser ma main sur votre épaule, pour respirer le parfum de vos cheveux.
      Ne le sentez-vous pas, autour de vous, rôder, ce désir, ce désir venu de moi qui vous cherche, ce désir qui vous implore dans le silence de la nuit ?
      Je voudrais, surtout, revoir vos yeux, vos doux yeux. Pourquoi notre première pensée est-elle toujours pour les yeux de la femme que nous aimons ? Comme elles nous hantent, comme elles nous rendent heureux ou malheureux, ces petites énigmes claires, impénétrables et profondes, ces petites taches bleues, noires ou vertes, qui, sans changer de forme ni de couleur, expriment tour à tour l'amour, l'indifférence et la~haine, la douceur qui apaise et la terreur qui glace mieux que les paroles les plus abondantes et que les gestes les plus expressifs.
      Dans quelques semaines, j'aurai quitté l'Afrique. Je vous reverrai. Vous me rejoindrez, n'est-ce pas, mon adorée ? vous me rejoindrez à 1...

GUY DE MAUPASSANT

      1 Cette lettre figure dans un article non signé, publié dans la Grande Revue du 25 octobre 1912 ; l'auteur présumé de l'article est Mme Lecomte du Noüy.

Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/