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A LUCIE LE POITTEVIN
(original en francés)

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Aix-les-Bains, Casa de Varicourt.
[8 de octubre de 1888, fecha del matasellos]

      Mi querida prima,
     Es desde Étretat que usted espera una carta mía, y la que aquí recibe le llega de Aix donde he debido refugiarme para cuidarme, después de haber estado tan enfermo en Étretat de modo que no regresaré jamás a esa horrible Siberia. Cuando acabe mi estadía aquí, iré a pasar quince días a París, luego partiré para África donde espero pasar una parte del invierno.
      Aquí además, después de ocho días de auténtico calor, hemos sufrido una brusca bajada de temperatura, luego unas tormentas espantosas, que nos han aislado del resto del mundo.
Los trenes ya no llegan hasta nosotros. Los que se obstinan se encuentran con otros y atropellan a sus viajeros. Hubo tres accidentes graves en ocho días sobre la única línea P.L.M. En este momento las montañas que nos rodean están cubiertas de nieve. Es bonito y desolador.
      Dígame enseguida (antes del 15 de octubre) a quién debo enviar mi término. No sé ni el nombre ni la dirección del hombre. Me sorprende mucho que el río no le haya llovido - yo tengo nostalgia y cuando haya vendido mi casa de Étretat será seguramente a orillas de un río donde me instale. Mientras tanto iré a buscar el sol al continente vecino.
       Espero verla en París en el momento en que regrese. Mil saludos a Louis y crea, mi querida Lucie, en mi más vivo y cordial afecto. Mi madre me envía sus saludos más afectuosos para usted y para Louis.

      GUY

      Creo que conozco en este momento al autor de las cartas anónimas del último año. Sería una mujercita de la que hemos sospechado juntos. Louís, creó, me la había presentado. Este verano he tenido indicaciones bastante precisas. Ella venía a mi casa, y el olor que emanaba de su nariz fue un motivo de chanza para nosotros.  

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A LUCIE LE POITTEVIN    

Aix-les-Bains, Maison de Varicourt.
[8 octobre 1888, date de la poste.]

      Ma chère cousine,
      C'est d'Étretat que vous attendez une lettre de moi, et celle-ci vous arrive d'Aix où j'ai dû me réfugier pour me soigner, après avoir été si malade à Étretat que je ne retournerai jamais dans cette horrible Sibérie. Dès que j'aurai fini ma saison ici, j'irai passer quinze jours à Paris, puis je partirai pour l'Afrique où je compte passer une partie de l'hiver.
      Ici d'ailleurs, après huit jours de vraies chaleurs, nous avons éprouvé un brusque refroidissement de la température, puis des orages épouvantables, qui nous ont isolés du reste du monde. Les trains n'arrivent plus jusqu'à nous. Ceux qui s'obstinent en rencontrent d'autres et écrabouillent leurs voyageurs. Voici trois accidents graves en huit jours sur la seule ligne P. L. M. En ce moment les montagnes qui nous entourent sont couvertes de neige. C'est fort beau et désolant.
      Voulez-vous me dire tout de suite (avant le 15 octobre) à qui je dois envoyer mon terme. Je ne sais plus le nom ni l'adresse de l'homme. Je m'étonne beaucoup que la rivière ne vous ait pas plu - moi j'en ai la nostalgie et quand j'aurai vendu ma maison d'Étretat c'est assurément au bord d'une rivière que je me fixerai. En attendant je vais aller chercher du soleil sur le continent voisin.
      J'espère vous voir à Paris au moment où j'y retournerai. Mille amitiés à Louis et croyez, ma chère Lucie, à ma très vive et cordiale affection. Ma mère me charge de ses compliments les plus affectueux pour vous et pour Louis.

      GUY

      Je crois bien que je connais à présent l'auteur des lettres anonymes de l'an dernier. Ce serait une petite dame que nous avons un peu suspectée ensemble. Louis, je crois, me l'avait désignée. J'ai eu cet été des indications assez précises. Cherchez ? Elle venait chez moi, et l'odeur qu'elle répandait par le nez, nous a fourni des plaisanteries.

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